Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à l'inconnu
J'avais envie de dire bonjour à n'importe qui...
Non, n’exagérons rien, je ne parle pas au inconnu, sauf s’ils sont gaulés comme des Dieux grecs et que je me sens sur le point de défaillir.
Le temps n’étant pas dégueux en ce moment, samedi j’ai décidé de prendre l’air. D’un coup, me vient l’idée saugrenue de prendre des clichés de mon parcours, juste parce qu’en cheminant, les opportunités se sont présentées à moi et que je n’ai pas voulu louper le coche.
En premier, je suis tombée sur cette belle représentation de co-branding (comme disent les acharnés du marketing). J'ai trouvé que l'association était amusante. Pour information, il y a écrit "touche pas à ma zik" dessus. Sympathique.
Ensuite, je me suis attardée sur l'oeuvre probable d'un soixantehuitard qui voulait fêter sa petite nostalgie de révolutionnaire rentré dans le rang, du coup, il a rechuté et a largement barbouillé la série de panneaux pour faire revivre son vieux fonds de commerce : "il est interdit d'interdire".
Au croisement suivant, je me suis fait la remarque qu'on cotoyait souvent des gens dont on a aucune idée de qui ils sont, ni de ce qu'ils ont fait, ni de pourquoi ils sont là. Des "peoples" tombés dans l'oubli, tel les lofteurs ou les éconduits des télés réalités après leur surmédiatisation ridicule. C'est moche finalement, d'avoir son nom sur une plaque et que personne ne se soucie de vous. Nous sommes si peu de chose...
J'ai même croisé une antiquité roulante et pas croulante. Ma foi fort bien conservée pour son grand âge et affichant une mine superbe, un teint resplendissant et une allure guillerette. Oh, la belle bleue !
Tous les chemins mènent à Rome ? Il paraît. N'empêche qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de communes Françaises sans sa rue de Paris ou son Avenue de Gaulle. Et sinon, c'est encore loin la mer ? Nope, c'est tout droit.
Puis, on m'a menti, sorte de publicité mensongère de la DDE. De tour, point je n'ai vu. D'Anne, pas davantage non plus. En fait, je crois qu'on m'a bien eu.
D'un coup, sans même y crier gare (Libourne, Libourne, 1 minute d'arrêt !), me voilà aux prises avec un symbole de la république. Que faire ? Chanter la Marseillaise ? Déposer une gerbe (pas une quiche, faites gaffe) ? Chercher un monument aux morts ? Nope, j'ai choisi de passer mon chemin.
Oh ! Un logo moche à 12 millions d'euros. Un vrai repère à feignants. Non, pas ceux qui cherchent, mais plutôt ceux qui sont supposés leur trouver du taf.
Attention danger ! Si jamais on a besoin de tout faire péter sur la planète, c'est ici que ça se passera, car derrière ces grilles, se cache le fameux bouton rouge de la force nucléaire Française. Temblez carcasses ! Ici, on ne rigole pas avec la sécurité nationale.
Et parfois, on croise des gueules cassées dans les rues. Là, même mes talents d'infirmière à temps partiel n'ont rien pu faire pour sauver la situation. D'autres avaient déjà "poussé un cri à la sonnette d'alarme". Même le numéro en est tout pâlichon. Faut pas pousser trop fort finalement.
Pendant qu'on ne les observe pas, les poubelles bâillent aux corneilles. Manque de bol, j'ai pris celle-là en flag'. Hé oui, c'est un réel délit de glandouille sur la voie publique. Punissable de notre mépris le plus total, je passe donc mon chemin.
Encore un panneau qui indique un truc qu'on ne connait pas. C'est rageant à la fin !
Et soudain... Ô surprise ! Je suis tombée sur une cachette pour gothiques. Mais oui, un lieu aussi glauque, ce ne peut être qu'une planque pour dépressif chronique ! Imaginez un peu cet endroit, un jour de pluie, avec le froid, la brume, le blizzard... Brrrr, ça fait chaud au coeur.
Ah oui, pas de doute, c'est une planque pour fans de Mylène Farmer ou je ne sais quoi. Et en plus, là je vous ai pris un cliché en couleur, imaginez la même chose en noir et blanc, ça prend une toute autre dimension... bien funeste et lugubre.
Finalement, je suis rentrée chez moi, méditer sur ce parcours spirituel et à vertues oxygénantes (aux entournures). Rien de bien transcendant. Bah oui, c'était le but du jeu, vous convier à lire un article totalement sans intérêt et je suis ravie de vous annoncer que vous êtes... tombés dans l'panneau !!
Sister "2e à gauche puis 1ère à droite, avant le passage à niveau".