Cet après-midi, il a plu sur Paris. Rien d’extraordinaire là-dedans me direz-vous et je vous l’accorderais volontiers, sinon que la grosse averse a entraîné la fermeture de quelques stations de métro, mais ça ce n’est pas grave, on le sait que notre belle capitale n’est pas étanche et on s’en accommode finalement fort bien.
J’étais en pleine rue quand le ciel m’est tombé sur la tête (par Belenos !), lâchant ses hallebardes et s’acharnant sur mon parapluie qui faisait ce qu’il pouvait face à ce déchaînement météorologique. Juste le temps de traverser le parc Monceau et j’étais trempée jusqu’aux genoux (ça change des os, des eaux et des zoos => voir gnous et non genoux, hiboux, cailloux).
Arrivée dans le métro, je m’assieds sur un strapontin et sors de mon sac une serviette en papier d’un ton carmin, prise un midi dans un bistrot. Après avoir littéralement vidés mes escarpins de l’eau qu’ils contenaient, j’essuie machinalement mes jambes ruisselantes. D’un coup je constate l’air effrayé de la nana qui monte dans la rame et fixe mes guiboles. Je soulève ma cheville droite et jette un œil à mon tour. Damned ! De longues trainées rouge sang remontaient de mes chevilles à mes cuisses ! Bigre ! Impressionnant en effet ! Je n’avais pas du tout prévu que le petit carré de Sopalin coloré s’amuserait à déteindre ainsi en laissant des traces peu communes sur mes membres inférieurs. Laissant croire que j’avais bataillé ferme avec mon rasoir jetable et que celui-ci avait largement remporté la victoire, occasionnant des stigmates sanguinolents que les pauvres bas chairs 15 deniers ne risquaient pas de pouvoir masquer.
J’ai donc fait mine de rien, sorti de mon sac un vrai Kleenex immaculé et effacé du mieux que j’ai pu les traces écarlates de la traitresse serviette de resto. On ne m’y reprendra plus. La prochaine fois, je tenterai de garder toute ma dignité avec les chaussures qui font « scruitch, scruitch » et les jambes dignes d’un demi de mêlée sortant de l’entraînement.
Sister « version Lady Palace… ou pas »