Ô rage ! Ô désespoir ! Ô flocons ennemis !
N’ai-je donc tant vécu, que pour cette infamie ?
Vous avez vu ? Il a neigé.
Oui, je sais, c’est un truc dingue, moi non plus je n’arrive pas à m’en remettre. Tous les médias sont sur le coup depuis deux jours et tout le monde ne parle que de ça. Il faut décréter l’état de catastrophe naturelle pour ces quelques centimètres tellement inattendus à quelques jours de l’hiver.
D’après les spécialistes de Météo France, on a des cas similaires à peu près tous les 10 ans alors que le gouvernement parle d’un cas exceptionnel (quasiment du jamais vu). Comme les chiffres entre les manifestants et la police, personne n’est d’accord, on a l’habitude.
Oui, tout le monde rêve d’un joli Noël blanc, parce que c’est tout joli, ça amuse les gosses et ça recouvre notre quotidien crasseux et gris d’un manteau immaculé.
Oui, mais il ne faut pas que ça dure ou que ça tombe trop dru, sinon ça fait flipper le citoyen !
De là à faire un rapprochement avec J.L. Delarue qui a arrêté de sniffer de la poudreuse, il y a qu’un pas, mais que je ne franchirai pas. Hein, moi j’dis ça, j’dis rien.
Je ne vais pas vous tenir le crachoir pendant des plombes, tout le monde y a été de son analyse, de son grain de sel (de salage routier) et de son opinion sur la question.
Bon, c’est vrai, des gens sont restés bloqués, d’autres n’ont pas pu repartir de leur bureau, plein de voitures ont été abandonnées sur le bas-côté.
En effet, mais il faut voir aussi les aspects positifs :
- ça va filer du travail aux carrossiers (qui sont déjà pétés de thunes, un truc de fou, j’vous assure, ç’en est indécent)
- les vendeurs de boots, bonnets et autres accessoires chauds se frottent les mains
- subir cette galère avec ses collègues renforce l’esprit d’entreprise
- ça fait causer dans les chaumières et détourne un peu de la crise et de la nouvelle hausse honteuse du prix du pétrole
- plein de gens vont pouvoir buller chez eux parce qu’ils sont en arrêt maladie pour avoir glissé sur un trottoir.
Il y a donc des tas de choses positives parmi tout ce grand malheur national qui s’est abattu sur nous… Heu… nous, ce n’est pas vraiment le terme, car à Toulouse et à Biarritz ils se doraient la pilule sous une température estivale supérieure à 20°. Mais voyez-vous, même si Paris n’est pas la France, la région héberge quand même plus de 10 millions de personnes et donc autant de « victimes » de cet effroyable fléau que l’on nomme désormais avec des tremblements dans la voix : « l’épisode neigeux ». Rhôô, ça fout une trouille monstre ! Je propose que dans le prochain opus d’un film de vampires, ils osent un truc qui fait vraiment flipper sa race : « Edward et Bella contre les flocons maléfiques » ou « 12 cm de poudreuse auront ta peau » ou encore « Je ferai tomber la neige sur ta tombe ».
Pour repérer aisément le fourbe adversaire, j’ai trouvé ses portraits-robots ici.
Réellement, ce qui me fait le plus peur dans tout ça, c’est encore le déni du gouvernement. Brice Hortefroid (oui, c’est son nouveau surnom) a prétendu dans l’après-midi de mercredi qu’il n’y avait aucune pagaille. Nan mais il vit dans une grotte ce mec ou quoi ? Il suffisait qu’il mette son nez à la fenêtre pour constater le bordel ambiant.
Ça me rappelle Fillon qui clamait haut et fort qu’il n’y avait pas de pénurie de carburant alors que la moitié des pompes étaient déjà à sec !
Allez, je vous laisse retourner vous faire un bon grog des familles, histoire d’exorciser cette épreuve céleste en fonçant sous la couette avec un sentiment de toute puissance. Ah oui, on ne nous y reprendra pas, la prochaine fois que les flocons s’acharnent, c’est promis, on reste au pieu et pis c’est tout !
Sister of Night (un flocon ça va, c’est quand y’en a plusieurs que ça pose des problèmes)
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