En ces temps de compétitions internationales, on s’ouvre davantage sur la vie qui suit son cours, gentiment ou pas, hors de nos frontières.
Hé oui, les étrangers qu'on trouve chez nous, poursuivis par des mesures Sarkoziennes aberrantes, vivent aussi dans leurs pays méconnus où là, ils peuvent être nationalistes s’ils le veulent et vouloir nous botter le c.. Comme quoi, on est toujours l’étranger de quelqu’un.
Qu’est-ce qui constitue cette différence ? La culture, l’histoire, les apports extérieurs successifs (invasions, religions, etc.), la géographie. Oui, entre autres, mais avant tout, la plus flagrante, la plus évidente, peut-être la plus attachante, c’est la langue.
Bien sûr la suprématie et l’étendue de l’anglais brouille pas mal les pistes. Ne pas confondre avec « brouiller l’écoute » qui n’a rien à faire ici, messieurs les contrepèteurs.
N’empêche que le petit jeu reste amusant : reconnaître la provenance territoriale du parleur.
Penchons-nous plutôt (oui, comme ça, un peu plus à l’oblique… parfait !) sur ce merveilleux organe qu’est la langue et ce qu’elle nous évoque.
1 - la langue maternelle : fondamentale ! Elle prouve, s’il en était besoin, que les parlottes intempestives sont bien le fait de la gent féminine, là-dessus, les chiennes de garde (qui ont trop tendance à l’ouvrir à mon goût) ne devraient pas démentir le principe.
2 - la langue bien pendue : qui risque, à force de beaux discours, de vous mettre un jour la corde au cou. Ces bavardages que vous trouviez charmants vont rapidement vous saouler, croyez-moi… sur parole !
3 - la langue de belle-mère : voir également les points 4 et 5. Il s’agit également d’une pâtisserie de catégorie « étouffe-chrétien », donc parfaite pour se débarrasser des grenouilles de bénitier auxquelles on voudrait faire boire la tasse.
4 – la langue de pute : pour débiter des horreurs sur les collègues, les voisines ou, dans le meilleur des cas, pour donner quelques jolis coups sur la grosse veine bleue quand on en a marre des coups de main.
5 – la langue de vipère : tss, pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes…
6 – la langue de bois : cf. la presse française, les discours de nos hommes politiques, des organismes officiels. Les affaires qui s’étouffent d’elles-mêmes, les non-lieux, les barbouzeries (Made in Pasqua). Ne cherchez pas bien loin, y’en à partout et à tous les niveaux de pouvoir.
7 – la langue morte : ne détermine pas que son peuple a été décimé, mais juste que dans la grande marche de l’évolution, celle-ci aura été oubliée et ne finira sa vie que dans quelques livres plutôt que quotidiennement sur des lèvres de ses concitoyens.
8 – la langue de veau : pochée avec sauce piquante ou poêlée et servie avec du concentré de tomate ou encore des tas d’autres possibilités par là. Au fait, si vous souhaitez me convier à votre table, sachez que je n’aime pas les trucs mous du type : quenelles, ris de veau, cervelle, foie (même avec des fèves au beurre). Ce principe s’appliquant aussi à la viande fraîche…
9 – la langue du poète : que même que d’abord qu’on comprend pas toujours tout ou dans l'bon sens, mais qu’on est vachement content de savoir qu’il existe et qu’on peut l’apprendre par cœur dans les écoles. Oups, désolée, le mode « djeuns qui tchatchent » s’est mis en route tout seul. Excusez pour la gêne occasionnée. La preuve : « Il y a une langue qui n'est la propriété de personne, qui est audible dans chaque ville, dans chaque région mais qui n'appartient à aucune ville ou région définie. C'est un nouveau soleil qui brillera là où était l'obscurité. Et... on la critique par fierté personnelle... parce que l'on connaît plusieurs... » Dante Alighieri (poète italien)
Mais celle que je préfère, c’est la douce et subtile langue qui susurre, qui murmure, qui caresse d'un souffle. Parce qu’elle peut faire voyager, rêver ou alors étrangler par des mots acides.
Simplement parce qu’on la devine, au détour d’une commissure d'une lèvre ou d’un passage furtif sur la bouche de la personne qu’on convoite, qu’on cherche à séduire, qu’on observe discrètement. Dans le but ultime de faire se rencontrer les deux petits morceaux de chairs si tactiles, si réceptifs que leur contact engendre des répercussions immédiates sur tout le reste du corps. L’organisme est en éveil, en émoi, en pleine fébrilité.
Sister « ah, le french kiss, on a jamais fait mieux »
P.S. : dans le cadre de notre rapprochement Franco-Suisse, voici une recette originale
L.C.R. : ah vous voudriez bien savoir la tronche que ça a ce gâteau bizarre ?!? La réponse ici
Pour les autres formations politiques, débrouillez-vous seuls, j’ai d’autres belles-mère à fouetter, moi.