Evoquons aujourd’hui ensemble un pan important de la culture d’un peuple et souvent élément d’identification immédiate, je veux parler de la tenue, des habitudes vestimentaires, des parures propres à une civilisation, en l’occurrence plutôt à un clan.
Hé oui, quand on vous dit « Ecosse » vous ne pensez pas à cette injonction vous invitant à évider de leur emballage végétal une savoureuse légumineuse (verte, blanche ou tachetée), mais plutôt à la patrie des hommes en kilt. Ah le kilt ! Objet de fantasmes par excellence, outil de toutes les perversions par les idées folles qu’il suscite sur ce qu’il cache (ou pas !) et pourtant gardien fidèle et respectable d’une identité familiale forte et des traditions dont il affiche de suite la couleur. Le tartan est comme un CV, vous pourriez connaître tout (ou presque) de l’histoire de votre interlocuteur en matant sa respectable jupette plissée.
Ainsi, me connaissant, vous devez bien vous douter que je ne bouderais pas mon plaisir à la vue de cet « accessoire » de mode à la fois rigide par le poids des significations qu’il représente et si léger… surtout sur un caillou réputé pour être balayé par les vents, hiver comme été. Oh ! l’image d’une brise un peu forte faisant gonfler l’étoffe quadrillée est déjà pour moi tout un poème, que dis-je, un quasi rêve érotique. Bref, revenons à nos moutons (hu hu).
J’ai eu beau arpenter avec ardeur la campagne vallonnée, les falaises à pic, les ports encaissés, les montagnes pelées ou les plages de sable doré, il me fallu me rendre à l’évidence, le mâle enjupeté est une espèce en voie de disparition. Je vais d’ailleurs probablement devoir lancer un mouvement mondial de protection de ce bienfait de l’Humanité, tant il contribue à la réjouissance des mes sens en éveil. Déjà un point clé, le spécimen est souvent équipé d’une peau de chèvre savamment emballée dans un enchevêtrement de tuyaux à vocation musicale qui sont un peu comme un appel du pied, tel le brâme du cerf, la cornemuse a un effet magnétique immédiat et permet de faire savoir loin aux alentours que sous l’outre chantante il y a du calbutte (ou pas) en goguette. Juste au dessus des chaussettes fixées là comme des bas masculins version grands froids, il y a comme la promesse de mille plaisirs... Arf, il faut que j’arrête là mon délire sinon je ne réponds plus de rien pour le reste de l’article et risque de lâcher subitement mon clavier pour partir en chasse de l’objet du désir de mes pensées déjantées.
J’ai eu la chance de croiser toute une tripotée de gaillards dûment équipés de la tenue d’appart qui se rendaient à une soirée importante de type mariage, banquet ou autres festivités. Malheureusement, je n’étais pas invitée à leur petite sauterie, j’ai donc dû passer mon chemin.
Il m’aura bien fallu me rendre à l’évidence, la gent masculine ne parade pas aussi facilement qu’on pourrait l’espérer dans cette tenue qui pourtant leur sied si parfaitement.
Ainsi, la tenue fétiche pour les filles, c’est une mini-jupe en jean (ras la moule de préférence), avec des bottes molles et moches fourrées de moumoute acrylique, le tout agrémenté d’un petit haut bien voyant, accessoirisé de mille et un colifichet en 100% pur toc. Pour le samedi soir, des leggins entièrement pailletées et un top aussi long que décolleté feront l’affaire, pourvu qu’on y adjoigne l’indispensable paire de chaussures à talons exagérément hauts qui leur fait une démarche de héron hésitant. Précisons qu’en fin de soirée, les escarpins se portent à la main et si possible pleins de vomi, signe d’une nuit réussie.
Pour les mecs, le maillot de l’équipe locale ou un t-shirt à manches courtes et un jean seront parfaits, à condition de ne pas oublier l’indispensable bonnet vissé sur les oreilles alors qu’ils n’ont pas froid puisqu’ils sont bras nus.
Oui, c’est un signe distinctif flagrant, pour homme ou femme, la veste (manteau ou blouson) est totalement subsidiaire et dénuée d’intérêt.
Il semblerait que pour des raisons pratiques cela soit plus un article gênant qu’autre chose. Le but du jeu étant de faire un par un tous les bars de la ville, le risque est trop grand de l’oublier dans l’un d’entre eux, surtout après quelques pintes. En plus, les pubs sont à touche-touche (ou presque) alors à quoi bon ? Et surtout, allez enfiler les manches de quoi que ce soit en étant à la limite du coma éthylique !
A ce propos, comme ils finissent par ne plus trop savoir où ils habitent, tout ce petit monde rentre sagement en taxi, c’est l’usage et ça simplifie les choses puisqu’on peut le partager à plusieurs.
Allez, dernière « cherry on the cake », là-bas la pinte de ma sacro-sainte Guinness est à seulement 2,50 € alors qu’ici il m’en coûte 3 fois plus cher !!!
Tristesse… pas de mâle en kilt pour rêver et pas de stout abordable, les parisiens ne sont vraiment pas à la hauteur des Highlanders… sniff. J’veux y retourner !!!
Sister « snorb, snorb = sniff, sniff »
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