Aujourd’hui c’est du lourd, du premier choix, de la catégorie « Golden Pigeon - Gogo Premium - Tip Top Master Toto Card Platinum » : vous êtes mariés *.
Là, attention danger ! Warning ! Turbo (heu, non, ça c’est hors sujet), bref faites méga gaffe les mecs, c’est un moment crucial, « the D-Day » comme disent les britons dans un dialecte encore parfaitement abscons (nan, ce n’est pas un gros mot, il est en Comics 12, soit plutôt médium, sans les pouvoirs surnaturels) pour la plupart de nous**
Bravo à ceux qui sont allés jusqu’au bout de la phrase précédente sans y perdre leur souffle ou leur latin ou les deux, oui, y’a encore les soldes alors je fais des lots sur les groupes de mots, les phrases, les bidules qui traînent.
Donc, je disais, l’heure est grave (comme l’accent, qu’il soit zenglish ou autre).
Si vous oubliez ce jour symbolique, cette date à marquer d’une pierre blanche (ou d’un gravillon noir, pour éviter la discrimination) comme votre date de mariage (oups, je réveille un souvenir douloureux, je sais) ou son anniversaire (elle est encore si… jeune… si… elle-même !), alors vous finirez en enfer (et damnation), maudit jusqu’à la quarantième génération ou couvert de purulences innommables.
Méfiance les mecs, soyez sur le coup, si vous n’arrivez pas au moins avec les sacro-saintes roses rouges (signe pour elle de votre amour flamboyant et pour vous d’un trou dans le portefeuille), elle risque de se déchaîner et vous savez à quel point elle est capable du pire : privation de Wii, interdiction de sortie foot du dimanche, rationnement des chips, suppression des bières, remplacement du hachis parmentier par des brocolis vapeurs. Oui, je sais, les gonzesses sont perfides. Je remercie chaque jour la science de m’avoir génétiquement modifié pour éradiquer ce gène sournois. God bless scientists and their experiences.
Vous n’avez pas envie de vous faire appeler Arthur*** ? Alors, il va alors falloir réagir rapidos. Certaines exigeront un cadeau plus coûteux pour accorder leurs faveurs, là, c’est le signe que vous allez morfler, respirez un grand coup, je vais vous dire des choses qui risquent de vous faire un mal de chien.
Pour ses beaux yeux, elle risque de réclamer des offrandes hors de prix et vous devrez dire adieu à vos rêves de grosse cylindrée rutilante pour investir dans du bling-bling atroce. Oui, ce sac hideux et informe sur lequel elle louche coûte bien la somme rondelette de 450 €, ah non, il n’est jamais soldé, vous croyez encore au Père Noël ou quoi ? C’est la toute nouvelle collection de chez Duch’mol & Friends, les copines vont être jalouses à mort ! Un incontournable de la saison, tous les magazines en parlent, même Gwyneth et Calista le portent, c’est le must.
Bon, OK, ça vous troue le c.. qu’un truc si laid puisse vous coûter la peau des rouleaux, mais faut souffrir il paraît. Foutaises ! Ça fait cher la partie de jambes en l’air… comme vous avez raison.
Observons maintenant quelques spécimens étranges.
1er cas : Le super prévoyant.
Ce mec a dû être élevé uniquement dans un univers matriarcal, il répond au doigt et à l’œil, est 100 % dévoué à la cause féminine, bref, ce mec est vachement louche !
Dressé à la baguette depuis sa plus tendre enfance, il a prévu depuis des lustres le pack complet :
- attente à la sortie de son boulot en limousine
- robe de soirée de ses rêves sur le siège
- chauffeur qui la conduit dans l’endroit le plus romantique du moment
- repas 4 étoiles en tête à tête
- chambre de palace avec jacuzzi de folie
- immense bouquet de roses Black Baccara à son retour à la maison
- pochette-cadeau avec des soins et massages en institut pour stars.
Bon, ne cherchez pas, ce type n’est plus référencé en catalogue, il foutait un souk pas possible dans le moral des autres mecs et rendait les nanas hystériques, on a dû arrêter la production, cela devenait dangereux.
De toute façon, pour cette option, il faut prévoir un crédit sur 3 ans ou une grosse enveloppe de Tonton Benz des States (il est incollable).
2e cas : Vous n’avez pas un radis.
Bah ouais, faut pas déconner non plus, le premier tiers provisionnel est passé par là, vous n’étiez même pas encore remis de Noël et des soldes, ça commence à bien faire, on ne va pas bouffer des patates jusqu’à la Saint-Glinglin pour satisfaire les caprices de madame. D’ailleurs, c’est une fête commerciale ridicule et vous vous en fichez totalement de votre régulière depuis que la nouvelle stagiaire met tant de cœur à l’ouvrage…
Faites-lui le coup de la panne, le méchant trou de mémoire, l’amnésie temporaire. En plus, vous êtes tellement surmené en ce moment avec vos nouvelles responsabilités de maître de stage… Vous avez d’autres
Vous pouvez aussi tenter le gros mensonge : déplacement en province, séminaire à Perpette-les-Oies, conférence au sommet à Moussu-le-Glouvieu. Ah bah non, vous ne pourrez pas être là le 14 au soir, c’est moche, vous regrettez (ou faites semblant de). « Ah bon ? Oh quel dommage, ça tombe pile à cette date, oui ce n’est pas de bol, désolé chérie… ».
La fin justifie les moyens.
3e cas : Vous avez opté pour le service minimum.
Le soir fatidique, 19h, vous sortez de votre partie de baby-foot avec Robert. « Oh merde ! C’est la St Machin-chose des couillons amoureux ! Je vais encore me faire incendier par Mauricette ! ».
Vous foncez chez le fleuriste qui n’a plus que des roses jaunes (bien fadasses) et vous passez chez l’arabe du coin prendre une bouteille de mousseux. Allez, ça fera bien l’affaire. Déjà vous y avez pensé, y’a de l’exploit dans l’air…
Ouaip, bah pas pour votre moitié qui risque de vous envoyer le petit lot en pleine tronche. Le jaune ? Vous n’y pensez pas, c’est la couleur de la tromperie, elle va croire que vous la cocufiez c’est sûr ! Et le faux champ’ à deux balles, avec son traitement contre les varices, vous savez bien qu’elle ne peut pas en boire, vous faites preuve d’actes de cruauté envers elle, du moins c’est ce qu’elle s’imagine.
Bon, dommage, ce sera pour une prochaine fois le déshabillé de soie et les bas coutures.
Pensez à vous louer un DVD avant de rentrer car vous risquez de passer la nuit dans le canapé du salon, pas de bol pour les galipettes.
4e cas : Vous tentez la technique du contre-pied.
Autant vous le dire tout de suite, c’est casse-gueule comme approche.
« Quoi Pupuce ? Non, on ne va pas tomber dans le panneau de cette fête ridicule, pur produit marketing du lobby des fleuristes, des fabricants de lingerie et des chocolatiers ! ». « Tiens, si on invitait plutôt Séraphine & Gégé, Mélinda & Ludo, on se fera une raclette-party ? ». « Ah ? Ils ne sont pas disponibles ? Tes copines non plus ? Tiens, c’est bizarre ça… bah ce n’est pas grave, j’ai Stéph’ qui m’a passé Rambo contre les Tortues Ninja, on va passer une chouette soirée à deux, nan ? ».
Si vous ne voulez pas avoir droit à la soupe à la grimace jusqu’à Pâques, pensez à arriver le lendemain avec un présent convenable en vous excusant de n’avoir pas eu le temps la veille. Ca aidera à faire passer la pilule et peut-être aurez-vous droit à une réconciliation sur l’oreiller…
Voilà, maintenant vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Et sinon, bonne bourre pour les chanceux, bon courage pour les autres.
Petit conseil, pour éviter la rupture de stock, achetez les fleurs la veille et demandez à votre fleuriste de vous les garder ou mettez-les dans votre bureau en attendant. Vous passerez pour un héros prévoyant auprès des secrétaires.
L’option "boîte de chocolats" est encore plus facile à stocker…
Sinon, pour les aventureux, dernier conseil pour rester vivant : la capote. Le mini investissement qui vous sauvera la vie ou vous évitera de devenir « soutient de famille » dans 9 mois.
Profitez-en, faites-vous plaisir, mais revenez-en sans avoir téléchargé à votre insu « mydeath 2.0 ».
Sister « le 14 ? Euh, je fais un stage de spacio-temporalité »
* Ouaip, c’est très moche ce qui vous arrive, mais sachez que je compatis. Nous avons tous nos moments de faiblesse, avec plus ou moins de gravité sur les conséquences.
** Sauf moi qui parle admirablement cet étrange langage (les soirs de cuite ou de désespoir, ce qui se vaut -bravo le veau-), comme vous pourrez le vérifier ici.
*** Déjà qu’elle vous surnomme son Jules ou son Roméo, plus rarement son Rocco ou son Don Juan, les filles ne savent jamais ce qu’elles veulent. Des fois, ça va même jusqu’à « mon lapin ». Elles sont capables du pire, convenons-en.