Vous avez sûrement déjà lu ou entendu cette phrase, mais l’avez-vous également ressentie ?
Avez-vous déjà eu le besoin impérieux de franchir le pas et d’oser affronter une situation qui vous faisait peur ?
Vous êtes-vous parfois retrouvé submergé par le besoin de faire une chose dingue mais qui vous trottait en tête depuis des lustres ?
Oseriez-vous ouvrir vraiment votre cœur à quelqu’un pour qui vous avez en secret des sentiments très forts ?
Et si vous changiez de vie pour vivre votre passion ?
Rêvez-vous de vous accorder une partie d’année sabbatique pour couper radicalement avec votre quotidien ?
Pas si simple…
Mais si vous deviez mourir demain ? Vous n’auriez rien fait de tout cela et vous vous en voudriez tellement de ne pas avoir osé vivre vos rêves - au moins un peu – et vous auriez la furieuse impression d’être un peu passé à côté de votre vie, d’avoir loupé des trucs, de ne pas vous être accordé ces petits plaisirs qui rendent si vivant…
Oui, c’est quand on se retrouve confronté avec ce genre de grand bouleversement qu’on en vient à se poser les bonnes questions.
Est-on sur terre pour tenter de trouver le bonheur ? Est-ce qu’on s’en donne réellement les moyens ?
Est-ce que ça rime à quelque chose de trimer du matin jusqu’au soir, de vivre à un rythme délirant juste pour attendre les week-ends ou les vacances sans jamais s’accorder de petit break dépaysant pour bouleverser un peu le planning millimétré ?
Non, si on y regarde de plus près, on se rend compte de la futilité de notre quotidien.
Acquérir toujours plus de biens ? C’est débile, plus on en a, plus on en veut, parce que plus on s’en lasse vite.
Vouloir rencontrer des tas de gens, mais n’avoir jamais passer assez de temps pour s’y intéresser vraiment ?
Ça ne rime à rien.
Notre génération va trop vite et en laisse certains sur le bord du chemin. En fait, je crois que nous sommes tous un peu paumés par ces enchaînements effrénés.
Souvent, nous sommes pétrifiés par nos peurs.
Peur de souffrir en s’attachant à quelqu’un qui pourrait nous quitter.
Peur de manquer et s’entourer de trop d’objets.
Peur de ne plus faire partie de la société de consommation alors dépenser pour exister.
Peur de se poser la bonne question : « Qu’est-ce que je veux vraiment ? » et surtout « Est-ce que je me donne les moyens d’y arriver ? ».
J’ai l’impression qu’on passe trop souvent à côté de tas de choses parce qu’on est pris dans l’engrenage de notre vie de taré.
On n’y échappe pas, ça commence avec études-formation-diplôme, puis métro-boulot-dodo, on passe à couple-logement-gamins et finalement retraite-maladie-fin.
Sauf que la vie, ce n’est pas toujours ça et quand le mécanisme s’enraille, on se dit qu’on a pas eu le temps de franchir toutes les étapes, que ce n’est pas juste, que c’est trop tôt, qu’on ne pensait pas que… bah oui, on ne pense pas à ces sujets là, parce que ça nous remue les tripes, parce que ça fout en l’air nos beaux principes de vie rangée et pépère.
Il y a bien sûr les accidents de parcours, les bricoles qui vous font bifurquer par des étapes qu’on n’aime pas du style : divorce, chômage, handicap, etc.
Mais au-delà de ça, s’il vous arrive un très gros coup dur et que vous devenez un « miraculé », là, étonnamment, toute votre vision de l’existence change, plus rien n’a vraiment le même goût, certains événements n’ont plus la même importance. Des bricoles qui vous auraient pourri la vie, vous deviennent insignifiantes. Votre regard a changé. On relativise et ça change la vie, en mieux, toujours.
Oui, le malheur n’arrive pas qu’aux autres, mais il faut avouer que lorsque ça ne vous tombe pas dessus, on ne peut s’empêcher de réprimer un « ouf » de soulagement en se disant « qu’on n’est pas passé loin ! ». Puis on oublie. C’est la vie, comme diront certains. C’est aussi l’application froide, mais tellement vraie de la « théorie du mort-kilomètre » (un mort à un kilomètre de chez moi me touche plus que 100 morts à 1000 kilomètres).
On sait tous que la Grande Faucheuse est là, qui rôde, jamais bien loin, jamais prévisible, alors on est content de passer entre les gouttes.
Vous allez penser que j’écris cet article un 1er novembre, parce que c’est la Toussaint et que je suis « dans le ton », pourtant ce n’est même pas le cas, je l’ai écrit mi-septembre, quand j’ai appris le décès soudain du voisin de mes parents, que je connaissais depuis toujours et ses parents avant lui. Un homme simple, une excellente hygiène de vie, adorable, cultivé et pilier d’une famille unie. Il est mort comme ça, d’un arrêt cardiaque, par un bel après-midi d’été, chez lui en bricolant. Il avait 55 ans et venait de prendre sa retraite… 2 mois plus tôt. Deux mois seulement. Ça m’a secoué. Surtout de voir ses proches anéantis.
Quelques jours plus tard, je bidouillais sur Facebook, et en repensant à une copine qui a retrouvé une ancienne camarade de classe par ce biais, je me souviens d’une fille dont j’avais été très proche pendant plus de 4 ans, à la sortie de l’adolescence. Je tape son nom, mais aucun profil ne lui correspond alors je fais de même sur Google et là, je tombe sur un article du Télégramme où ses parents annonçaient en juin, son décès ainsi que celui de sa fille de 5 ans. Elle avait mon âge et la vie devant elle…
Ca m’a filé un furieux coup au moral, d’où mon silence radio depuis 2 mois. Quand on se retrouve face à l’évidence qu’on est mortel et bien plus vulnérable qu’on ne le pense, ça vous remet les idées en place et ça vous fait vous poser des tas de questions sur la futilité des problèmes qui vous bouffent la vie et surtout, ça vous recadre vers un objectif : CARPE DIEM.
Sister « sur un fil »
P.S. : ce soir, je revenais en voiture, un jeune dans une petite citadine me double, mais il roule trop vite (environ 110 au lieu de 70), il négocie mal le tournant de l’autoroute qui est grasse à cause de la légère pluie… juste devant moi, il part en tête-à-queue et percute la rambarde de béton à deux reprises. Il était vivant quand je suis repartie, mais bien amoché, très secoué et sa voiture bonne pour la casse. Si j’avais roulé comme lui, nous nous serions percutés et au mieux nous serions à l’hôpital… au pire… morts pour une bêtise et une erreur de jugement. Quand on se croit invulnérables alors que nous sommes de fragiles mortels.
Alors, profitons du jour présent…
N.B. : Pas de version audio de cet article, parce que ça me prenait trop les tripes pour que ça reste audible.