Vous allez penser que je suis franchement mytho à tendance parano, pourtant je vous assure que tout ce qui suit est vrai de bout en bout. Même les photos ne sont pas truquées (d’ailleurs, je n’en ai pas le talent).
Si vous avez un peu suivi les épisodes précédents, je passe d’un employeur à un autre avec la dextérité d’un mouflon sur une paroi rocheuse et j’ai désormais plus l’impression de courir les castings que d’avoir de réels entretiens d’embauche. Je leur donne la réplique sans difficulté, étant rodée à leurs questions.
Du coup, en décembre, j’ai repris le collier chez un nouveau boss… enfin plutôt une nouvelle machine à broyer l’Humain, car si le job reste similaire d’une « crèmerie » à l’autre, les méthodes de destruction de personnalités diffèrent un peu selon les protagonistes, avec le même résultat final : la rupture.
Je le sais, seules changent les méthodes et les personnes qui les appliquent.
En la matière, je suis au regret de constater que j’ai trouvé un autre dénominateur commun à mes différents postes : il y a trop souvent un boulet ingérable. Il est vrai que ce genre de nuisible semble infiltré partout et il n’existe pas de moyen de les éliminer.
Impossible de savoir comment ces « cafards d’entreprises » arrivent à faire leur trou de façon aussi efficace, mais ils sont pugnaces, retors et pourris jusqu’à la moelle. Par le jeu de relations, d’alliances, d’ancienneté ou d’as dans leur manche, ils restent en place et font régner un régime de terreur à leur entourage professionnel ou leur compliquent singulièrement le quotidien.
La dernière fois, j’ai eu l’occasion de me faire vriller les tympans pendant 10 mois par « Miss Décibels » et voilà que je tombe sur une autre « collègue » pas piquée des vers, dans le genre « pénible qui braille ». Je vais vous dresser le portrait de celle qui arrive à flinguer l’ambiance de tout un open space (oui, encore un, c’est la mode d’entasser les travailleurs, crise du logement oblige).
Elle est plutôt grande et affublée d’une « coiffure Playmobil » qui rendrait celle de Mireille Mathieu carrément tendance, tant ça lui fait un casque capillaire immonde sur le crâne. Couleur de cheveux improbable et faites à la maison, à la truelle visiblement.
Touche mode des années 80, elle porte de grosses lunettes en plastique avec des strass sur les côtés et dont le haut du verre est teinté bleu, comme celles de Michou. Trop lourdes, elles glissent immanquablement sur son nez pointu. Du coup, lorsqu’elle relève la tête, elle doit la pencher en arrière pour que les yeux visent les carreaux, avec la bouche entrouverte et un air niais. So glamourous. Son regard de merlan frit oscille entre le dessus de la monture et la partie bleutée, par cette façon de relever le menton exagérément.
Pour ne rien arranger, elle se maquille à outrance, surtout le rouge à lèvres qu’elle étale bien au-delà du contour naturel… surement pour se la jouer « bouche sensuelle », sauf qu’à part pour Robert Smith, sinon ce style n’a jamais convenu à personne. Le pire étant qu’elle se vante d’avoir pris des cours chez une esthéticienne ! Ca devait être la maquilleuse de la mère de Sylvester Stallone (ci-dessous)… Je ne vois pas d’autre explication.
Le tableau ne serait pas complet si je n’évoquais pas ce qui fait sa « special touch » : ses fringues. Perso, je ne prête jamais attention à ce genre de chose, n’étant pas du tout une « fashion victim », mais là, elles sont d’un autre âge. Elle veut se donner un look de « Marie-Chantal » (version Prisunic parce qu’elle est furieusement radine) en pseudo tweed (100% acrylique) et imprimés que ma grand-mère n’oserait pas porter tellement ça pique les yeux. Petit bonus sonore, elle porte des chaussures qui grincent et couinent à chaque pas. Agaçant.
Le mieux étant la preuve en image, je vous laisse seul juge de la chose. Veillez quand même à écarter les enfants, ça pourrait les choquer à vie et les inviter à devenir des punks à chiens en guise de rébellion à ce non-style vestimentaire.
Bon, convenons-en, cette apparence un brin repoussante reste vivable si on pense à s’équiper discrètement d’un sac à vomi ou qu’on ne relève pas du tout la tête dans sa direction. Mais, vous me connaissez, j’ai gardé le meilleur pour la fin, histoire de vous en rajouter une bonne couche et de gratiner le tout.
Sa particularité est surtout de râler non-stop. Pour un oui, pour un non, surtout pour rien d’ailleurs. Sauf qu’elle ne fait pas que grommeler dans son coin, non, elle hurle et jure comme un charretier ! C’est immonde ! Insupportable !
Si son téléphone a le malheur de sonner, c’est le festival !
« Ah putain ! Mais ils ne vont pas me lâcher aujourd’hui ! Oh il me pète les couilles celui-là ! Qu’est-ce qu’il veut cet emmerdeur ?! Ils commencent tous à mes les casser, ces connards ! ».
Pour information, parmi cette « équipe » de 3 filles, le mot le plus prononcé dans une journée, était sans conteste : « putaiiiiiiiiiiiin !!!! ». Sympa l’ambiance pour les autres.
Au secours ! Sortez-moi de là ! Avec ses airs de da-dame catho-tradi, elle profère des horreurs à longueur de journée.
Un jour, elle va oublier de mettre son téléphone sur « silence » et le client va avoir le droit à sa bordée de jurons en direct. Va y avoir du sport !
J’en suis venue à me demander si elle n’était pas atteinte du syndrome « Gilles de la Tourette »… Bah non, même pas, elle est comme ça au naturel. Ce qui nuit gravement à la capacité de concentration de toute personne aux alentours.
Pour compléter le tableau, vous vous doutez bien qu’avec un énergumène pareil, il fallait des habitudes à l’avenant, ce qui ne manque pas.
Par exemple, elle mange à midi pile et gare à celui qui viendrait à la déranger à 11h58, il se ferait vertement envoyer sur les roses, avec quelques noms d’oiseau en prime. De plus, elle n’aime rien et ne déjeune jamais avec les collègues à l’extérieur, uniquement face à sa gamelle « faite maison » sur un coin de son bureau pour faire style elle ne prend pas de pause repas. En fait, elle glandouille sur Internet, mais ça suffit à bluffer la direction qui la croit super impliquée dans son travail. Manque de bol, elle ne sait pas cuisiner et ce qu’elle se prépare sent affreusement mauvais et transforme le bureau en réfectoire aux vapeurs de R.U. Sérieusement, parfois, son assiette sentait la bouffe pour chien ! Pas facile de continuer à bosser avec ces odeurs âcres dans les narines.
Histoire d’achever le portrait, elle est irrespectueuse avec tout le monde, vocifère des critiques sur chacun, se mêle des conversations en permanence, est totalement laxiste et bâcle les tâches qui lui sont assignées. Bref, une plaie, une chieuse, une insupportable présence à se fader 8 à 10 heures par jour. L’enfer.
Maintenant, imaginez le cumul du tout : sapée comme les Vamps, une tête ahurie et peinturlurée, balançant des injures à tout va, mangeant son assiette puante en venant ajouter son grain de sel dans des discutions qui ne la concernent pas… L’enfer, je vous dis !
Sister « courage… fuyons ! »
Pour la première fois, cet article est disponible en version audio, j'espère que cela fonctionnera bien et vous apportera un petit supplément d'âme d'avoir ce "bonus track".
Chronique 01032011