Ma nature épicurienne me porte traditionnellement vers notre incomparable gastronomie française, dont je sais apprécier les saveurs subtiles en vrai gourmet que je suis (pff, il n'y a même pas de féminin pour ce mot admirable car "gourmette", ça n'a plus rien à voir avec notre propos).
Pas la peine de la ramener sur la qualité de la cuisine italienne ou autre, je n'en démords pas, notre richesse culinaire est inégalée, c'est mon côté chauvin, je l'assume parfaitement.
Ce fut le cas l'autre jour où j'ai testé un truc étrange : le steak de soja.
Juste un point sur l'appellation de cette préparation, totalement erronée, car, ce n'est pas parce qu'il a une forme ronde et est destiné à être poêlé, qu'il faut le confondre avec une belle bavette. Pff, n'importe quoi ces pseudo créatifs. Ils auraient pu se racler un peu la soupière pour dégotter un truc plus costaud, genre : « le protinasoja » ou encore « le sojapoilé », mais ils manquent cruellement d'imagination et d'audace. S'ils ont besoin d'un coup de pouce, qu'ils me contactent, mes tarifs sont carrément prohibitifs et proprement exorbitants, mais le jeu en vaut la chandelle quand il y a le succès à la clé.
Je passe rapidement sur la composition (jus et protéines de soja), car on peut dire que, comme le tofu industriel, il s'agit d'une base neutre. Elle a donc le goût de la sauce qu'on lui adjoint. Pour mon test, j'ai choisi le plus basique, celui aux fines herbes.
Bon, déjà au déballage, la couleur et la texture m'ont plutôt fait penser aux « bouchées mijotées » de mon matou. L'aspect général rappelle un truc reconstitué, un amalgame pas très catholique.
Passons au goût maintenant. Sur la photo, vous pouvez constater qu'ils fournissent un petit sachet de sauce (un ersatz de béarnaise). La texture en bouche n'est pas agréable. Les tout petits morceaux hachés de cet agrégat sont durs, même carrément raides et caoutchouteux.
La saveur est correcte, sans plus. C'est mangeable, d'accord, mais l'intérêt gustatif n'est pas significatif. Honnêtement, pour un adepte du végétarisme, végétalisme ou autre, je comprends qu'il vaut mieux avaler ça que de générer des carences alimentaires. Pour les autres, on peut vivre sans tenter l'expérience. De la même façon, quand on n'a pas autre chose ou qu'on suit un régime médical particulier, cela ne file pas la gerbe non plus et c'est mieux que rien.
Enfin, y'a pas à tortiller, ce pseudo steak ne rivalisera jamais avec mon onglet de Charolais, bien saisi sur le grill et juste relevé d'une pointe de poivre Sarawack et de quelques grains de fleur de sel de Guérande. Hum, j'en salive rien que d'y penser. C'est ça que j'aurais dû vous mettre en photo. Enfin, non, je vous laisse rêver à la saveur, à la finesse de la viande, à sa tendreté (oui, oui, je ne fais pas de câlin à mon beefsteak alors c'est le terme approprié). Bref, imaginez-le dans votre assiette et vous, prêt à le déguster... Arg, maintenant vous avez faim, c'est malin, va falloir courir chez votre boucher préféré pour satisfaire cette envie de gourmandise.
Sister "et une belle entrecôte, ça vous tente ?"