Demain, enfin plutôt aujourd’hui vue l’heure de publication, c’est l’anniversaire de quelqu’un qui m’est cher (et pourtant peu coûteux => oups, je sais, si je commence par une blague à deux balles, c’est mal barré) et, faut-il y voir un lien de causalité ou pas, j’ai rêvé de lui la nuit dernière. Pour ceux que ça inquiète, stimule ou interpelle, je précise qu’il n’y avait aucun caractère érotique dans cet épisode nocturne, les moins de 18 ans peuvent rester, les pervers peuvent retourner sur les sites appropriés.
Ceux qui me connaissent savent que mes rêves sont plus souvent des cauchemars et que mes nuits sont à peu près aussi reposantes qu’une aventure de James Bond ou une opération « sauvetage du monde » par Bruce Willis.
Toutefois, parfois je bénéfice d’une accalmie bienfaisante au pays de mes rêves mouvementés et autres étranges histoires tourmentées qui se jouent dans les méandres de mon cerveau endormi.
Pour une fois, je me permets de vous plonger un instant, vous aussi, dans mon univers onirique délirant.
Etant tombée hier, et par le plus pur des hasards sur sa page Facebook de mon pote, il faut croire que cela m’a travaillé l’esprit car dans mon rêve, il en était question aussi.
Ainsi commence l’histoire…
« Quoi ! Mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ! Il a pété une durite ou quoi ! ».
Alors que je me promenais innocemment sur l’une de ses pages, je remarque une vidéo mise en ligne depuis peu. Il s’agit en fait d’un clip supposé illustrer ce que j’estime être le meilleur titre de son album, mais Ô rage, Ô désespoir, c’est trop moche, le résultat est une pure catastrophe ! Je suis outrée. Filmé caméra au poing, on voit à peine plus que sa tête (mal cadrée en prime !) dans un décor de parc arboré qui fait davantage penser à un reportage d’Alain Bougrain-Dubourg qu’à la mise en image de l’univers du groupe. D’ailleurs, pourquoi est-ce lui qui chante alors qu’il est le musicien du duo ? Je ne capte plus rien, j’essaye de piger et… mais, euh, nan, I’m dreaming! C’est quoi cette coupe de cheveux ! Argh ! Je me meure !
Ni une, ni deux, j’attrape mon téléphone : « Allo, salut, je viens de visionner le truc là et bah, faut pas laisser ça sur tes pages, ce n’est pas visionnable et ça décridibilise totalement l’image du groupe. J’ai cru que c’était un fake, une joke, un bidule à prendre au 12e degré tellement ça relève de la 4e dimension. Et dis-moi, tu as renoncé à la beau-gosse-attitude ou quoi ? On dirait que tu as la coupe de cheveux de Mike Brant ! Ca fout les j’tons, faut pas faire des trucs pareils. Bon, tiens-toi près, je passe te chercher, faut remédier à ça, je ne peux pas te laisser ainsi, c’est indécent ».
Sur ce, je me rends à son appart’ qui s’avère dans mon rêve être totalement différent à la réalité là encore. Il s’agit d’un minuscule deux pièces, perché sous les toits d’un bâtiment haussmannien et doté d’une pseudo-terrasse de la largeur d’un matou. Là, je me retrouve nez à nez avec une tante, des neveux et nièces qui cavalent partout en riant. Hum, je ne lui connaissais pas une famille si présente. Sur le mur de l’entrée, je remarque un tableau d’honneur, genre « meilleur employé du mois », je trouve ça assez « management à l’américaine pour troupes corvéables à merci, le corporate reconnaissant ». Bon, je l’arrache à la marmaille et lui demande des explications sur ce laisser-aller peu habituel à son perfectionnisme naturel.
Là, je le sens paumé, perdu dans ses pensées, le regard fixe comme un boxeur sonné qui attend de retrouver ses marques. Il m’annonce qu’il va arrêter son job qu’il ne trouve pas assez épanouissant et se consacrer uniquement à la production musicale pour lui et d’autres artistes, mais qu’il a peur de faire une connerie, du coup il se sent déboussolé et a l’impression de perdre pied.
J’observe cet homme figé devant moi, digne et impressionnant, dont le regard exprime tout à la fois la tristesse, l’angoisse, la perte de repères et la recherche de réponses.
Je suis face à lui, sans solution ni prestance, surprise et piquée au vif. Impuissante.
Alors, moi qui ne suis vraiment pas une « tactile » (sauf dans l’intimité, mais là c’est d’un extrême à l’autre), je ne vois qu’une chose à faire dans ce moment d’intense confusion. Je le serre fort dans mes bras, il n’ose plus bouger, aussi surpris que moi par mon geste intrusif. Que me reste-t-il à faire, sinon lui transmettre par cette accolade franche, toute mon énergie et mon soutien.
Nous reprenons nos esprits et après quelques heures passées à retrouver une certaine estime de soi par l’apparence et la parole, nous estimons qu’il est temps de rentrer. Après tout il a laissé tout le monde en plan chez lui.
Du bout de la rue, on aperçoit un attroupement au bas de son immeuble. Il y a les pompiers, les membres de la famille et du monde qui observe, alors on lève les yeux dans la même direction que ces gens. De son appartement ne reste que les poutres de la charpente, noircies par les flammes. Ses chats ont filé sur la corniche et ont été récupéré par le voisin. Tout a flambé, disparu. Il demande à monter voir les dégâts. Il ne reste rien. Sauf sur le mini-balcon, il se penche et tend son bras derrière le pignon du mur, attrape un petit paquet recouvert de plastique noir épais. Etonnée, je lui demande de quoi il s’agit. « Ma sauvegarde, mon précieux, ma vie ».
Dans ce colis anodin se trouve toutes les maquettes de musiques, les réalisations, les disques durs externes avec des milliers d’heures de sons, de chansons, de ce dont il est le plus fier, ses réalisations, oui, sa vie.
Cette fois c’est lui qui me presse contre son épaule. Il a sauvé l’essentiel, maintenant il sait où est son chemin.
Voilà, mes rêves ne sont pas prémonitoires et ne représentent pas non plus des augures à redouter ou à suivre à la lettre. Ils transposent, refondent, transforment certains doutes et leur donnent un jour nouveau, un éclairage différent. Même si souvent ils me paraissent bien sombres et difficilement déchiffrables, j’y trouve toujours une réponse, une piste, un indice.
J’espère que vous aussi, apprendrez qu’avec le fruit de vos balades oniriques, vous pouvez tirer des enseignements pour mieux comprendre l’existence et faire les bons choix.
Sister « and the wind blows… »
N.B. : Cet article n'a pas pour but d'inciter Mister P. à quitter son job, c'est juste la transposition par son biais, d'un événement personnel qui me correspond. Vous savez, la notion qui consiste à voir davantage la paille dans l'oeil du voisin et pas la poutre qu'on a dans le sien, ainsi que le principe d'accepter parfois que les choses s'écroulent pour mieux les recontruire ensuite.
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