Aujourd'hui, j'ai décidé de vous faire un peu entrer dans ma tête. Oui, une tête de blonde, ça fascine tout le monde, on se dit qu'il doit y avoir un vide sidéral dedans, que ça doit faire plus d'écho que Céline Dion dans une cathédrale et qu'il n'est pas nécessaire de prendre un guide pour visiter le néant du rien dans pas grand chose. Sauf que chez moi, c'est pas pareil. Ma tête est comme ma piaule, un joyeux bordel, mais en plus complexe car le voyage onirique permet tout. Parfois trop.
Un disciple de Freud n'aurait pas fini de s'arracher les cheveux par poignées pour essayer de piger ce qui se passe dans ma boîte crânienne. Il finirait par abandonner le métier pour aller élever de chèvres dans le Vercors, c'est mieux pour sa tranquillité d'esprit.
Hier, j'ai regardé en replay un reportage hyper intéressant d'Arte sur les "le mystère des rêves lucides". Fascinant, très instructif et qui me donne pas mal d'espoir pour maîtriser un peu ce qui se passe quand je passe du côté obscur de la force de mon inconscient. Hasard ou coïncidence, cette nuit j'ai encore fait un rêve peu banal, mais pour une fois, il n'est pas trop complexe par rapport à ce que je vis d'habitude qui est complètement barré. A savoir que je suis souvent dans des situations pires que James Bond et que je pourrais filer un coup de main à Spielberg s'il manque d'inspiration. J'invente des lieux, des sensations, des couleurs, des matières et même des états de conscience modifiée. En clair, c'est pas clair justement.
A préciser également qu'à part quelques documentaires visibles sur le Net, je n'ai pas de télé et vais rarement au ciné. Bah oui, faut comprendre, je vis tellement de trucs plus dingues qui sont le fruit de mon imagination que ces histoires sur grand ou petit écran me semblent souvent bien fadasses.
Voici donc l'exemple de cette nuit, puisqu'il est simple. Je vais quand même le résumer un peu car je pourrais donner une foule de détails impressionnants mais cela alourdirait le propos.
Je conduisais ma voiture avec Alex Turner à côté et son pote Matt Helders derrière (oui, le leader et le batteur des Arctic Monkeys) comme si on était potes de toujours. J'avais la sensation qu'on avait une vingtaine d'année, mais avec quasiment nos têtes de maintenant.
On allait faire un tour en forêt. Le chemin de terre y menant était assez large et avec un système de barrières, un peu comme celles des parkings souterrains, sauf que là, celle de la sortie était cassée. Je ne connais pas l'endroit, mais Alex oui. Il me dit alors que la vidéo au-dessus est un fake, je peux donc passer en contournant par le côté accessible. Sur notre gauche, une étendue d'eau, sorte de petit lac ni très large, ni très profond, tout en longueur. On se gare au bord du chemin, puis on s'enfonce dans la forêt, sur un sentier étroit et on marche plutôt longtemps en papotant. Je ne suis pas sûre que l'on parle en français, c'était peut-être en anglais mais mes pensées sont bien dans ma langue natale. En tous cas, on se comprend très bien. On profite de l'endroit, de la journée, on raconte des conneries, c'est fun et léger.
A un moment, Alex et Matt s'amusent à ramasser chacun leur tour une branche morte pour la lancer le plus loin possible pour Matt, le plus haut pour Alex. Ils se charrient entre eux, ça me fait bien marrer aussi. Matt mime même le fait d'être un chien pour trouver un nouveau bâton. Le sol est assez humide, mais la journée est belle, pas trop froide, petit soleil d'hiver timide et blafard.
Sur la gauche, Alex voit un chêne de taille moyenne, couché depuis peu dans les feuilles, les mousses et les fougères. Il est assez intrigué par cet amas sous le tronc. Il s'approche, le soulève et là, on trouve un corps ! Oui, un homme a été écrasé par la chute de l'arbre, ses vêtements sont couverts de bestioles et de terre, il est blessé à la tête et en soulevant un pan de sa veste en tweed, on voit qu'il a le flanc complètement grouillant de vers. Les mouches sont venues pondre sur ses plaies. C'est assez dégueux et on le retourne pour trouver ses papiers et voir si on peut prévenir ses proches.
D'un coup, le gars réagit et se relève péniblement. On l'aide. Il nous explique que le tronc le comprimait de telle façon que cela bloquait son système nerveux central. A bien regarder sur l'arbre, effectivement, il y a une brindille ensanglantée qui a dû faire un trou dans son crâne et devait appuyer sur l'ère du cerveau contrôlant la motricité. Pas moyen de crier ou de bouger, il était totalement paralysé et se sentait dépérir sans pouvoir rien tenter. Il sort un petit bout de papier de sa poche, puis son smartphone, regarde un truc dessus et on lui propose de le ramener chez lui.
Alors qu'il est assis à la place du mort (bah oui, c'était logique, avec son allure de zombie), je suis un peu en stress en voyant les divers insectes qui le colonisaient venir se répandre dans ma bagnole. Cloportes, vers, mille-pattes, fourmis, etc. En plus des vêtements mouillés et souillés de terre. Beurk.
A force de rouler en discutant, on arrive dans mon bled, je constate que j'ai oublié de lui demander où il voulait aller. Il me dit au bar PMU le plus proche. Ok, facile, y'en a un que je connais bien au prochain croisement. Il descend de la voiture, nous demande de l'attendre. Il revient 5 minutes après et nous tend à chacun un chèque de la Française des Jeux de 1,2 millions d'euros et des brouettes. On est éberlués et sans voix. Il nous raconte alors qu'il venait de gagner à la loterie quelques jours avant et qu'ayant fêté ça, il avait trop bu, avait repris sa moto pour rentrer mais qu'il s'était planté en glissant sur le bas-côté de la petite route et avait voulu continuer à pied en passant par la forêt. Mais un arbre rongé par une maladie s'est écrasé sur lui suite à une bourrasque de vent. Comme sans nous il serait mort là, seul mais multimillionnaire potentiel, il trouvait normal de partager et c'était bien assez d'argent pour chaque, trop pour un seul.
Mon rêve s'arrête là, dans l'euphorie conjointe de la bonne action récompensée, des projets désormais réalisables et de la surprise totale de ce hasard du destin.
Je n'ai pas encore la faculté d'arriver à orienter mes rêves ou à en prendre partiellement le contrôle, mais j'aimerais bien car cela ne se passe pas toujours comme ça et la veille, je réchappais de justesse à une sorte de tsunami improbable avec force détails et angoisse qui prend aux tripes. Je me suis réveillée en sueur, avec le palpitant au taquet. Comment voulez-vous vous réveiller en forme après ça ?
Cette conscientisation et orientation du rêve est un espoir inouï, je vais prendre plus de renseignements sur ce système. Il serait bon que mon imagination débordante serve à quelque chose. Soit que j'arrive à me souvenir totalement de mes rêves et que je propose les scénarios à ceux qui sont en panne d'inspiration, soit que je guide l'histoire ou les personnages vers des choses moins délirantes ou moins flippantes. D'un autre côté, il n'est pas donné à tout le monde de vivre de pareilles aventures ! Mais vous ? Ca ne vous arrive jamais ce genre de délires ?
Sister "dream on" of Night
P.S. : And so, Mister Lucas and Spielberg, it was just a joke, so call me and let's talk about it. ;)
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