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Pour une fois, voici un article en direct, sans fioriture, ni préparation préalable. Puisque je suis collée devant mon PC alors que tout le monde est en train de se gaver de merveilles gastronomiques avec des cotillons plein les poches près à fuser, je vous conte le récit d’une journée ordinaire.
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Au début était le commencement : réveil à 11 heures et des brouettes (je me demande qui a eu l’idée de transformer cet ustensile jardinier en valeur temporelle, les étymologistes doivent savoir ces choses passionnantes), normal pour un jour chômé (ouaip, congé forcé, entreprise en vacances).
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Un mug de thé Dammann 4 fruits rouges, un croissant avec un peu de Nutella (oui, je suis une fieffée pécheresse), allumage de l’ordi, lecture des mails et des affaires courantes, douche, fringues, une machine de linge à faire tourner. R.A.S.
Trop envie de manger des crêpes, je sors mon super Larousse Gastronomique, hop, hop, en 3 minutes la pâte est prête, laisser reposer deux heures.
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Si j’avais eu le courage, j’aurais trié mes papiers en retard, lu les journaux récents ou plus vieux empilés par terre, porté ma couette chez le teinturier, envoyé le cadeau à mes potes par la Poste, rédigé quelques cartes de vœux, fait du ménage et du rangement et des milliers de tâches au combien passionnantes.
Seulement je n’avais pas envie de tout ça. J’ai continué à butiner tranquillement sur le Net, à lire quelques pages, à balancer deux ou trois com’ à la volée, à papoter un peu au téléphone. Rien de bien constructif.
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Me changer les idées, voilà ce dont j’ai envie. Allez voir du monde ? Hors de question ! La terre entière est sur les dents en train de s’agiter aux derniers préparatifs de la fiesta sacrée du passage d’un millésime vers le suivant. Il n’est pas prévu que j’interfère dans ce planning moyennement bien huilé. Je ne veux pas me fourrer dans leurs pattes, je n’ai rien à foutre là.
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Heureusement, j’ai un joker dans ma manche, quelqu’un qui sait à quel point je suis une flemmarde invétérée et qui a pensé à me fournir de quoi buller sans complexe. Sois-en remercié, Ô talentueux auteur internaute et ingénieux bidouilleur informatique.
Me voilà donc sagement installée dans mon canapé, l’écran plat de mon PC tourné non pas vers La Mecque mais plutôt vers moi, c’est plus adapté.
Ainsi, toute la journée, j’ai enchaîné les épisodes d’une série fort intéressante (dont je ne vous donnerai pas plus amples détails car elle sera prochainement diffusée sur M6) et franchement, je me suis régalée.
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Dans l’après-midi, j’ai également boulotté quelques toasts au foie gras et une assiette de soupe faite maison aux légumes de saison. Voyez à quel point j’avais fait quelques efforts pour tenter d’être dans le ton !
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Retour à mon héros, pure glandouille, zéro ennui.
Ce soir, j’ai fait mes crêpes de chef et avalé ma dernière tranche de saumon fumé (salé au sel sec, origine Irlande, garanti jamais congelé, label rouge).
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Voilà, histoire de dire que ce n’était pas une journée comme les autres, j’ai allumé plus de bougies, en hommage aussi à ceux qui n’auront pas passé l’hiver et pour qui j’ai toujours une pensée émue (pas pour tous quand même, je ne suis pas si philanthrope).
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Et maintenant je suis là, à vous tapoter ces quelques lignes, avant que les bouchons de champagne ne blessent quelques convives ou que les turlututu, chapeaux pointus, ne viennent ornés vos visages bouffis par les excès. Bientôt vous allez enrichir frénétiquement les opérateurs de téléphonie mobiles (et les autres), vous commencerez à regretter d’avoir repris 3 fois des huîtres chaudes et du chapon aux morilles.
Certains, d’ailleurs, ne reviendront pas vivants de leurs agapes, la faute à l’autre con en face, qui était plus bourré qu’eux. Bof, au moins ils seront partis le ventre repu des mets les plus raffinés. Ce n’est déjà pas si mal.
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Mais peut-être qu’une question vous brûle les lèvres ? Et pourquoi ne fais-je pas la fête moi aussi ? Tout simplement parce que la vie suit son cours et que parfois, les copains prennent des chemins différents. Ainsi, alors que chaque année nous organisions à tour de rôle chez l’un d’entre nous la fameuse nuit de la St Sylvestre, cette année rien. Sans savoir pourquoi, personne ne s’est désigné, n’a voulu faire l’effort. Il est vrai que je suis mal placée pour critiquer, dans mes 44 m² je ne peux pas recevoir plus de 8 personnes sans que ce soit un bordel sans nom. Oui, je suis triste, car depuis qu’ils ont (presque) tous fondé une famille, ils n’ont plus le temps pour ça. Faire la bringue, c’est valable quand on est de jeunes adultes un peu inconscients, plus quand on devient des adultes, pire : des parents ! Dommage, je ne fais donc plus partie de leur monde, je suis hors-jeu. Cela m’attriste. Tant d’années de parcours partagés, d’amitié sincère, de galères traversées et d’un coup, plus rien. Snif. Je garde espoir pour que les morceaux se recollent gentiment un jour ou l’autre.
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Voilà, je ne suis pas jalouse des réjouissances que vont s’offrir ce soir la plupart des gens, je trouve cela parfaitement normal. De toute façon, je n’ai pas besoin de prétexte pour partager du bon temps avec des amis. Oui, j’en ai d’autres, plus récents, moins proches ou plus « frileux ». Dans leurs rangs, je compte quelques personnages hors du commun, un peu ours comme moi, pas vraiment dans la norme. Celui qui m’a fourni mes heures de visionnage du jour en fait partie. Pas besoin d’effusions pour qu’il sache que je lui fais confiance, pas de grands discours pour lui dire qu’il peut aussi compter sur moi, à tout moment.
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Je ne sais pas de quoi l’année 2008 sera faite, mais j’espère qu’elle sera pleine de petites joies partagées, car finalement, il n’y a que ça de vrai.
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Ne gâchez pas de temps avec des tâches sans importances ou non urgentes, pensez à profiter de la vie pour passer de bons moments avec les gens que vous aimez, car cela n’a pas de prix et reste irremplaçable pour le moral.
Le temps perdu ne se rattrape pas.
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Sister « Carpe Diem »
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