Chères amies lectrices, chers amis lecteurs (pas Hannibal, l’autre), je dois vous l’avouer, au risque de faire tomber un mythe, une légende, une icône. Oui, je le confesse (en un seul mot), je n’ai pas un pur physique de déesse grecque, je ne suis ni la doublure lumière de Laetitia Casta, ni le clone de Cécile de France. Sans avoir non plus le calibre de Laurence Boccolini, il faut se rendre à l’évidence, depuis quelques années, en plus d’une bougie supplémentaire sur le gâteau d’anniversaire, j’ai la désagréable obligation de constater 2 kg de plus au compteur. Pourquoi ce rythme régulier et indéfectible ? Aucune idée. Est-ce que je me goinfre un peu plus chaque jour ? Non plus. Ai-je troqué les tartines du matin contre des croissants fourrés au Nutella, point du tout. Alors d’où viennent-ils et pourquoi restent-ils là, sur moi, à squatter alors qu’ils n’ont jamais été conviés à s’incruster, pas même à faire de séjour court terme ? Je n’en sais rien non plus.
Évidemment, comme toutes les filles, j’ai tenté des régimes divers et variés. Au prix de repas calibrés au gramme près, d’orgie de brocolis vapeur ou de poisson blanc. Tout cuit à l’eau, sans rien d’autre que quelques herbes et épices pour parfumer. Alors j’ai perdu du poids. Immédiatement repris dès qu’une alimentation plus « normale » réintégrait mon estomac.
Vous connaissez l’effet yo-yo ? C’est tout bête, ça veut dire que lorsque vous perdez 5 kg, vous en reprenez 7, au moins. Cela fonctionne pour chaque régime tenté. Je vous laisse donc imaginer les dégâts que peuvent provoquer chaque printemps les lubies des magazines féminins.
Autre effet pervers, les mécanismes de défense de l’organisme. Je ne sais pas si cela fait pareil sur tout le monde, mais lorsque j’ai eu le malheur « d’affamer » mon estomac, mon système de régulation a donné des consignes strictes, genre état major qui régule le truc.
Le cerveau : « Bon les gars, y’a un problème, on nous a coupé les vivres, va falloir se mettre sur la réserve »
Le pancréas : « Mais chef, qu’est-ce qu’on va faire, on est en pénurie de gras, on nous a remplacé la tartiflette par des légumes bouillis, on va dépérir ! »
Le foie : « Même les boissons, c’est la misère, on est passé à l’eau plate. Adieu jus de fruit, cocktails et apéros, je sens que vais faire un coma éthylique aqueux, ça fait flipper ».
Le cerveau : « Y’à pas à chier, on nous a mis en état de famine avancée, ça fait des jours qu’on nous balance de la bouffe qui n’apporte quasiment aucune énergie, alors branle-bas de combat, je vous propose une mesure de sauvegarde ».
Le cœur : « Nan, mais moi je n’ai pas à me plaindre, ça me convient ce genre de traitement de choc, j’ai la pêche ».
La rate : « Déconne pas, faut être solidaire, nous on morfle en dessous, on ne comprend pas ce qui nous arrive ».
Le cerveau : « Les mecs, on va appliquer un plan drastique : on stock tout. Dès qu’un aliment passe à proximité, vous me transformez ça en graisse pour qu’on puisse faire face à cette disette. On ne sait pas combien de temps va durer cette pénurie alors faut être réactif. On garde tout ce qu’on peut ».
Résultat de cette politique de crise, quasiment aucun kilo de perdu, tout reste en place et il faudrait que je fasse 2h de sport par jour pour arriver à puiser dans ces cellules graisseuses surgonflées.
En prime, il me semble que pour ces dernières, l’organisme est capable de les charger ou de puiser dedans, mais il ne sait pas s’en débarrasser, donc chaque cellule adipeuse créée restera en place, même vide. Super, après faut passer à l’aspi-cellu pour libérer de la place, ça fait plaisir. Et franchement, finir avec des cuisses en tôle ondulées parce que la liposuccion a raté, très peu pour moi.
Histoire de faire une expérience personnelle, sans autre but que d’être mon propre cobaye, j’ai tenté un pari tout simple : en août, je supprime tous les sucres (sauf les sucres lents, sinon je vais tomber raide). Adieux confiture, gâteau, thé à la menthe traditionnel, desserts en tout genre, yahourt aromatisé, jus de fruit et autres gourmandises.
Plus rien, nada, que dalle, peau d’zob. Seule tolérance, les fruits frais. Moi qui suis très adepte du goût sucré, bien qu’en consommant pas tant que ça, c’est un sacré challenge !
Autant vous dire qu’au self ou au resto, ça simplifie le choix, un plat (éventuellement une entrée) et c’est tout.
Honnêtement, cela fait 4 semaines que je tiens le coup et n’en souffre pas trop, mais il y a des pièges qu’il faut savoir déjouer. Genre la collègue qui amène des chouquettes le matin (ou celle qui a rapporté des caramels au beurre salé de ses vacances), les mojitos et planteur en apéro, les invitations chez des amis, les glaces, etc.
Logiquement, il est évident qu’en supprimant cet apport calorique (1 g. de sucre = 4 calories) et à condition de ne pas reprendre 2 fois du cassoulet, je devais mécaniquement perdre du poids… bah oui, mais non !!! Vous n’allez peut-être pas me croire, mais l’effet depuis quasiment 1 mois est nul ! Bon, la première semaine, quelques centaines de grammes se sont fait la malle, mais j’en viens à me demander si c’est réellement imputable à ce changement alimentaire. Depuis, ça n’a pas bougé d’un iota ! C’est désespérant.
Je vais poursuivre jusqu’au bout, histoire de mener l’expérience à terme et parce que j’aime bien être fidèle à ma parole, mais se priver de dessert (parce qu’une pauvre pomme ou deux abricots, ça n’est pas aussi fun qu’une tartelette au chocolat) pendant si longtemps pour un résultat tangent à zéro, ça ne récompense pas l’effort d’abnégation fourni et ça dégoûte franchement.
Maintenant, le prochain qui me suggère de faire attention à mon poids, me conseille de surveiller mon alimentation ou qui sous-entend que vu ma corpulence, ça doit être l’anarchie alimentaire chez moi, soit je lui casse la gueule (sans autre forme de procès), soit je l’oblige à manger la même chose que moi pendant 1 mois et on verra s’il ne jette pas l’éponge avant l’échéance.
Prochain test (pour octobre) : reprise d’une activité sportive de façon très régulière et assez soutenue. Histoire de voir si ça a plus d’impact que la privation totale de sucre.
Sister « mode diabetic on »