L’autre jour, j’avais besoin de dénicher quelques voilages puisque mon matou s’amuse encore à faire de la varappe sur mes rideaux. Du coup, je n’ose vous laisser imaginer l’état de mes cache-misères aux prises avec les griffes de la bête.
Je me rends donc dans un lieu que j’adore : le Marché Saint-Pierre. C’est comme une grande caverne d’Ali Baba avec des centaines d’étoffes et de tissus, de rubans et de dentelles, de galons et de boutons. Un vrai petit paradis pour accro de la machine à coudre et de l’aiguille (dont je ne suis pas).
Ces rouleaux et divers coupons sont une mine d’inspiration incroyable, j’y laisse divaguer mon imagination au fil des touchers soyeux ou vaporeux.
Aux alentours se trouvent d’autres boutiques, dont une qui vend ce qui ressemble davantage à des déguisements qu’à des vêtements. En descendant à l’étage inférieur, je tombe sur des tenues de danseuses du ventre. J’ausculte, compare, détaille les voiles légers plombés de piécettes pour faire du bruit quand on s’agite avec entrain. Tiens, quelque chose me choque. Dans les pays du Maghreb, il me semble que les femmes rondes sont un gage de féminité et les atouts de la fécondité doivent être mis en valeur par ces foulards chatoyants. Pourtant, surprise, il n’y a que de petites tailles à disposition, des brassières entièrement perlées… mais en bonnet B ! Les jupons légers en taille 38/40 uniquement. Ôtez-moi d’un doute, puisqu’il faut montrer les hanches et agiter l’abdomen abondamment, n’est-il pas contradictoire de réserver ses articles à des filles minces ? J’avoue n’avoir pas bien compris. Les canons de la beauté sont définitivement plus tournés vers la silhouette brindille que vers Les Trois Grâces. Les temps changent, les tailles se serrent et le regard des hommes dans tout ça ? J’aimerais bien en savoir un peu plus de leurs sentiments sur le sujet.
Sister « drapée d’un simple voilage blanc »