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… est une phrase qu’il m’est arrivé de prononcer, sans pour autant avoir eu le moindre contact physique avec le destinataire du compliment. Non pas que je n’aurais pas aimé cela, bien au contraire (parfois), mais tel n’était pas le propos. Et aussi parce que, croyez-le ou non, il m’arrive de temps en temps de m’enquérir du consentement de ma proie masculine avant d’en faire « ma chose ». Si, si ! J'vous assure ! Certains - encore éberlués de la prouesse - peuvent en témoigner sous serment (ils me sont dévoués corps et âme, c’est un deal entre nous).
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C’est étrange tous ces mots de notre belle langue qui évoquent « l’impact concret » pour décrire un sentiment qui, par nature, est totalement éthéré, donc impalpable.
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Par exemple, lorsque vous hésitez sur une décision à prendre et dites : « je me tâte », cela ne signifie nullement que vous allez vous tripoter pour trouver la solution. Vous pouvez fort bien le faire, c’est votre choix, toutefois je ne pense pas que cela fera avancer le schmilblick et que le résultat sera concluant.
Il faut croire qu’en vous, la tension et la confusion sont « manipulables ». Étrange…
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Bien sûr, vous me direz que c’est le propre des litotes, allégories ou autre périphrases que d’imager le propos sans pour autant décrire une réalité franchement transcriptible au fait mentionné.
Néanmoins, la question est bien de savoir pourquoi ?
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Imaginez l’amoureux transi (pas de froid sinon ça ne colle pas au propos) déclarant sa flamme (voyez, j’vous l’avais bien dit) à sa dulcinée, lui susurrant à l’oreille qu’il brûle d’amour pour elle... et paf ! D’un coup, il s’embrase (avec un seul S, sinon c’est le bordel et on ne comprend plus rien) et se carbonise devant elle par combustion spontanée.
J’vous dis pas la tronche de la gonzesse, soufflée qu’elle serait ! Chose peu judicieuse d’ailleurs que d’attiser ainsi le brasier en y mêlant son haleine tiède.
Pyromanes du palpitant, méfiez-vous, un accident est si vite arrivé !
Bon, avec un peu de chance, la belle se liquéfiera de peur, ce qui circonscrira l’incendie.
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En revanche, si elle reste de marbre, vous en conclurez que son cœur de pierre ne mérite pas que vous lui lanciez des fleurs, le tableau final risquant fort de ressembler à un caveau un soir de Toussaint (que ceux qui n’ont pas compris cette blague à deux balles ne se lamentent pas, elle vaut à peine 0,10 €).
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Pourtant, vous étiez pétri de bons sentiments pour elle en attendant qu’elle craque et se laisse pétrir les miches « pour de vrai ». Qu’elle se laisse pénétrée par l’idée au moins dans un premier temps…
Dans le même registre, vous avez le : « j’en pince pour elle ». Serait-ce une version revisitée de pince-mi et pince-moi jouent à touche-pipi ? Peut-être.
Avec le risque de se faire pincer par les parents ou de revenir de votre pêche à la moule avec des petits crabes qui en pincent pour votre calbutte.
Ah ma bonne dame, on n’a pas des métiers faciles !
Quel rapport avec le propos précédent ? Aucun, juste qu’entre deux idées à la con, j’apprécie de pouvoir vous accorder une « pause neurone ». Genre interlude pour matière grise. Voilà, je vous sens bien détendu de la synapse maintenant, on va pouvoir reprendre.
Et que dire de l’expression : « je suis raide dingue de vous » ? De toute évidence, elle ne peut être prononcée que par un homme pour être réaliste, car on ne voit pas bien de quelle raideur madame pourrait être empreinte ?
Comme dirait notre inimitable Greg Le Millionnaire : « je suis dur de partout ». Ah oui, ça laisse rêveuses hein mesdemoiselles… On en redemanderait bien. Pouvoir vérifier manuellement si le bonhomme bluffe, se la pète ou ne fait qu’exprimer une gêne évidente au niveau des entournures. Un coup de main et tout est arrangé… quand on peut aider…
Voyez comme on peut mettre le doigt dessus facilement ! Notre français mérite vraiment qu’on se penche sur son cas pour y découvrir que l’oreille est le plus court chemin vers le cœur et ainsi fondre de plaisir sous l’assaut des mots délicats.
J'aime pouvoir piquer votre curiosité, vous titiller le mulot, faire en sorte que le "lâchage de commentaires" vous démange et finalement, vous faire craquer en étouffant un sourire.
J’espère arriver un peu au même résultat grâce à ces quelques lignes qui, je me plais à le croire… vous toucheront beaucoup…
Sister « le feu aux poudres »
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