Bon, c'est pas l'tout mais il paraît que l'horloge biologique tourne. Du coup, étant actuellement dans la catégorie des « femelles » (oui de nos jours, tout peut changer), va bien falloir que je me décide à pondre, à enfanter, à mettre bas, à vêler (après les 20 kg de « bonus grossesse » on peut aisément utiliser ce terme), bref apporter à la surpopulation mondiale ma petite contribution personnelle.
Seulement j'suis pas motivée, mais alors pas du tout.
Pour sûr que c'est valorisant de créer de ses propres mains, euh non, les mains ça marche pas dans ce cas, de sa propre matrice (ouaip, pas terrible comme terme) un mini moi, une réplique approximative, un début de commencement d'être.
Mais après tout, qu'est-ce qui m'y oblige ? Rien !
Pourquoi devrais-je sacrifier mes nuits, mes grass' mat', mes week-end de glandouille, mes beuveries en bonne compagnie (masculine of course), ma liberté (de penser et autres) ?
Générer un héritier ? Bah, c'est pas sûr qu'il lui reste grand chose comme miettes lorsque le fisc se sera grassement payé sur mes maigres biens.
Transmettre un nom ? Pff, il peut en changer sans difficulté et n'étant pas de lignée royale ou de sang bleu, ça vaut « peau d'zob ». M'acheter une particule ? Oui, peut-être pour le business ou apparaître dans le « Who's who » et encore...
Les joies de la famille ? Bah pour l'instant, j'en suis pas convaincue. Oui mon enfance était géniale, pas sûre que j'arrive à être aussi performante dans mon rôle de mère. Oups, le mot est lancé !
Etre à la fois femme, amante, infirmière privée, cuisinière hors pair, employée modèle, gérante d'un foyer bien tenu et en plus rajouter la casquette de « maman », c'est la flippe totale les amis !
Quitter pendant près de deux ans (soit la moyenne d'après mes constats perso) la planète soirée, fiesta, sorties improvisées, juste pour élever une petite usine humaine qui bouffe, chie, dort et braille plus souvent qu'à son tour. Bof, pas très vendeuse comme option.
Ensuite on ne peut pas bouger sans trimballer une tonne de bidules divers et variés : l'attirail pour la bectance, les fringues de rechange, le lit, les couches, les lingettes, les produits anti fesses rouges, etc. Chaque déplacement prend des allures d'expédition. Va-t-il me falloir louer les services d'un sherpa pour toute virée hors du nid ? Le moufflet a plus de paquetage pour une journée que moi pour 1 semaine.
Et puis, y'a un truc auquel on ne pense pas. Il peut y en avoir 2 ou plus dans la portée ! Z'imaginez un peu ?!?! Je n'ai que deux bras moi ! Pff, ça devient ingérable ce truc. Je préfère manager une équipe d'une douzaine de types (même un peu bourrus) plutôt que de me trouver face à deux chiards hurlants. Oh la pagaille ! J'vais craquer en moins de temps qu'il ne faut pour dire David Hasselhoff (voir les Simpsons pour comprendre l'allusion).
Ce qui est amusant, c'est la conception, les coups à blanc. Moi je suis croyante (en l'amour un peu), mais surtout pratiquante ! Les tirs à gamètes réelles, c'est un sport extrême, vous ne trouvez pas ?
Ah si, y'a un avantage : le congé maternité. Soit 16 semaines loin du boss. N'empêche qu'on en profite pas, car avant le D-day, on est gonflée de partout, on fait pipi toutes les 3 minutes, on ne peut plus se bouger sans un Fenwick. Une fois qu'on a « dépoté le gluant » (merci Monsieur Gerra), on lui doit secours et assistance 24 h/24 et il ne se prive pas de vous le rappeler.
Bilan des opérations, actuellement les gosses des autres me suffisent. Les voir à dose homéopathique est encore dans le domaine de mes possibles. Pour le reste ? Wait and see. Y'a pas l'feu au lac comme disent nos amis Suisses.
L'instinct maternel ? Il semblerait qu'il n'était pas fourni dans mon pack de fille alors pour l'instant, futurs employeurs, non-géniteurs potentiels ou déclarés, potes complices de mes loisirs éthyliques, soyez tranquilles, pas de test positif en vue !
Sister « le plastique c'est fantastique »