Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 01:35

Il faut bien l’avouer, on va rarement chez son arracheur de dents par plaisir. On se résigne, parce qu’on n’a pas le choix et on a tous connu ça, il faut y passer un jour ou l’autre.

 

Le bilan est sans appel, quand on sort de son officine, on a les gencives anesthésiées et puisqu’on ne sent plus rien, on a tendance à baver comme un bouledogue, ce qui donne une allure d’un glamour incomparable.

 

Puis la douleur se réveille et là, on commence sérieusement à déguster. Assez rapidement on retrouve ce que les publicitaires appellent « des sensations vraies ». Oui, c’est assez troublant. Là, par exemple, j’ai l’impression d’avoir pris un uppercut direct du droit et que la moitié de mes mandibules ont été écrabouillées, c’est fort sympathique. En fait, j’ai dans l'idée qu’on m’a un peu arraché la moitié de la mâchoire.

 

Du coup, après avoir incarné un clébard bavant, on se retrouve dans la peau d’un petit vieux ayant mis à tremper son appareillage dans le Stéradent pour avaler sa soupe tranquille. Tout fait mal, le chaud, le froid et comme on ne peut plus mâcher, on avalerait bien tout avec une paille pour que rien ne touche l'espace  qui se trouve entre les lèvres et la luette.

Mieux vaut donc ne pas prévoir de rendez-vous quelconque après, sinon vous êtes foutus. On ne peut pas garder une prestance valable quand on ne peut rien articuler et qu’il faut se résigner à des aliments liquides qu’on s’ingéniera à ne pas mettre en contact avec la zone douloureuse.

 

Je pense qu’après les huissiers, les inspecteurs des impôts et les pervenches, cela fait partie des professions les plus haïes. D’ailleurs, quand on vient les voir, c’est qu’on est dans un tel état de souffrance qu’on est prêt à en subir une encore plus forte dans l’espoir que cela cesse enfin.

 

A bien y réfléchir, l’expérience ressemble aussi à une intensive séance de sport, le lendemain on a l’impression de découvrir des muscles dont on ignorait jusqu’à l’existence la veille. Là, j’ai la cuisante impression de faire connaissance avec des terminaisons nerveuses fort sensibles et qui ne m’avaient pas semblé si nombreuses avant qu’on ne les titille à coups d’instruments de torture.

D’ailleurs, au-delà de la roulette et de l’aiguille, dont la simple évocation vous provoque comme une gêne immédiate et un rictus de dégoût et de peur sur le visage, il y a aussi cet infâme petit pique de métal que le praticien va vous planter partout pour vérifier là où ça fait mal. Mais cet engin fait mal où qu’on le foute ! C’est comme si je vous glissais une brindille de bambou sous les ongles, vous souffririez immédiatement, alors pourquoi nous posent-ils la question ?

 

Et puis c’est comme chez le garagiste, on arrive pour un truc simple, bien défini, « on a mal là », puis on nous apprend que telle autre quenotte n’est pas brillante, qu’un détartrage ne serait pas du luxe et que le plombage du fond montre des signes de fatigue évidents. Du coup, on ressort de là en se disant qu’on va y laisser un bras pour remplacer deux chicots. Sérieux, je n’avais pas prévu de me payer une couronne à Noël… « Euh, docteur, vous êtes sûr que c’est vraiment indispensable ce bout de céramique au prix d’une semaine à Marrakech ? ».

Bon, pour cette fois j’y échappe, mais j’ai trois autres rendez-vous de programmés, c’est un peu comme pour la baraque, on devrait faire faire un devis, ce serait plus raisonnable.

 

Il y a aussi l’étape de la prise en charge : « Allô, la mutuelle, oui, vous remboursez quoi sur le dentaire ?... Ah, euh, mais avec ça je peux à peine payer le soin d’une carie… Oui, bon, je vous recontacterai ». Hum, autant pour se faire financer une bagnole, y’a la prime à la casse, mais pour les ratiches, que dalle ! C’est tout pour ma pomme ! Comme si c’était une opération de confort. Je ne viens pas me faire épiler, mais réparer ce qui me sert au quotidien pour bouffer et pourtant y’a pas moyen d’avoir une aide. Pareil que pour l’optique, on n’y coupe pas, faut raquer.

 

Et dire que cette nuit je vais peut-être rêver de canules d’aspiration, l’inlay, de daviers et autres instruments de bourreaux des crocs… Ça ne m’inspire pas un sommeil paisible tout ça, mais bon, on m’avait promis que c’était sans douleur pourtant…

Ah ces dentistes… ils mentent comme des arracheurs de dents…

 

 

Sister « zozote un peu aussi »

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
<br /> <br /> Bien sûr que SI qu'on peut négocier. Non seulement on peut mais on DOIT! Généralement le dentiste te demande combien ta mutuelle prend en charge et lui fait son devis pour que tu n'aies rien à<br /> débourser. Si ta mutuelle est pourave ce qui semble être le cas, tu peux négocier quand même et obtenir en plus un paiement échelonné.<br /> <br /> <br /> Y a pas que les dentistes qui sont des voleurs ... Les audioprothésistes aussi <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Tu as raison et je ne vais pas me priver de le faire parce que j'ai encore aussi mal qu'avant ses "soins" de bourreau. Je vais faire une radio et retourner la voir<br /> sans tarder, j'en ai marre, ça me réveille la nuit en prime.<br /> <br /> <br /> A lire tes aventures de protèses qui font "plouf" et des frais abusifs de ton fournisseur officiel, je constate que certains praticiens abusent vraiment sur les<br /> tarifs et le matériel pas la hauteur.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> « C'est sans danger... »<br /> <br /> <br /> [Marathon man]<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Engagez-vous qu'ils disaient...<br /> <br /> <br /> [un galérien dans un Astérix dont je ne me souviens plus le titre]<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Alors perso j'ai trouvé The dentiste!!! Une nana hyper sympa, drole, à l'écoute, douce, arrangeante financièrement et le plus important qui fait pas mal pendant et après!!!! Elle travaille même<br /> sous hypnose!<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la prise en charge, c'est juste honteux dans notre pays! Ma mère et moi vivons en dessous du seuil de pauvreté, de près de 400 euros pour ma petite maman et bien que dalle!<br /> Résultat elle a paerdu bcp de poids, elle passe son temps à recoller un appareil trop vieux et usé... Pourtant elle a bossé plus de 20ans de sa vie et est devenu invalide par la suite..<br /> <br /> <br /> Vive la France! ET la médecine à deux vitesses!<br /> <br /> <br /> Et pas la peine de me dire que l'angleterre ceci ou cela...<br /> <br /> <br /> Savez vous qu'en terme de santé on est passé après l'Espagne?<br /> <br /> <br /> Bravo bientôt on sera classé pays en voie de développement..<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Hé oui, on n'est pas si bien lotis qu'on nous le répète sans cesse. Il faut dire qu'il y a vraiment une santé à deux vitesses (comme la justice d'ailleurs) alors il<br /> est bien difficile de trouver un juste milieu dans tout ça.<br /> <br /> <br /> C'est cool pour ta dentiste sympa et pas bourreau, mais ça fait un peu loin quand même... ;)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> ben si, y a moyen de demander un devis, quand le dentiste détecte le plombage du fond qui branlotte et l'autre dent pas nette... mais pour cela, on attend (quand on y pense) le second<br /> rendez-vous, quand il est déjà presque trop tard, parce qu'au premier, c'est "j'ai maaaaaaaal ! faites cesser cela tout de suite !".<br /> <br /> <br /> d'où l'intérêt de la ptite visite 2 fois par an, pour vérifier si tout va bien, et éventuellement s'offrir un ptit détartrage si on fume des roulées qui déposent du joli goudron marron clair sur<br /> la face interne des dents de devant. là, au moins, on arrive sans douleur, on peut négocier l'esprit clair, et c'est généralement pas du luxe.<br /> <br /> <br /> bonne soupe ! (essaie le "mixé", comme pour les bébés et les petits vieux dans les hospices (souvenirs de jobs d'étudiante). recette : tu mets l'intégralité de ton repas - entrée, plat, dessert -<br /> dans le bol du mixeur et tu appuies sur le bouton jusqu'à l'obtention d'une bouillie liquide, que tu peux aspirer avec une paille. oui, je suis cruelle, gniark gniark)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Beurk !!! Vomir ! Vite, qu'on m'amène un seau ! J'ai les dents du fonds qui baignent !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Cesse de te plaindre , c'est pour ton bien et puis tu le sais bien , il faut souffrir pour être belle , bon je dit çà je dit rien , , la bise hein  ,<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Oui, bah c'est bien de la connerie ça l'idée de souffrir pour quoi que ce soit. La bise aussi quand même.<br /> <br /> <br /> <br />

A méditer... ou pas

"L’amour... il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font.
À partir de quoi il m’apparaît urgent de me taire"

Pierre DESPROGES

Vous Cherchez ?

Amuse-bouche

Quelques pensées en vrac, des chroniques sur le vif, un soupçon d'actualité, le tout saupoudré de bonne humeur (autant que possible) pour espérer susciter l'intérêt ou la curiosité. Chose rarissime sur le Net : mon site est garanti 100% sans pub ! Mais oui, vous ne rêvez pas, c'est dingue n'est-ce pas ?

En Conserve

Libre pensée

L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe."

Gustave Flaubert

 

 

Locations of visitors to this page  

 

 

Ne soyez pas timide(s) comme ça, balancez une connerie, un bon mot, exprimez-vous, cet espace est le vôtre. Profitez-en, y'a même pas besoin d'une carte de membre (actif ou endormi).


"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement, vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas." (dicton amérindien)

Le site ci-dessous étant d'une qualité rare, parfaitement documenté de connaissances très pointues, vous ne trouverez jamais mieux et c'est avec une grande fierté que j'en fais la promotion. De tels talents méritent un coup de pouce et un soutien solide. 

Cliquez ici

Primeurs