Lorsque l'on part avec quelqu'un, mieux vaut s'être assuré avant que l'on pourra supporter de vivre 24h/24 ensemble, sinon, les déconvenues seront immanquablement de la partie. Ce fut mon cas durant le week-end de Pâques.
Une "ancienne" collègue (avec qui je suis restée amie) m'avait proposé de l'accompagner lors d'un séjour de 4 jours à Rome, pour le prix du comité d'entreprise, alors j'ai accepté. Nous partagions la même chambre et une autre collègue était du voyage. Ca promettait d'être sympa.
Je ne vais pas vous faire la liste des grands classiques du genre sur les petits désaccords possibles dus à la différence d'âge ou aux modes de vie de chacun, mais plutôt des choses qui m'ont étonnées, amusées ou agacées et qui sont le fait de la gente féminine dont je ne pige pas encore toutes ses spécificités.
Déjà, niveau bagage. On partait pour un gros week-end, alors c'était simple... bah non. Lorsque, la veille, elle m'en parle au téléphone et m'annonce que sa valise fait déjà 17 kg, je suis sidérée ! Je lui conseille d'alléger un peu si elle veut rapporter deux trois bricoles en souvenir.
Une fois à l'hôtel, j'ai compris.
Pourquoi emporter des jeans ? Elle n'en met jamais.
Prendre 3 pulls quand la météo prévoit 17 degrés ? Je n'ai pas vu l'intérêt de ça non plus.
Et que faire d'une robe de soirée quand on va crapahuter toute la journée ? La probabilité pour qu'on croise le Pape et qu'il nous convie à sa table était quand même à peine plus élevée que celle de gagner au Super Loto, donc calmos sur les tenues.
Apporter tout son nécessaire de maquillage et produits de beauté non plus n'était pas justifié. Pas plus que la robe de chambre. Bref, c'était lourd, encombrant et surtout inutile.
Perso, je fais simple, tout aurait pu tenir dans une valise cabine, mais j'avais pris une taille plus grande pour ramener des spécialités locales sans être ennuyée dans l'avion.
Le lendemain, nous avions les services d'une guide pour nous raconter un peu l'histoire du Vatican, de la cathédrale Saint-Pierre et de la chapelle Sixtine. C'était vraiment intéressant et instructif. Alors pourquoi lui couper la parole pour une anecdote personnelle sans grand rapport avec le sujet ou qui digresse totalement ? Je ne sais pas. Trop souvent les femmes ne supportent pas le silence et parlent pour meubler. Ou alors est-ce parce qu'elles aiment le son de leur voix ? C'est fou tout ce qu'elles peuvent dire pour rien. Pourquoi répéter deux ou trois fois la même chose ? Souvent elles enfoncent des portes ouvertes ou balancent des lapalissades bien creuses. C'est super chiant et épuisant. D'ailleurs, le lendemain du retour, j'avais un furieux besoin de retrouver le calme et suis restée chez moi, dans le silence, sans radio ni musique, juste profiter de ce vide auditif bienfaisant.
Autre découverte que je pensais anecdotique, c'est donc vraie que les femmes ne savent pas lire les cartes routières et les plans ! Incroyable, j'ai cru à une blague quand je les ai vu retourner le grand dépliant pour "se mettre dans l'axe" et entendre l'amie me dire qu'elle aurait dû prendre sa boussole... non, sans rire ! Moi qui croyait que cette appli iPhone était un gag, il semblerait qu'elle soit utile à certaines (à condition de savoir s'en servir, surtout en ville, mais c'est une autre histoire). On s'est même engueulées sur le sujet, car à force de faire des kilomètres pour rien, j'avais pris les choses en main, mais ça n'a pas plu, elles se sentaient paumées. Un comble ! Pourtant j'ai rationalisé le parcours, optimisé les liaisons, mais non, visiblement ça leur semblait perturbant. Finalement, grâce à ma technique, on a visité deux fois plus de monuments en moins de temps et de fatigue. En fin de journée, elles ont convenu que la méthode était bonne. Yeah !
Question : Savez-vous comment un homme demande son chemin ?
Réponse : En se taisant, car un homme ne demande jamais sa route !
Ayant moi-même fait l'expérience, j'ai vite compris pourquoi. Les gens n'aiment pas être pris en défaut alors même s'ils ne savent pas, ils vont répondre, correctement parfois, à côté de la plaque souvent, juste pour faire comme s'ils maîtrisaient bien le sujet. Résultat, on se retrouve à perpette, dans la direction opposée, complètement à l'ouest, juste parce que la personne n'a pas voulu dire : "je ne sais pas".
Ok, je vous accorde que c'est surtout très lié au snobisme parisien, mais pas que ! Mieux vaut se méfier. Faites le test à l'occasion, vous serez surpris de constater les conneries qu'on vous raconte avec le plus grand aplomb.
Donc à Rome, même combat, je ferme bien ma gueule et utilise le matériel à disposition (cartes, lignes de bus, stations de métro, bâtiments, etc.). Oui, mais la copine, toujours un peu flippée, à voulu demander au chauffeur du bus s'il allait bien à "Aventino" et il a acquiescé. Sauf que la question qu'il fallait poser, c'était "pouvez-vous nous dire quel est l'arrêt du quartier Aventino ?" car là, on s'est retrouvé au terminus, avec plus aucun bus pour nous ramener en arrière, paumées au milieu de nulle part. C'était pas faute d'avoir dit qu'en prenant le tram on n'avait que quelques stations et qu'à mon avis, c'était juste après le pont... ce qui s'est avéré juste d'ailleurs.
A une autre reprise, la copine est allée demander au chauffeur s'il allait vers notre destination, mais là, c'était évident, c'était carrément noté sur le bus ! Par chance, j'ai reconnu la rue qui nous intéressait et j'ai pris l'initiative pour qu'on descende au bon endroit. On sait bien que tous les chemins mènent à Rome, mais toutes ces routes ne vont pas forcément où ça nous arrange.
Un peu épuisante cette incertitude permanente. Parfois il faut juste miser sur le bon sens ou la chance et ça marche.
Dans le même esprit, je fonctionne par analogies. Quand je suis dans un quartier que je ne connais pas et que je cherche un bon resto, j'entre dans la boutique d'un boucher ou d'un caviste pour lui demander s'il connait une bonne adresse. C'est logique, ce sont des métiers de bouche, des épicuriens, donc ils doivent savoir où on peut se régaler dans leur secteur. Ca peut paraître tout bête, mais ça fonctionne.
Puisque dans la capitale italienne, ce genre de commerces ne court pas les rues et qu'on avait prévu de rapporter des spécialités locales, j'ai demandé conseil à la réception de l'hôtel. Eux aussi font leurs courses. L'un d'eux nous a indiqué sur notre plan où trouver des charcuteries, une pâtisserie et un épicier. C'était cool ! Sauf que non, parce que pendant la journée, alors que l'on visitait les monuments et les rues typiques, les copines se sont mise en tête de faire les courses. Comme il me semblait plus judicieux de ne pas avoir à porter tout ça pendant notre balade, j'ai suggéré qu'on s'en occupe en fin de journée, avant de rentrer, mais non. Nous voilà donc en quête de boustifaille, complètement à l'opposé des bonnes adresses, à errer dans des rues inconnues, au cas où on tomberait sur les fameux produits.
La copine me dit : "Mais si, y'a machin qui m'a dit qu'il y avait un commerce sympa de l'autre côté de la Piazza Navonna".
"Hum... bien sûr, l'autre côté en venant d'où ? Tu as un nom de rue ?"
"Ah bah je ne sais pas, je n'ai pas pensé à lui demander".
Donc on n'a fait toutes les rues des alentours, mais rien. Ah si ! Une tzigane avec sa complice, s'est empressée de prendre la copine en tenaille et lui ouvrir son sac pour y plonger le bras ! Heureusement elle n'a rien eu le temps de prendre car on est intervenu. On a signalé aussitôt le problème à une femme "carabinieri" qui a levé les yeux au ciel en soufflant. Visiblement, elles sont "bien connues des services de police", comme chez nous dans le métro avec le gang Hamidovic.
Bref, on n'a fini par trouver - par hasard - un épicier qui faisait un peu de tout et plus loin de quoi acheter un panettone. Au passage, la copine n'avait pas pensé à prendre un grand sac pratique pour mettre tout ça. Heureusement que j'en avais un en rabe à lui prêter, car toutes ses emplettes n'étaient pas pratiques à trimbaler. Alors que moi, tout tenait dans mon sac à dos. Oui, c'est peut-être moins "élégance parisienne" mais au moins j'avais les mains libre pour tenir ma glace ou mon parapluie.
Ah oui, juste un autre truc qui m'a scié durant le shopping. Pourquoi acheter à Rome, des tee-shirts d'une marque très présente en France ? Là, pour moi ça relève de la bêtise. Surtout quand le prix est le même et qu'on risque de payer un excédent de bagage au retour ! Parce que pour certains articles, on sait que c'est beaucoup moins cher aux USA, mais là, même pas, on est en zone euro, c'est tout uniformisé. J'ai pas compris.
Revenons au problème de la bouffe, mais causons restos. Je n'avais pas cherché à l'avance les endroits bien notés parce que nous ne savions jamais vraiment où nous serions quand l'appétit nous tenaillerait. Mais à tout hasard, je jetais un œil aux devantures que nous croisions. Notamment une fois, j'avais vu un endroit qui me semblait prometteur, mais comme la copine avait flashé sur une carte de resto proposant une recette qui lui plaisait, on est allé là. En fait, c'est surtout le cadre assez snob qui lui avait plu, car une fois le moment de commander, elle n'a pas pris le fameux plat qui lui faisait tellement envie dehors ! Là encore, je ne comprends pas. Du coup, c'était très cher et plutôt banal dans l'assiette. En plus le vin était hors de prix et à la limite du buvable (hyper acide et presque piquant).
Le lendemain, j'ai suggéré qu'on aille à celui que j'avais repéré et c'était bien meilleur, plus copieux et pour un tiers du prix ! Bonne pioche !
Question découverte, je trouve qu'il est assez agréable de "se perdre" un peu dans certains quartiers pour découvrir des trucs au hasard, hors des circuits touristiques, juste pour s'immerger un peu dans la vie des autochtones. Sauf que les femmes n'aiment pas ce genre de fonctionnement et au contraire, apprécient de rester "là où elles connaissent". Du coup, on a arpenté 3 fois la même rue alors qu'il y en avait une foule d'autres à voir juste derrière ou à deux pas, pour mener à l'endroit voulu. Cela s'est reproduit à plusieurs reprises. Quel dommage, il y avait tant à voir.
A ce propos, j'avais appris, il y a quelques temps de cela, que certaines nanas faisaient des détours pas possible dans leurs parcours habituels, juste parce que "par là je connais mieux". Nan ? Sérieux ? Ah bah oui... Pas d'initiative, on reste bien dans la routine rassurante. Au secours !
Conclusion du séjour. Rome est une ville qui regorge de trésors, avec des tas de petites rues typiques et de monuments partout. Apprenez qu'il y a plus de 900 églises ! Donc j'espère bien y retourner. Mais la prochaine fois, soit j'irai seule, soit avec quelqu'un dont je suis sûre du sens pratique et de la logique simple, ainsi que d'une vraie envie de découvertes.
Et puis aussi, je vais peut-être devoir faire une analyse génétique, car je n'ai pas le même ADN de base que mes concitoyennes. Y'a un truc, j'ai dû muter à un moment ou à un autre pour être si loin de leur "planète nanas" avec ses modes de fonctionnement si bizarres. J'avais bien repéré que je n'avais ni le gène du shopping, ni celui de l'instinct maternel, mais constater autant de divergences, j'avoue que je commence à m'interroger...
Sister "testostéronée malgré elle"
Chronique 01052014