Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter mes vacances par le menu, ce serait chiant comme la pluie et des baroudeurs expérimentés l’ont fait avant moi et sûrement mieux que je ne le pourrais.
En revanche, quelques « brèves de comptoirs » ou petites notes prises ici ou là, me semble plus à ma portée.
Ainsi, je vais commencer par un petit coup de gueule, comme ça, pour se mettre en jambe. Cela concerne les aéroports. Je déteste les aéroports ! Pourtant, je suis admirative de ce qui concerne l’aviation et les engins merveilleux que l’homme n’a cessé d’inventé pour tutoyer les nuages. Ca c’est magique. Mais pour accéder à ce petit miracle de technologie, il faut en chier ! Je vous passe la réservation, dont les prix changent chaque quart d’heure et où il faut savoir des mois à l’avance quand on va vouloir partir, sinon il n’y aura plus de place ou alors elle nous coûtera la peau des rouleaux quand notre voisin de fauteuil aura juste payé un dixième de la somme pour les mêmes prestations. Allez comprendre. Mais bon, c’est kif-kif pour le train. Aberration totale des transports et leurs facturations anarchique.
Donc, à supposer que l’on ait notre billet, il faut d’abord se rendre à l’aéroport et plusieurs choix s’offrent à nous :
- Le taxi : il va nous délester d’une somme considérable qui parfois sera supérieur au prix d’un Paris-Marseille, mais pour avoir fait juste 30 bornes, en faisant la gueule et en arrivant en retard. Ce qui ne manquera pas de nous causer un stress conséquent et inversement proportionnel au nombre de minutes qui nous séparent de la limite d’enregistrement.
- Le train : par sécurité, on va prévoir une bonne demi-heure de plus que le trajet prévu, au cas où il y aurait un incident, un voyageur malade, un sac abandonné, un problème quelconque. C’est pas ce qui manque. En plus on voyagera dans des conditions déplorables, debout avec sa valise, collé aux racailles du secteur en vérifiant nos poches, nos sacs et surtout notre portable (si convoité).
- La voiture : on le sait, les frais de parking vont être exorbitants et on a mal d’avance à l’idée de la note en récupérant notre bagnole au retour. On n’est déjà pas jouasse de revenir bosser, mais en prime on va devoir casser le PEL pour sortir de là et rentrer chez nous.
- L’appel à un ami : ça c’est cool, si quelqu’un peut venir vous amener, c’est le pied. Il vous largue rapidos au dépose-minute et vous êtes au top ! Prévoir le GPS et une demi-heure de plus au cas où il ne connaitrait pas bien le trajet ou pour anticiper des bouchons sur les axes ultra saturés qui mènent aux « gronavions ».
Une fois sur place, il faut trouver quoi faire et où. Quelle porte ? Où elle est ? Qu’est-ce que je dois faire ? A quel guichet aller ?
Là, j’avoue que le voyageur novice est carrément en stress, il commence à se demander s’il partira un jour et se demande pourquoi tant de haine ? Alors il demande de l’aide et on lui indique une borne. Il ne sait pas quoi faire de ce fichu appareil qui lui demande des codes bizarres qu’il ne sait pas où trouver. La sueur perle sur son front, son palpitant est au taquet, il sent bien qu’il est comme est bestiau traqué et flippe à l’idée que s’il ne tape pas les bons trucs, il va rester cloué là, comme un couillon de base. L’angoisse s’empare de lui. Après avoir tenté d’entrer un numéro de dossier un peu au hasard, d’avoir passé son passeport (qui n’a pas été reconnu) et de chercher des yeux de l’aide en guettant un voyageur aguerri compatissant, il est sur le point de trimbaler ses 20 kg de bagages vers un guichet d’information. Si par chance, un mec cool lui fait voir la manip, il sent que devant lui s’ouvre un boulevard d’espoir insoupçonné. Il est près à baiser les pieds de son sauveur, à lui payer un coup à boire, à lui filer la moitié de son sandwich à 8€90.
La machine lui sort un bordereau d’embarquement et un gros ruban autocollant pour sa valoche, qu’il ne sait pas comment le coller. Mais il a des trucs en main, c’est motivant.
En scrutant consciencieusement les documents en sa possession, il voit un numéro de guichet. Ouf ! Ca prend forme. Sauf qu’en arrivant devant, il découvre une file d’attente digne de Disneyland un jour d’été. Il flippe à nouveau. Si jamais il se tape les deux heures d’attente et qu’on lui apprend que ce n’est pas le bon guichet, il est sûr de ne pas pouvoir partir, ce sera trop juste. En prime il a déjà perdu 2 litres de sueur et commence à voir des petits papillons voler devant ses yeux.
Il s’arme de courage et arrive à obtenir confirmation des russes en face de lui que c’est bien le vol pour sa destination. OK, un peu de répit moral.
Une fois devant la dame du guichet, dans son bel uniforme et le regard blasé de voir chaque jour des centaines de péquins dans son genre, il ne sait pas quoi dire, quoi faire. Alors il apprend qu’il doit donner son passeport, son bidule édité pour l’embarquement, les coordonnées du billets et du vol et voilà qu’elle lui accroche la fameuse étiquette à code-barres dans une manipulation de virtuose de l’exercice. Il n’a pas d’excédent de bagage, une chance ! Sinon bonjour la galère supplémentaire ! C’est fou le nombre de gens que l’on voit ouvrir leur valise pour enfiler à la hâte des fringues un peu lourdes ou transférer dans leur bagage à main un bidule trop lourd pour satisfaire le quota de la soute.
D’un coup, délesté de son fardeau, enfin enregistré, validé, assermenté, le gars se dit que c’est une bonne chose de faite… hum, non, pas encore. Il faut passer la douane. Alors là, tu enlève tes pompes, ta ceinture, ta montre et tu mets tout ça dans des bannettes en plastique qui seront scannées, visionnées et passées au rayon X. Là, tu tiltes encore au portique ! Bon, tu vas avoir droit à la palpation mec. On passe la manette magique autour de toi qui a les bras en croix, on passe partout comme si on te cherchait des morbacs. Puis on te tripotes abondamment. On vérifie si le gros bide dans ton pantalon, c’est bien tes abdos Kro’ et pas de la cam’ savamment dissimulée. Tout ça devant les yeux réprobateurs des autres voyageurs qui - au mieux - soupçonnent que tu caches un truc louche, au pire se disent que tu les retardent et que tu es vraiment un gros lourd. Je ne comprends pas bien pourquoi il faut sortir l’ordinateur de son étui. Ca c’est bizarre car ils voient tout sur leur écran de contrôle.
Bref, le mec est pénard, il a passé tous les obstacles et a chaque fois il a montré son passeport et tout de fatras de justifs qui vont avec.
Il arrive dans la zone d’embarquement. Il peut faire un peu de shopping en duty free s’il a la chance de quitter l’Europe, sinon il peut se gratter. De toutes façons, il n’a plus le temps le gars, il est limite à la bourre. Alors il galope jusqu’à sa porte d’embarquement. K30. OK, c’est où ? Ah, tout au bout ! Go ! Go ! Go ! Il court pour vite s’apercevoir que son avion est retardé parce qu’il a un problème technique, une panne d’accès au carburant.
Bon alors quitte à flinguer une partie des vacances, moi je suis prête à attendre 2h de plus pour être sûre que le commandant de bord ne nous fasse pas le coup de la panne au milieu de l’Atlantique !
Finalement, enfin un peu rassuré, il va se chercher un truc à manger, parce qu’il ne sait pas que dans l’avion il va lui être servi un truc. Il claque son billet pour une merde industrielle au goût de carton et un soda tiède. Mais il est heureux, il va pouvoir partir en vacances ! L’heure de l’embarquement est annoncé, il va alors présenter son lot de paperasse une énième fois puis une fois dans l’avion, il sera content d’être là. Même s’il est serré comme une tranche de jambon entre deux vieux bedonnants et à l’haleine improbable. Il a presque les orteils dans le sable, il kiffe.
Sister « embarquement immédiat ».
Note : Désolée, mais pour une fois, il n'y aura ni version audio, ni photos, parce que je suis en mode "je voyage léger" et je n'ai pas emporté mon matos de compèt'. Mais au retour, il y aura une petite surprise... ou pas. ;)