Les phénomènes de mode et la recherche perpétuelle de glamour ne sont pas des nouveautés. Depuis des lustres, l’apparence est reine et il est quasi vital de se montrer toujours au top de sa forme, d’afficher son dynamisme et désormais, de « ne pas faire son âge ». Cette quête de la jeunesse éternelle - pour ne pas dire fuite en avant - serait donc synonyme de bonheur et de reconnaissance auprès de nos semblables… d’ailleurs, ce terme devient de moins en moins approprié… Semblables ? Si peu…
Mais au-delà de la volonté d’apparaître sous son meilleur jour, il y a un truc ultime, encore plus grotesque que les injections de produits louches qui transforment la bouche des adeptes en sorte de gros pneu ou d’hémorroïdes géantes. Bien plus répandu que les liftings ratés qui les font ressembler à des serpents avec des yeux dans les coins. Nettement plus abordables que les piquouzes de Botox qui rend les visages aussi peu expressifs que Steven Seagal ou Chuck Norris en pleine action.
Cette pratique devenue tellement courante à travers toute la planète et qui franchit les barrières culturelles autant que les niveaux sociaux, c’est la teinture capillaire.
Cela n’a pas pu vous échapper, si comme moi vous suivez un peu les infos, les hommes politiques et les patrons de multinationales ont - eux aussi - basculé massivement dans l’ère du cheveu teint. Et ça y va sec dans les touffes dégarnies ! Leur couleur est désormais plus vive qu’à leur adolescence. C’est tellement grotesque.
Les plus voyants en ce moment, outre les stars du showbiz qui dominent la discipline, sont sans nul doute : Carlos Ghosn, Jacques Chirac, François Hollande, Bernard Arnault (qui avait pourtant bien résisté) et récemment Mouammar Kadhafi.
Pour le bonus, voici l’exemple même de la crédibilité zéro de la moumoute corbeau… la version avec poils au menton carrément pas raccord.
Mais le plus tartuffe de tous, cela reste l’indétrônable Berlusconi qui se fait la totale. Des UV qui lui donnent la carnation d’un vieux fauteuil club, le lifting tendu comme un string, parce que sinon il serait fripé comme une vieille golden oubliée sur un radiateur et surtout la « final touch » : la moumoute gominée et teintée au brou de noix. Ah bah oui, il est persuadé qu’il faut bien tout ça pour se taper des nanas de 17 ans… Ce gros macho misogyne soigne son apparence alors que c’est juste son pognon et le pouvoir (surtout les passe-droits qui vont avec) qui attirent les jeunes bimbos. Certaines sont prêtes à se taper des vieux libidineux pour arriver à leurs fins, mais ce n’est par pure bonté d’âme, ni grâce à leurs tifs aux couleurs chatoyantes.
Du coup, les hommes et les femmes deviennent de plus en plus « artificiels » et à ce rythme, il va devenir très compliqué d’arriver à reconnaître les ascendants et les descendants sur les photos de familles. D’ailleurs, cela me fait penser à une chanson de Zazie qui résume bien l’absurdité de ces femmes qui sont tellement passées sous le bistouri que leurs filles ne leur ressemblent plus.
Entre la correction bien légitime d’un défaut gênant, un camouflage discret des cheveux blancs (en évitant la couleur outrancièrement artificielle) et la réfection totale de façade avec injection par ci et aspiration par là, il faudrait voir à raison garder…
Bientôt les gamins demanderont si les cheveux blancs des anciens ont disparu par mutation génétique.
Perso, je n’ai jamais rien tenté, tout est naturel, fourni avec les pièces d’origine et je me demande à partir de quel pourcentage de chevelure blanchissante je commencerai à trouver cela gênant. Une chose est sûre, je ne suis pas pressée de rejoindre le troupeau des touffes à coloris standardisés.
Sister « blond inside and outside »
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