Commençons par une petite blagounette :
« Qu’est-ce qu’une femme de 70 ans a de plus entre les seins que n’a pas une jeune de 20 ans ?...
… son nombril ».
En clair, lorsqu’une fille veut faire du sport, il lui faut deux éléments indispensables : de bonnes chaussures (comme tout le monde) et un soutif prévu pour encaisser les chocs et secousses*.
Ayant besoin de renouveler mon équipement en la matière, je me rends chez Citadium qui s’affiche comme étant une espèce de temple du sport, du streetwear et autres sapes de djeuns**.
Je grimpe au 1er étage, fais le tour, trouve des tonnes de t-shirts bariolés, des fringues branchouilles, rien de probant pour ma requête en fait. Histoire de ne pas perdre mon temps, je m’adresse à la caissière près de l’escalator.
Aparté : oui, ici on ne fait du sport que sous atmosphère contrôlée : stadium, club hype, playground, etc. Mais on ne monte pas les escaliers, oh non, c’est bien trop vulgaire ! On laisse ça au commun des mortels sûrement… Tiens, ça me rappelle ceux que j’appelle « les sportifs du dimanche » qui prennent leur bagnole pour faire 1 km puis font 3 fois le tour du lac en courant mollement, puis remontent en voiture pour rentrer chez eux. Faut croire que les 2 km d’aller-retour, ça faisait trop pour eux et dépassait leur quota de sport hebdomadaire…
Pff, des p’tits joueurs.
Ainsi, je demande le rayon « fitness » et là, la nana me regarde avec des yeux ronds et l’air aussi hébété que si je l’avais interrogé sur la date de son dernier rappel de tétanos.
« Euh bah, je ne sais pas s’il y a ça ici, essayez peut-être au 3e étage, y’a des articles Nike ».
Hum, je n’ai pas bien vu le rapport entre cette marque et ma question… bref je grimpe à l’étage indiqué.
Je scrute, j’observe, je furète dans les rayonnages où se mélangent petites vestes cintrées et jogging, t-shirts moulants à paillettes et maillots de foot, baskets fluos et spartiates en cuir lamé argent.
Celui qui a géré l’ordonnancement du magasin doit être un bordélique de la pire espèce ou un dyslexique des objets, car tout est mélangé.
D’un coup, oh oui là, sur le mur, une brassière ! Quoi ? Une seule ! Et en rose fuchsia ou noir, tailles S ou M et basta ! Vu le peu de profondeur des bonnets, je pense qu’il ne faut pas dépasser le 90B pour enfiler ces trucs là.
On devrait peut-être dire aux créateurs et fabricants qu’ils se sont trompés de cible car les nanas qui n’ont pas de seins (ou si peu) n’ont pas l’usage de ce genre d’article.
Visiblement, ce n’est pas ici que je trouverai mon bonheur. Bref, je passe mon chemin.
En retournant vers l’escalator, je croise alors un « coin café » avec – tenez-vous bien – un charriot de glacier dont les bacs étaient sacrément entamés… Damned ! Je croyais être au royaume du corps sacralisé, dant le temple de la recherche de la performance et du culte de l’exercice physique, mais il n'en est rien ! Je constate avec effroi que la crème glacée fait un malheur ! Je suis scotchée.
J’en viens à me poser quelques questions sur ce que cela signifie.
Sachant que les tailles de fringues vont de « minus » à « minus ½ », que les couleurs et les coupes ne permettent aucun début de bourrelet, il doit y avoir un truc qui cloche quelque part…
Soit les aficionados viennent faire le plein de nouveaux accessoires et défient crânement le stand en se martelant qu’ils ne mangent pas de ce pain là et ne craqueront pas.
Soit ce comptoir de gourmandises est là pour compenser la frustration de ceux qui voulaient se remettre au sport, mais n’ont rien trouvé leur correspondant et se disent qu’ils commenceront la semaine prochaine. Allez, juste un dernier petit péché de gourmandise avant le grand saut… « Oui Madame, je voudrais rhum-raisin, vanille et double-choco, merci » tout en pensant qu’ils se mettront au régime lundi, c’est promis.
Soit ils mettent ainsi le mouvement perpétuel à portée de tous. Je mange, donc je dois bouger pour ne pas grossir et ainsi je pourrai à nouveau me goinfrer la prochaine fois, mais avant il faut faire 6 heures de jogging, 4 heures de cardiotraining et 350 pompes pour éliminer la boule de sorbet mangue sans supplément chantilly (qui m’aurait coûté 57 heures de vélo en rabe). La quadrature du cercle entre fourchette et baskets.
Perso, je n’ai pas craqué, ni pour le piège calorique, ni pour les fringues ou accessoires (ma force de caractère m’épatera toujours) et suis ressortie de ce haut lieu de la branchitude de rue en version 9-3 avec la tête haute et le porte-monnaie intact.
Dernier tuyau pour la route, je ne sais pas s’ils vendent des shorts, mais des téléphones portables oui ! Cherchez le rapport avec le sport…
Sister « en petites foulées ».
* oui, je vous vois venir avec vos gros sabots, OK pour le sport en chambre ce n’est pas utile. Passons.
** le premier qui me dit que je ne suis plus dans cette catégorie, je lui conseille d’aller se faire empapaouter et de méditer sur son sort ici.