S’il y a bien un truc qui caractérise notre génération, c’est d’avoir à gérer des « logins » et des « passwords » à longueur de journée.
Déjà au boulot, j’en ai 6 différents avant de pouvoir commencer à bosser.
Sur nos téléphones, il faut taper un code PIN pour réveiller la bête.
Si je veux consulter mes mails, mes comptes ou accéder à un forum, ce sont encore d’autres chiffres et identifiants à mentionner.
Sans parler de la carte bancaire qui a été la précurseure en la matière.
Il n’est bien sûr pas question de noter ça sur un joli fichier baptisé « mes mots de passe » sinon c’est toute votre vie qu’une personne mal intentionnée pourrait investir, traquer, piller et réduire à néant après avoir consulté tous nos petits secrets.
Ca n’a l’air de rien, mais j’imagine bien qu’avec le temps, nous devrons tous être équipés d’un petit carnet qui récapitulera ces précieuses informations, parce que mine de rien, même sans sombrer dans Alzheimer, on sait bien que notre mémoire deviendra défaillante et nous amènera à douter de ce qu’elle a enregistré. Qui ne s’est pas déjà retrouvé fort dépourvu, lorsque le trou (de mémoire) fut venu et que de code point nous nous sommes souvenu ?
Imaginez un peu ce que nos enfants découvriront lorsque nous aurons passé l’arme à gauche… Oh ! Maman était inscrite sur un site d’exhib’ et papa n’avait jamais parlé de sa passion pour le curling (trop la honte sur la famille). Les historiques plus ou moins douteux, les magouilles dont on n’aurait pas dû garder la trace dans « my documents ». Des tas de bidules pas très reluisants ou révélant que tout le fric qui devait constituer l’héritage a été joué au PMU.
C’est bien le zéro papier, mais comment retrouver les déclarations d’impôts si on n’a pas les accès ? Comment prouver que telle ou telle facture a été payée si on ne peut pas mettre la main sur le mail de confirmation ? On ne saura même pas quels sont les établissements bancaires où sont stockées les (maigres) richesses de nos proches, c’est quand même un comble. Avant l’argent était sous le matelas ou dans une boîte à biscuits et maintenant, il est juste caché derrière un code d’accès.
Bref, tout cela fait un peu peur, mais après tout, on s’en fout, on sera mort et bien loin de ces préoccupations bassement matérielles.
Sister « après moi le déluge »