Parfois, dans la vie, il y a vraiment des coïncidences troublantes… très troublantes.
Il y a deux ans, je démissionnais de mon employeur qui avait sérieusement pété une durite. Puis j’ai enchaîné sur un poste vérolé et tout pourri alors partie aussi. Illico j’enquille sur un autre – oui, il n’y a pas de chômage dans ce job de psychopathe – mais de nouveau le boss fait régner un régime de terreur, du coup, je fous le camp de là. L’entreprise d’après est située la porte à côté de celle où j’avais bossé quatre ans pour mon premier vrai CDI. Voilà qui est vraiment bizarre.
La probabilité, dans mon métier et en IDF, pour qu’une telle configuration se produise est rarissime. Ce hasard m’interpelle et finalement je ne reste pas là non plus, c’était trop malsain là-dedans.
Ces échecs successifs me poussent vers une structure différente et pour un CDD, histoire de casser un peu les codes précédents. C’est là que j’ai eu la (mal)chance, le (dés)honneur et l’(in)avantage de rencontrer la collègue, j’ai nommé « Madame 92 décibels ».
Il est clair qu’afficher 4 entreprises différentes sur une année n’est pas un gage de confiance et pourrait donner l’image d’une instabilité notoire. Ouaip, mais je m’en fous comme de l’an 40. Je ne vais pas rester avec des cons ou à me débattre avec un système pourri jusqu’au trognon juste pour dire que je dois porter ma croix et faire style je suis une gentille fifille qui ne remue pas une oreille. Ca va, j’ai passé l’âge de ces conneries. Si ça fini par ce voir que je suis plutôt misanthrope et bien tant pis, je suis comme ça, c’est à prendre ou à laisser. Tant que je suis efficace, c’est le principal, le reste n’est que cosmétique et je m’en tape.
Du coup, plutôt que d’enchaîner les postes comme un clou chasse l’autre et sauter sur le premier job venu (ou presque), là je prends sur moi pour trier les opportunités avec plus de pertinence.
Avant-hier, un chasseur de têtes me contacte pour un poste qui pourrait me convenir. Ce n’est pas franchement ce que je cherche, mais il y a une certaine opportunité et par curiosité, j’accepte d’aller au rendez-vous fixé pour le lendemain.
Il me demande : « C’est au métro Nation, ça ne vous fait pas trop loin ? ».
Je réponds : « Ça va, c’est faisable, j’ai travaillé un an dans le secteur »
Il me donne l’adresse et là… totale hallucination !!! C’est exactement l’endroit où j’avais bossé quatre ans plus tôt ! À l’époque on avait déménagé de là pour rejoindre le siège du groupe.
Les locaux devaient subir de gros travaux par le propriétaire et finalement, j’apprends donc que c’est exactement le même type d’activité et de structure qui s’y est réinstallée. Tout pareil, incroyable coïncidence ! Moi qui ne gagne jamais aux jeux de hasard, voilà que je tombe pile-poil sur la configuration improbable. Je n’avais pas une chance sur 18000 pour que ça arrive et pourtant… Retour à la case départ, vous ne touchez pas vingt milles.
Sans fausse modestie, mon profil cadre tellement bien avec le poste que cela est presque flippant. Pendant un moment, j’ai cru qu’une ancienne collègue, atterrie là elle aussi, allait surgir et me taper dans le dos avec une réplique du genre : « Ah ! J’en suis réduite à te convoquer à un faux entretien d’embauche pour avoir de tes nouvelles ! Alors quoi de neuf ? ».
Pourtant non, ce n’était pas une blague et il y a même d’autres candidats de prévus, j’aurai donc la réponse début novembre.
Difficile de savoir ce que je dois en conclure, mais j’avoue être troublée par cette proposition.
Faut-il y voir un signe du destin ?
Est-ce une opportunité pour recommencer sur de bonnes traces ?
Dois-je y voir un piège à fuir d’urgence ?
Serait-ce un exercice pour que je comprenne qu’il ne faut plus que j’aille me fourvoyer dans ce genre de structure et que j’apprenne enfin à dire non ?
La vie réserve parfois d’étranges surprises… à moins que ce ne soit une nouvelle mise à l’épreuve ? Qui vivra verra.
Sister « sur la corde raide »