L’heure de pointe est le moment idéal pour voir se produire un phénomène étrange dans les transports en commun : le mélange des speedés (dont je suis) et des « 2 de tension ».
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La première catégorie joue chaque jour une course contre la montre. Les raisons en sont multiples :
- l’envie de dormir 10 minutes de plus et surtout 20 minutes de trop
- une mauvaise organisation qui bouscule un peu le temps déjà moyennement compressible
- une vision trop optimiste du nombre de tâches à faire tenir dans un timing inapproprié
- la malchance d’un retard de train, d’un incident imprévu, d’un gros grain de sable qui vient gripper la belle mécanique.
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Les autres passagers, les « mous du genou », les ramollis du bulbe, les sans-énergie, eux s’évertuent à pourrir la vie des plus vifs. Ils se collent pile devant les portes du métro ou du RER et empêchent les gens de s’extirper de la rame.
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Ils n’avancent qu’au ralenti, descendent les escaliers avec une mollesse exaspérante et semblent dégouliner des marches telle une masse gélatineuse dans laquelle les promptes abeilles s’engluent irrémédiablement, pestant de voir le piège se refermer sur elles.
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Lorsque les grosses larves dépassent les bornes de ce qui est humainement supportable, je n’hésite pas : une sommation « pardon ! » et si dans les 2 secondes personne ne bouge, je fonce dans le tas ! Avant j’étais plus gentille, mais le résultat était nul, les gens ne bougeaient pas d’un iota. Alors j’ai changé de méthode et comme disait Audiard : « j’parle pas aux cons, ça les instruit ».
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Pourquoi vous dis-je cela aujourd’hui ? Euh, bien parce qu’au lieu d’éteindre mon réveil pour qu’il sonne à nouveau 10 minutes plus tard, bah je lui ai écrasé la tronche un peu trop fort et il a fait museau pour de bon. Résultat, je n’ai rouvert l’œil qu’une heure après !
Et comme par hasard, j’avais un rendez-vous clientèle ce matin…
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Coup de bol, je suis une blonde génétiquement modifiée et ai donc réussi à prendre ma douche, m’habiller, nourrir le chat et même me maquiller en heure à peine. Impasse sur le thé et la tartine, l’affaire était pliée, hop, hop !
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Je n’aime pas trop avoir à sprinter au saut du lit, mais là, je ne regrette pas une seule seconde ce rabe de sommeil, car j’ai eu la chance immense de plonger dans un rêve génial. De ceux qui vous font vivre un moment magique dont vous aimeriez ne jamais sortir et qui laisse sur votre visage une expression de parfaite béatitude.
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Aujourd’hui, les apathiques n’ont eu aucune prise sur ma joie intérieure, j’étais en plein état de grâce, doucement bercée par le souvenir de ce bonheur onirique.
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Ah si seulement je pouvais replonger ce soir dans ce rêve mémorable…
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Sister « la même chose s’il vous plaît ! »
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