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Ceux qui ont suivi mon feuilleton élyséen depuis le début se sont probablement demandé pourquoi je l’avais « oublié » ou mis de côté. Que nenni mes amis !
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Certains ont dû penser que je ne voulais pas ouvrir ma tribune à celui qu’on surnommait encore « Belzébuth » il y a peu. Or, il n’y aucune raison pour que je ne parle pas de ce candidat qui représente aussi le choix des votants. Si je parle de ceux qui font 0,5 %, je ne peux – a fortiori – négliger celui qui a accédé à la finale à la session précédente.
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Que cela plaise ou non, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il est là et qu’il rencontre un écho chez les électeurs. Je ne cherche pas à prendre position, je tiens juste à dire qu’il risque fort de créer encore la surprise. Les médias en parlent à peine et pourtant, le chiffre des promesses de vote le concernant est largement sous estimé. Vous ne me croyez pas ? Mais entre nous, qui oserait dire à un institut de sondage - ou autre - qu’il vote pour le parti d’extrême droite ? Pour se faire traiter de raciste ? Pour se faire insulter et affubler de tous les noms ? Pour se faire lapider ? Non, restons raisonnables, la plupart de ceux qui vont choisir ce vote polémique, ne souhaitent pas en informer leur entourage. A moins d’être maso ou d’avoir la carrure de David Douillet, c’est suicidaire de l’afficher franchement.
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Du coup, ils refusent de répondre, donne le nom d’un parti « sans risque d’être élu » ou annoncent qu’ils sont encore indécis pour qu’on leur foute la paix. Voilà pourquoi les sondages se plantent tout comme ils sont passés à côté de la plaque en 2002.
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Ce qui me fait marrer, c’est que nos politiciens nous prêchent la bonne parole en disant qu’il ne faut pas être raciste, que c’est un délit et qu’il faut considérer tout le monde sur un pied d’égalité, or, quand on regarde dans l’hémicycle, au Sénat et dans les ministères, on ne voit pas des masses de Beurs, de Blacks ou d’Asiatiques ! Vous connaissez le principe : faites ce que je dis, pas ce que je fais.
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A part cela, il faut savoir aussi que bon nombre de nos concitoyens semblent opter pour ce parti dans le but d’afficher une volonté de changement. C’est tout bête, mais typique des Français. On tente la gauche, mais on n'est pas content, alors on vote pour la droite, mais ça bouge pas non plus, du coup, là ils veulent tenter le seul qu’ils n’ont pas « testé ».
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Le vote nationaliste faisait peur et pourtant il semble qu’il se soit banalisé. Cherchons à comprendre le mécanisme qui a conduit à ce changement d’opinion.
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Est-ce que Le Pen aurait enfin mis de l’eau dans son vin (chose que ne peut pas faire Sarko puisqu’il ne touche pas à notre divin breuvage) ? Oui, un peu, avec Marine qui affiche des valeurs moins polémiques. Sinon, ces propos et sa ligne de conduite n’ont pas vraiment changé, il est juste plus pointu que les autres sur les questions économiques et sociales (cf. Olivier de Lagarde, journaliste à France Info).
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En fait, ce n’est pas lui qui a changé, ce sont les autres ! Avez-vous remarqué à quel point le PS et l’UMP se sont « tiré la bourre » sur la question identitaire ? On n’avait jamais vu ça !
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Entre Ségo qui veut mettre des drapeaux tricolores partout, faire chanter la Marseillaise dans les écoles et ouvrir des maisons de redressement pour les gamins.
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Et Sarko qui va provoquer la banlieue sur son terrain en venant proférer des allégations douteuses, qui veut mettre en place un « ministère de l’identité nationale et de l’immigration » et qui augmente les effectifs policiers pour accentuer le sentiment d’insécurité. Il est encore moins tolérant que Le Pen face à la différence et l'a prouvé en stigmatisant pédophilie comme étant une sorte de "tare génétiquement transmissible".
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Je suis sidérée de voir qu’ils n’hésitent plus à piquer les idées du Front National et quelque part, cela vient légitimer le vote pour Le Pen puisque finalement, si les autres reprennent ses idées, c’est qu’elles ne doivent pas être si mauvaises (sic).
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Il est clair qu’ils ont mesuré l’impact que « l’Affreux » représente et surtout la menace qui pèse sur leur électorat respectif. Il est bien connu que c’est toujours meilleur dans le pré du voisin.
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Autre exemple sur lequel Ségo et Sarko ont carrément rejoint Le Pen, c’est sur l’idée que l’euro fort vient plomber notre économie (on devient moins compétitif, le tourisme en France devient plus cher pour les étrangers, etc.), argument qu’ils réfutaient encore il y a peu alors que le leader frontiste l’évoquait depuis longtemps.
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En agissant ainsi, les deux partis historiques n’ont fait que promouvoir les valeurs prônées par l’extrême droite. Je m’étonne même qu’aucun des deux n’ait encore repris à leur compte un dérivé de « travail, famille, patrie » tant qu’ils y sont ! Vu qu’ils sont prêts à tout pour récupérer les voix des brebis égarées à la droite de la droite.
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Du coup, le parti tant diabolisé a trouvé sa place tout naturellement dans la campagne électorale sans avoir à balancer de petites phrases ou à attendre que les adversaires se plantent. Ni vu ni connu, celui qu’on n’imaginait même pas devenir le 3e homme, va réussir à évincer Ségo, sans mal sans douleur pour se placer à nouveau en finale.
Vous en doutez encore ? Pourtant, de mon côté, cela fait des mois que j’en parle, car j'ai senti la menace bien avant tout le monde. Et de moins en moins les gens ne démentent mon propos désormais… signe que les mentalités changent par la faute même de ceux qui voulait l’interdire.
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Voilà, maintenant vous en savez un peu plus sur le combat qui va se mener dans les urnes dimanche et auquel vous êtes cordialement invités à participer.
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Sister « aux urnes citoyens… prenez vos p’tits bulletins… votez… votez… pour ne pas regretter »