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Sauf une bricole, un truc auquel les gens ne font peut-être pas attention, moi si.
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Car le premier jour ouvrable de l’année est toujours le prétexte à moult changements. Inutile d’en faire la liste exhaustive, votre quotidien préféré s’en est déjà chargé hier. On nous impose des augmentations de tarifs : contrôle technique, franchises médicales, GDF qui prend encore 4%, création d’une « taxe poisson », etc. On blâme (la clope), on ponctionne (hausse des charges), on légifère (droit de succession), on flique (doublement du nombre de radars). Le lot classique du Nouvel An. Tout est bon pour nous en coller plein la tronche tant qu’on a pas encore dessaoulé pour s’en rendre compte, et quand bien même, que pourrions-nous réellement y faire ?
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Bref, ainsi va le monde, rien de bien nouveau.
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Sauf qu’il y a le 2 janvier ! Et là, devant la machine à café, on fait le bilan de la douche froide, car le réveil est douloureux.
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À part ça, vous n’avez jamais remarqué un léger changement dans l’attitude de nos congénères ? Nan, rien ? Vraiment ? Allez, cherchez un peu. Bon, puisque vous donnez votre langue au chat (ou à ma chatte, elle adore ça), je vous lâche la réponse : le comportement de nos congénères, pardi !
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N’avez-vous jamais fait attention qu’au retour de cette période fatidique* pour nos portefeuilles qu’on appelle également « trêve des confiseurs », les personnes qui nous entourent sont un peu « différentes » ? Durant ces quelques jours, la France s’arrête quasiment de travailler pour enrichir la balance commerciale, le PIB et les divers marchands de rêves à emballer. Du coup, on a tellement lâché de pognon qu’il faut que ça se voit ! Hé oui, le 2 janvier, nous pouvons observer des ribambelles de travailleurs ronchons d’avoir à reprendre le collier mais qui compensent par l’étalage sans équivoque de leurs nouvelles richesses. Les voici revêtus de leurs plus beaux atours. Dans les transports en commun, dans les bureaux, les usines et autres, chacun s’applique à faire admirer la superbe étole reçue à Noël, à faire partager la nouvelle fragrance du mâle moderne découverte au pied du sapin, à parader en affichant le joli bijou offert entre l’huître et le toast au foie gras.
Il y a une certaine fierté et bon nombre portent ces trophées comme autant de preuves présumées de l’amour que leurs proches leur témoignent.
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Quelle étrange idée - saugrenue à mon goût - d'oser imaginer que l’affection se quantifie en biens de consommation. « Ouais, bah ma bague est plus grosse que la tienne, ça prouve que mon homme m’adore alors que le tien te néglige avec cette minuscule babiole ».
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N’importe quoi ! Cette vision matérialiste de l’attirance me fait un peu peur. Et du coup, y aurait-il une sorte d’échelle de Richter de l’amour corrélé au pouvoir d’achat ? Et pourquoi pas un barème de nos sentiments tant qu’on y est ?
« Oh chéri, tu n’as pas fait la vaisselle ? Tu auras moins 3 points sur ta note. Ah ? Tu m’offres une place de concert ! Alors tu gagnes 15 points à ton crédit ».
Quelle tristesse que de constater que certain(e)s se permettent de raisonner ainsi…
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Toutefois, je m’amuse beaucoup de cette grande parade des hommes et femmes qui se comparent, s’étudient, se jaugent ou s’envient entre collègues, parents, amis, voisins ou connaissances. Juste pour voir s’ils ont été aussi gâtés qu’ils l’espèrent… pourris aussi peut-être ?
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Ne nous méprenons pas, j’aime aussi les surprises, un cadeau reste une charmante attention et je ne crache pas dessus. Sauf lorsqu’il devient une sorte d’obligation parce qu’il a été décrété que tout le monde devait s’échanger des paquets à cette date fixe. Perso, je préfère offrir quand ça fait plaisir, qu’importe s’il n’y a aucun prétexte pour cela. De toute façon, ce que j’apprécie, c’est passer du bon temps avec mes proches et mes amis, le reste est plus subsidiaire.
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Au fait, une dernière chose, la « magie du 2 janvier » se prolonge aussi un peu les jours suivants alors ne vous privez pas d’en profiter, de noter les changements, d’observer davantage autour de vous pour repérer ces petits plus qui allument parfois cette forme de jouissance dans le regard des gens. C’est amusant finalement.
Et vous, n’avez-vous pas une part de cette lueur en vous ?
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Sister « un cadal, des cadeaux... ou pas »
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*bientôt le coup de grâce sera donné avec les soldes.
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