En cette période de vœux, de bonheur partagé et de bonnes résolutions, je devrais moi aussi vous souhaiter une excellente année 2014. Oui, mais non. Non, parce que je n'y crois plus du tout.
Nous sommes à peine le 5 janvier et je viens déjà d'apprendre des saloperies de mauvaises nouvelles qui me gâchent la vie, alors merde, merde et re-merde ! J'en ai marre de cette vie de merde !
Pourquoi cette saloperie d'existence s'échine-t-elle à nous saloper le boulot ? On fait de notre mieux pour que tout se passe bien, pour qu'on réussisse et quand on commence à voir un peu le bout du tunnel, tout nous pète à la gueule de nouveau ! Nan mais c'est quoi cette putain de vie de chiottes ?!
J'avais un taf que j'aimais bien et avec une équipe géniale, ça fonctionnait comme sur des roulettes et là, d'un coup, en fin d'année, on me dit que bon, mon contrat ne sera ni renouvelé, ni transformé en CDI, après 2 ans 1/2 de bons et loyaux services, ça s'arrête là. Basta.
Quoi ? Je fais gagner un max de blé à la boîte, je ne suis jamais absente, j'ai les félicitations de mes supérieurs et on me dit qu'il n'y a plus les budgets ? Que comme je suis la dernière arrivée, c'est à moi de partir ? Bullshit!!! Crise de nerfs, j'ai envie de péter la tronche du salaud qui a décidé qu'il fallait réduire les effectifs juste pour satisfaire les actionnaires. On maintien les pistonnés incompétents, on dissuade ceux qui voudraient partir en retraite avant l'heure et moi, moi qui ne demande qu'à rester, moi qui suis super "corporate", moi on m'oblige à me barrer alors que j'étais un élément apprécié de tous. Saloperie d'injustice pourrie !
Autre domaine foireux, les proches. La santé de ma mère s'étant améliorée depuis peu, je lui déniche des places de concert (très bien situées, donc très chères) pour l'artiste qu'elle aime, sachant qu'elle n'est quasiment pas sortie de chez elle depuis des décennies et a passé plus de temps à l'hosto que dans sa maison depuis plus de 3 ans. Le dernier spectacle qu'elle ait vu devait être Jacques Brel ou les Beatles et là, pour une fois, y'avait moyen, avec moult précautions, mais jouable. Bah oui, mais non. Là aussi, alors que le show est pour le 11 et qu'elle devait se faire opérer le 14, la chirurgienne l'a appelé hier pour lui dire qu'elle devait avancer l'intervention au 9. Non mais non et re-non ! Bordel mais qu'est-ce que j'ai fait à cette planète pour que tout foire comme ça ? Je vais être obligée de revendre à la va-vite ce qui devait être son méga cadeau de Noël.
Et ce soir, cerise sur le gâteau, le coup bas qui m'achève, le truc que je n'ai pas du tout vu arriver, le coup de pute ultime.
Mon complice, acolyte et super mâle alpha m'invite à dîner dans un resto sympa, juste nous deux. Bon, on cherche à stationner pendant 40 minutes, pas de place, on va donc au parking (4€/h). Je lui donne son petit cadeau de Noël et il me donne le mien, je suis trop contente, on ne se trompe jamais sur nos goûts respectifs. Arrivés au resto, complet on se rabat sur un autre, pas moyen non plus. Bref, c'était pas gagné pour manger sur Paname un samedi soir sans réservation. On arrive à trouver un truc, mais bilan mitigé. Tant pis, alors que je le ramène chez lui, j'espère que nous finirons la soirée plus intimement et j'ai prévu le nécessaire pour passer la nuit dans son appart'. Oui, lui que je convoite depuis plusieurs années et espère arriver à faire passer du côté obscure de ma force pour qu'il comprenne que nous deux, ça serait juste génial, lui qui peut me faire rappliquer ventre à terre et en qui j'ai toute confiance. Alors que j'étais toute guillerette et que nous discutions dans la voiture, il m'annonce, au fil de la conversation, qu'il a une copine régulière depuis quelques mois. Quoi ? Euh comment ? J'ai pas dû bien comprendre là ! Y'a un bug, oui, c'est ça, j'ai buggé. Fatal error 404. Brain not found. Game over. D'un coup, je ne savais plus quoi dire alors j'ai menti - chose que je déteste - en disant que j'étais contente pour lui. Sauf que je n'étais pas crédible, donc ça sonnait faux, mais que pouvais-je dire d'autre ? Je n'avais qu'une envie, lui attraper la bouche et ne plus en décoller. Lui prouver par A + B qu'il allait chercher chez une autre ce qu'il aurait en mieux chez moi, que nous sommes tellement compatibles que cette évidence n'a pas à être remise en cause, elle saute aux yeux. Mais voilà, d'un coup il y avait eu un tsunami de doute, de profonde tristesse et d'insondable écœurement dans mon crâne et mon système nerveux. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi tant de violence dans l'impact avec si peu de mots - anodins - prononcés. C'est horrible et d'une douleur si grande. Des millions de questions se bousculent dans ma tête, je me sens comme envahie par un mélange amer de sentiments et par une sorte de colère, une envie de crier que non je ne mérite pas ça, que je ne veux pas de cette résignation face qui s'impose à moi comme un couperet, implacable et irréversible.
Je suis effondrée. Ce qui devait être une soirée de réconfort et d'espoir pour recouvrer des forces qui m'aideraient à surmonter le reste, n'est que l'impression qu'on m'a enfoncé un peu plus la tête sous l'eau.
Là je suis seule, face à mon PC et j'écris ces lignes comme on dilue un poison, dans l'espoir de le rendre moins toxique. Sauf que cette fois, trop d'organes sont atteints : mon cœur saigne, mes mains me semblent inutiles et mon cerveau est embrumé de doute.
2014 commence et a ouvert toutes mes plaies. Comment continuer à avoir la foi en un monde meilleur, en des lendemains qui chantent et en l'idée du bonheur ?
Je suis anéantie. J'en ai marre. Je m'épuise.
Sister of Night