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Chers lecteurs (et teuses, ou trices ou touses) assidus, vous m'avez crue morte et enterrée, non, il n'en est rien, j'étais en hibernation du fait des conditions météo épouvantables.
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Que je vous raconte un peu.
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Chaque année (ou presque), je me coupe du monde pour faire une cassure quasi totale avec le quotidien, ses contraintes, ses lassitudes, ses exaspérations, ses obligations polies.
Alors je me sauve sur un bout de caillou au bord du monde où je peux me recentrer, faire le point, méditer loin du tumulte parisien.
Une dizaine de jours face à l'Atlantique avec mon vélo pour musarder le long des chemins de traverse, pour s'engouffrer dans quelque forêt mystérieuse ou partir à la découverte d'une fontaine abandonnée ou d'une pierre levée au milieu d'un champ de tulipes (au repos lui aussi).
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N'avoir aucun compte à rendre, aucune explication à donner, ni rapport, ni debriefing, pas même de planning pour la journée à venir. Se laisser porter au gré du vent et des envies.
Voyager léger pour être plus mobile, je vais à l'essentiel, juste le minimum vital pour un maximum de liberté. Fringues de rando, deux bouquins et vogue la galère.
Ma seule excentricité permise est d'emporter mon thé préféré (le "4 fruits rouges" de chez Dammann), sorte de fil rouge (lui aussi) avec mon existence des 355 jours restants.
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Cette coupure - genre retraite spirituelle - me permet de faire un bilan et souvent je n'en reviens pas avec le même état d'esprit qu'en partant. A de nombreuses reprises, je rentrais de vacances pour coller ma démission sur le bureau du boss parce que j'avais envie de donner une autre dimension à ma « carrière » ou juste le besoin d'aller voir ailleurs, de me frotter à l'inconnu, voire de faire un virage à 180°.
En fait, mis à part la mort de mes proches ou la souffrance, je n'ai pas de peur identifiée. Du coup, filer un coup de pied dans la fourmilière professionnelle et aller voir à côté si l'herbe est plus verte n'est pas un problème.
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Toutefois, cette année, pour des raisons indépendantes de ma volonté et par la faute de conditions météorologiques catastrophiques, j'ai dû renoncer à mon recueillement loin de la civilisation. J'en reste assez troublée et n'ai pas du tout l'impression d'avoir pu me déconnecter de cet « ordinaire » peu enclin à la fête et à la gaudriole. Du coup, je reste sur ma faim et sens une sorte de frustration. Bah, c'est la vie, dirons certains. C'est dommage leur répondrais-je.
Tant pis, j'en ai profité pour faire du bénévolat et faire plaisir à mes proches, c'est toujours ça de pris (ou plutôt de donné).
Voilà, faute d'avoir pu prendre l'air du large, j'ai au moins mis un peu de distance avec le Net, mais j'y reviens sans problème, je reste accro à ce média qui me permet de vous sentir là autour de moi, ça rassérène un peu.
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N'empêche, mes vacances sur les rochers et les belles plages désertes* me manquent... snif.
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Sister "feels good to be... free"
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*plus les crêpes, les galettes, le homard bleu, l'espace, le beurre salé, les fraises de Plougastel, les langoustines, la tarte bigoudène, etc.
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