On ne peut pas y échapper, ils vous tombent dessus sans crier gare (ni station, ni halte), ils vous attendent au détour de tout article économico-financier et aussi sûrement que les feuilles d’impôts arrivent en mai et Noël en décembre, vous n’y couperez pas. J’ai nommé : les statistiques, sondages et autres pourcentages.
Même en dehors des périodes électorales, dans notre quotidien banal, ils nous guettent de leurs petits yeux ronds et chiffres à virgules.
- « Rachida Dati a augmenté de 30% ses frais de représentation en 2008 par rapport à l’année précédente »
- « Il ne me reste que 9,2% d’espace libre sur le disque dur, ça rame vachement »
- « Et merde ! GDF augmente encore ses tarifs de 5,5% après les 5,8% de janvier »
- « Pour faire baisser votre risque cardio-vasculaire de 27%, il faut faire ½ de sport par jour ».
Ah bah oui, tout de suite, quand vous mettez des pourcentages, ça fait sérieux et plus crédible. Sauf que parfois, on se demande où passe la fin de classement, ces poussières ou ce pouillème qui traîne quelque part et semble n’intéresser personne (sauf les militants du PC qui y retrouveront leurs petits).
Ainsi, en lisant mon bilan sanguin (qui est excellent d’ailleurs), je regardais la plaquette du labo qui était jointe et où figurait ceci (sans rapport avec mes résultats) : « Dans 80% des cas, la grossesse survient naturellement, mais pour 15% des couples qui consultent chaque année se pose un problème d'infertilité ».
Hum, très bien, mais où sont passés les 5% restants ? Aucune précision nulle part, me voilà encore restée sur ma faim. Quelle frustration !
Du coup, j’ai tenté quelques pronostics pour savoir qui entre dans la catégorie négligée au point de finir dans les tréfonds du classement :
- s’agit-il de prêtres pédophiles (oups ! Un pléonasme !) américains ?
- seraient-ce ceux qui ont oublié que l’horloge biologique tournait plus vite que celle de la retraite ?
- doit-on y comptabiliser la mère de Jésus ? Sa méthode peu orthodoxe de procréation n’étant pas homologuée par les scientifiques, car impossible à réitérer ?
- faut-il fourrer dans cette catégorie ceux qu’on appelle les DINKI ? Pour Double Income No Kid (deux revenus et sans enfant) car ils refusent de s’encombrer de marmaille et veulent consommer tranquille ?
- est-ce bêtement une erreur de calcul ? Un oubli du rédacteur de l’article ? Une coquille couille dans le potage ?
Reste des idées éventuelles : voir si Kerviel n’y serait pas pour quelque chose ou si l’UIMM n’aurait pas (encore) fluidifié les résultats, à moins que le fantôme d’Houdini ne fasse des siennes, peut-être que Pradel pourrait relancer son fameux « Perdu de vue », à moins que cela ne s’explique par la physique quantique où 1 + 1 ne font pas forcément 2.
Rien, aucune piste pour retrouver ces chiffres qui semblent n’intéresser personne… sauf moi.
Sister « perdue dans la matrice »