L’une des tendances vestimentaires lourdes de cet été est sans nul doute le retour en force d’une couleur improbable et qui vous fait illico un teint de cadavre anémié, j’ai nommé : le vert. Mais attention, pas un petit vert anis tout léger, ni un vert bouteille bien sage qui donne envie de s’en jeter un petit (de verre cette fois) à la terrasse d’une brasserie (genre Pouilly Fuissé frais et de bonne facture).
Non, là il s’agit d’un vert violent, de ceux qui piquent les yeux, genre pomme Granny qui aurait grandi la Hague ou au Tricastin, voire même : « le retour des Martiens contre Rhurbar’hozor ».
L’autre soir, j’ai croisé un spécimen qui a choisi l’option – plus qu’audacieuse – du « total look » version laitue survitaminée. Argh ! Plutôt redoutable comme effet. Bonne aubaine pour les daltoniens qui s’en fiche comme d’une guigne, mais pour nous, c’est une autre paire de manches, parce que ça vous tire l’œil ce truc, c’est horriiib’ !!! Ainsi, elle avait opté pour un charmant bermuda (ou corsaire) très ajusté (les mecs restaient soigneusement derrière elle pour ne pas perdre une miette du spectacle) et un petit top moulant à fines bretelles, le tout agrémenté de bijoux assortis et juché sur des chaussures (vertes aussi, ce qui ne doit pas être facile à trouver d’ailleurs) bien trop hautes pour elle. Elle vacillait dangereusement sur le bord du quai, tentant de maintenir son équilibre instable entre son roulement de hanches et les pièges des étranges picots de sol pour non voyants. Ca fait son petit effet dans le métro parisien et à condition de n’avoir pas trop peur du ridicule.
Mine de rien, moi qui suis une adepte des parcs et jardins, j’y vois au moins un intérêt notable, celui de pouvoir se rouler dans l’herbe jusqu’à plus soif (et de préférence bien accompagnée, c’est plus fun) sans remords, ni scrupules pour le risque de tâches (enfin pour celles couleur chlorophylle car pour les autres…).
Maintenant, vous ne pourrez plus vous empêcher d’y penser quand vous croiserez une nana tout de vert vêtue… « oh ! la cochonne qui doit se faire plaisir à faire des galipettes dans la prairie… » et vous pourrez lui lancer un regard réprobateur ou amusé, c’est selon.
Je n’ai pas osé prendre de photo de ces fashion victims, par respect pour vous qui ne méritez pas un tel châtiment et parce que je vous laisse découvrir par vous-même cette éclosion de verdure qui durera ce que dure les roses, le temps d’un été (tant mieux !). Car la mode d’hier n’est pas celle de demain, ou si, mais pas vraiment tout à fait. Bref, le vert c’est bon uniquement comme camouflage dans le maquis, sinon faut passer son chemin. Oh oui, bien vite oublier que nos yeux souffrent de voir ce vert/verre à moitié plein ou vide, mais moche quand même.
Sister « mode Shrek on »