Ca ne vous aura pas échappé, il y a comme une vague de retours en masse depuis ce week-end. Les émissions de radio ou de télé commencent à lancer leur nouvelle grille de programmes et comme la « vraie rentrée » des scolaires est pour la semaine prochaine, la plupart des gens s’agitent déjà frénétiquement pour remplir le frigo et les cartables. Le stress pointe son nez et on sent que le bénéfice des vacances ne va pas tarder à s’évaporer comme un songe victime d’un réveil matin trop pressant.
Mais au fait, pourquoi c’est si agréable les vacances ?
Rassurez-vous, je ne vais pas enfoncer des portes ouvertes ou dresser la liste des trucs cools qu’on fait quand on est en mode glandouille.
Non, là je vais seulement me positionner dans la peau de la « parisienne » que je suis et qui surkiffe de rester à Paname au mois d’août. Vous ne le savez peut-être pas, vous amis de province ou parigots-pied-dans-l’eau-aoûtiens, mais c’est une période magique où la ville change radicalement.
Premier point hautement positif et tellement notoire : y’a plus personne ! Et ça c’est le pied total ! On croise des tas de touristes souvent souriants, contents d’être là, charmés par ville et la douceur de vivre « so romantic ».
Puis on peut circuler, vraiment. En voiture c’est le bonheur, car on roule normalement, on arrive même à se garer en moins d’une demie heure et, comble de la joie, c’est gratuit presque partout ! Vous n’imaginez pas à quel point c’est agréable. Je me dis même que je n’en ai pas assez profité cette année. Les bus et les transports en commun ne sont plus trop le lieu d’une foire d’empoigne pour sauver sa place ou juste éviter la promiscuité et les odeurs corporelles des autres.
Les gens sont plus zens, ils semblent comprendre que la vie à 100 à l’heure n’est plus à l’ordre du jour et lèvent le pied. En prime, on se retrouve entre épicuriens du « Paris en août » et il flotte comme un parfum de connivence. Ca fait bien fou, vous n’imaginez pas.
Même au boulot, le téléphone est aphone, les collègues sont plus détendus, on arrive à faire des horaires normaux et on bosse plus efficacement sans la chape de plomb des chefs et les contraintes d’une vie planifiée et chronométrée comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.
OK, les grincheux diront que tout est fermé, qu’il y a des travaux partout, qu’on n’a un mal fou à trouver un resto valable ou que Paris-Plage c’est un truc de beaufs. Mais je leur répondrai qu’ils se sont fait monter le bourrichon par les jaloux, car il n’y a pas beaucoup à chercher pour trouver des endroits peinards ou des parcs très sympas qui méritent le détour. Il faut aussi oser sortir des sentiers battus pour dénicher de bonnes tables raisonnables. Souvent, de jeunes restaurateurs profitent de la période pour se lancer et commencer en douceur, ce qui permet de dénicher des pépites en devenir.
Voilà, c’est pour tout cela que je me désole de voir que ça y est, c’est fini, les pénibles sont de retour, ils on même ramené la pluie avec eux alors qu’on avait été assez épargnés depuis 8 semaines.
A bien y regarder, je me dis que vivre les uns sur les autres est une très mauvaise idée. On s’entasse partout et ça crée un stress pas possible : bouchons sur les routes, open spaces bruyants, transports surchargés, restos bondés et j’en passe. On se fait bouffer notre espace vital !
Au secours ! J’ai besoin d’air, de grands espaces, de petite brise légère, de potes autour d’un pique-nique, d’un verre en terrasse au soleil.
Oui, même sans être partie, j’ai la nostalgie des vacances. Les autres vacances, pas celles des orteils dans le sable et du dos cramoisi qui pèle, mais juste le coin de ciel bleu sur Paname et un coin de verdure où se poser tranquilou, sans le stress d’une vie de dingue, juste être bien. Juste la capitale sans ses habitants.
Le bonheur simple de ceux qui ne prennent pas de vacances mais savent quand même profiter de la vie.
Sister « Paris en coin de paradis »
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