Troisième épisode de ma petite saga du printemps : « Pipeau et flutiau sont dans un bateau : voter oui, mais pour qui ? »
Poursuivons l’approche non médiatique de ma perception de blogueuse lambda qui s’interroge sur son destin de votante.
Abordons aujourd’hui les petits partis.
D’une part, il faudrait qu’ils arrêtent de s’entre-déchirer en permanence et qu’ils pensent plus aux citoyens qu’à leur nombril.
Ainsi, ça leur laissera davantage de temps pour développer leurs idées.
En vrac et par ordre de n’importe quoi à l’écran, voici ce que j’en pense.
Frédéric Nihous :
Il parle bien (posément, sans s’énerver, ce qui est un bon point) mais son programme semble un peu faiblard. Sinon, il faut avouer qu’être viandard & écolo, je ne pige pas bien le concept, ça me pose un petit problème. De toute façon, on sait qu’il vient ici pour régler ses comptes avec les Verts.
Ca me fait penser à une blague à deux balles :
- J’adore le cheval
- Oh oui, moi aussi, c’est la plus belle conquête de l’homme et quel plaisir de galoper sur un fidèle destrier. Ah ! la beauté des purs sangs, ah ! la robustesse des races rustiques, ils sont tellement majestueux…
- Euh bof, moi je les préfère plutôt en tartare ou en rosbif…
Arlette Laguiller :
Que dire d’Arlette, qu’est-ce qui n’a pas déjà été dit surtout !
6e fois qu’elle se présente, infatigable, inusable, fidèle à elle-même avec un discours parfaitement rodé. On peut dire qu’elle fait partie des meubles.
C’est notre Jeannie Longo des scrutins, toujours dans le peloton… sauf qu’elle n’atteint jamais le podium !
Va-t-elle nous manquer ? Bah un peu, malgré tout, car on s’était habitué à sa présence. Bon, son parti a un fonctionnement relativement sectaire, mais elle continue son petit combat contre le grand capital. Travailleurs, travailleuses…
Gérard Schivardi : Il ne m’inspire rien. Ce mec couine trop fort, il ne parle pas, il braille et ça me fatigue, alors je l’ai zappé. Je n’ai rien contre les nouveaux venus, mais lui n’apporte aucune idée nouvelle.
Vous êtes le maillon faible, au revoir.
Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon : Vicomte de son état, il s’affiche partout pour faire sa promo du Puy du Fou. Franchement, arriver à mobiliser le Français moyen et la France d’en bas avec un tel pedigree relève de la gageure ! On le sait un peu parano sur les bords mais personne n’est dupe de ses manœuvres, il cherche à bouffer dans la gamelle du FN pour ramener des voix à Sarko et ça se voit comme le nez au milieu de la figure.
Couché le toutou, couché pas bouger !
Dominique Voynet :
Je suis profondément écolo dans l’âme et dans mes gestes quotidiens, c’est un mode de vie que je cultive depuis toujours sans me poser de question sur une éventuelle valeur politique de mes actes. Ne pas gâcher nos richesses naturelles me paraît évident. Ils m’énervent chez les Verts avec leurs guéguerres internes et leur déficit d’image qui les pousse à faire du gringue à Nicolas Hulot juste dans l’espoir de grappiller des voix.
Il faudrait qu’ils se mettent face à leurs incohérences car je n’arrive pas à comprendre comment on peut trouver que le nucléaire c’est propre, que les OGM peuvent sauver le monde et que certains ont le droit de polluer s’ils payent pour ça.
Pour faire simple, Voynet a grillé 100 % de son éventuel capital sympathie depuis qu’elle a osé dire que « le naufrage de l’Erika ne constituait pas une catastrophe écologie majeure ». No more comment.
Olivier Besancenot : Digne héritier de la lutte des classes, il est prêt à reprendre le flambeau d’Arlette (s’ils parvenaient à s’entendre à la gauche de la gauche). Sauf qu’il ne faut pas rêver, même avec un bon marin à bord, quand l’édifice prend l’eau de toutes parts, il y a des chances pour que les rats quittent le navire. Le PC, la révolution, la lutte contre le patronat, cela ne parle plus à beaucoup de monde. Personne n’ose vraiment hausser le ton face aux parachutes dorés et contre les primes de départ indécentes versées aux "patrons voyous", alors renverser le régime… laissez-moi en douter ! Ses atouts : son âge face aux papis autour, son métier et le fait qu’il soit vraiment issu de la base. Ses handicaps : son programme est utopique et il n’est pas énarque, ça lui fermera la voie vers le sérail. On a beau dire, les portes du pouvoir ne s’ouvrent pas comme ça.
Marie-George Buffet : Elle ne génère pas chez moi un enthousiasme débordant car elle trimbale comme les deux autres (Arlette et Besancenot) l'image des syndicalistes, des contestataires, des grévistes et autres mécontents permanents. On ne voit pas bien ce qu’elle apporte de plus.
José Bové : Autant je le trouve utile pour lutter contre les lobbies de l’agro-alimentaire, les laboratoires surpuissants et les multinationales qui imposent leurs lois. Autant je n’imagine pas notre « Astérix » à la tête de l’Etat.
Il serait au contraire pieds et poings liés par les spin doctors, les diplomates et les financiers.
Il est nettement plus intéressant et profitable pour lui de s'afficher en frondeur plutôt qu’en homme politique prêt à négocier des compromis avec Bruxelles.
Voilà, vous avez tous reçu les professions de foi (sic) de chaque candidat, vous pourrez donc vous faire une opinion plus affinée sur les idées, les programmes et les ambitions des un et des autres.
Si vous avez reçu votre carte d’électeur, servez-vous en, des milliers d’autres sont morts avant vous pour obtenir ce droit.
Sister « c’est facile, y’a qu’à glisser le bulletin dans l’urne, ça fait pas mal »