Préambule :
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Oui, rassurez-vous, je ne vais pas commencer à encenser ma chef, ce n’est pas mon genre et vous le savez très bien. Je sais dispenser des compliments lorsqu’ils sont mérités, ici il n’en est point question, ma supérieure est loin d’être une sainte, oublions-la.
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Ouvrons les yeux, le calendrier va nous aider à trouver la réponse, bête comme choux (à la crème) : aujourd’hui c’est la Saint-Honoré. Et ce saint homme s’avère être l’emblème des pâtissiers. Je ne m’étendrai pas sur le pourquoi du comment, d’autres sites le feront mieux que moi. Juste que, comme j’ai quelques accointances avec le milieu par mes aptitudes culinaires et mes folies gastronomiques, je voulais en mes pages leur rendre hommage. Un jour prochain, je serai des leurs.
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Ci-dessous, un gland rose avec son bout chocolat (n'y voyez aucune allusion... enfin si, je n'ai pu m'en empêcher), également appelé "Salombo" (ce qui est immédiatement moins... poétique).
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Voici donc le petit récit d’une aventure vécue, comme les autres qui s’alignent au fil des jours.
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Qu’est-ce que je vous sers ?
… tout sauf une soupe à la grimace en hors d’œuvre et ce sera déjà un bon début.
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Je ne sais pas si vous avez la chance, l’honneur et l’avantage d’avoir près des chez vous des commerçants souriants et serviables, mais cette denrée est bien rare en notre belle contrée.
La France s’enorgueillit d’une certaine douceur de vivre, elle est réputée pour sa technologie, ses paysages, sa richesse culturelle… et sa gastronomie bien sûr !
Ces nombreux atouts nous donnent l’opportunité d’accueillir chaque année des touristes par milliers (ou plus si affinités).
Pourtant, lorsqu’on les interroge sur leurs impressions concernant notre doux pays, ce qu’ils ont apprécié et ce qu’ils déplorent, alors le constat est unanime (autant qu’affligeant et dommageable) : « La France serait parfaite… sans les Français ! ».
Oui, vous ne rêvez pas. Le grief revient régulièrement dans leur bouche et systématiquement en ce qui concerne note manque d’amabilité et de serviabilité.
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Ici le portrait d'une religieuse pas très catholique vu ses atours affriolants. La perversion est partout mes amis.
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Si on observe un peu la situation, le premier contact que quiconque a avec un pays étranger (et ce, depuis la nuit des temps) se fait par les échanges commerciaux.
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En la matière, nous sommes nullissimes car la moindre des choses quand quelqu’un vient jusqu’à vous pour y dépenser quelques sesterces, dollars, euros, bref son pécule, la moindre des choses est évidemment de savoir le renseigner, le conseiller, le servir. Pour que la relation - si brève soit-elle - se passe au mieux, le plus simple est d’ajouter à la sauce, une bonne dose de sourire.
Oh oui mais en réalité on tombe plutôt sur : « on n’a pas de ça ici », « ce n’est pas dans les habitudes de la maison », « et pour quoi faire ? ».
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Que celui qui n'a pas reconnu de quoi il retournait sur la photo ci-après se fasse connaître auprès des services vêtérinaires, on va le piquer sans délais.
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Du garçon de café à la boulangère, du cordonnier à la dentiste, de l’hôtelier à la maraîchère, sans cesse le même constat : à peine un bonjour et en prime on vous écoute d’une oreille distraite.
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Quel dommage de ne pas tendre vers l’excellence juste par le manque de cet ingrédient simple et si bon marché qu'est le sourire.
Etre reçu avec quelques égards apporte un tel plaisir ! Cela en fait sans conteste le « plus produit » qui change tout.
Savez-vous qu’elle est la différence entre un service ordinaire et un service VIP ? Hé bien dans ce dernier, il y a une vraie prise de conscience de ce qu’est la notion de service. On vous écoute, on s’exécute, on vous accompagne dans votre requête, tout simplement.
Force est de constater que nos vendeurs (au sens large) manquent donc cruellement de ce fameux « esprit commerçant ». Souvent même, ils sont d’une mauvaise foi écoeurante :
- euh, les chaussures, je les voulais en 40
- ah bon ? Ce n’est pas une taille 37 que vous m’aviez demandée ?
=> il est rare de se tromper en la matière…
- Monsieur, j’avais commandé une glace fraise-chocolat, or vous m’avez servi du café à la place de la fraise
- et ça ne vous convient pas ?
=> il me paraît évident que si j’avais voulu du café, c’est ce que j’aurai demandé dès le début !
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Alors, en général, ils repartent en grommelant et vous reprochant (du bout des dents ou dans leur barbe) de ne pas vous contenter de ce qu’ils vous ont apporté. Ils semblent trouver bizarre qu’on ne se satisfasse pas de ce qu’ils ont fourni par erreur, parce qu’ils ne vous ont pas écouté. Ils s’en foutent royalement de ce que vous voulez, ils ne cherchent qu’à encaisser leur fric.
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Je ne veux pas stigmatiser ou généraliser ces cas à toute la profession et jeter l’opprobre sur tous les marchands, n’empêche que lorsque j’ai la possibilité de faire un détour pour côtoyer des personnes aimables, je ne prive pas !
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Ne craquez pas sur l'image messieurs, vous commencez à baver sur votre clavier, ça fait désordre.
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L’autre jour, avec ma collègue, on se demandait si en laissant la monnaie à la taulière on réussirait à lui décrocher un début de sourire, peine perdue ! On avait l’impression de la faire chier en venant dans sa boutique. Si elle ne veut pas qu’on l’embête, ne voir personne, elle devient gratte-papier au fond d’un bureau et elle oublie le commerce, c’est plus simple !
Comme en plus la fraîcheur des ingrédients de ses quiches et tartes n’étaient pas irréprochable, la sanction va tomber, sans appel, irrévocable : boycott !
Ces gens ne méritent pas de prendre la place d’autres plus méritants.
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Justement, en la matière, il y a un contre-exemple, une prestation à saluer : celle d’un M.O.F. (Meilleur Ouvrier de France) dont le métier est de nous régaler de pâtisseries admirables et qui parfois « tient la boutique ». Il exerce place de la Nation (Paris 12e). C’est un grand timide, avec des faux airs de Bocuse (en moins arrogant). Pas bavard et plutôt sur la réserve, en revanche sa patience et son professionnalisme sont aussi remarquables que ses gourmandises.
Ses douceurs sucrées sont un plaisir pour le palais, sa retenue polie est une invitation à revenir… ce que je ne manquerai pas de faire !
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La gourmandise est un vilain défaut ? Ca je ne crois pas.
En revanche, l’impolitesse est une tare et une forme de vulgarité. J’en suis persuadée.
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Sister « à déguster avec les doigts »
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P.S. : je précise que les photos de gâteaux présentées dans l’article représentent soit mes œuvres culinaires perso ou des éléments achetés dans une boulangerie « classique ». Les délices de Monsieur SAFFERS n’ont pas le temps d’arriver jusqu’à chez moi, ils sont dévorés dans l’instant, tant je succombe illico à la tentation.
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Pour le bonus, c'est juste que, quitte à présenter des friandises à croquer, je rêve de déguster celle-ci "sans pain ni beurre".
Message subliminal : Dave Gahan, my e-mail is just at the bottom of this page, on the left.
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