Non, vous ne rêvez pas, c’est aussi vrai que cet été est pourri.
Non, je ne suis pas en train de me prendre pour une espionne internationalement recherchée et classée « ennemie publique N°2 ».
Bon, vous êtes sur les dents à vous demander comment j’ai réchappé à la mort ?
Vous tremblez déjà à l’idée d’apprendre comment je me suis sortie de ce piège mortel ?
Là, votre palpitant est carrément au taquet en imaginant ce qui a pu se passer, pourquoi moi ? Par quel mode opératoire ? Est-ce que mes matous s’en sont sortis indemnes ? Ma légendaire recette du riz au lait restera-t-elle à jamais mon secret ?
Vous le saurez au prochain épisode…
Mais non, bien sûr que je ne vais pas vous laissez comme ça, en vrac, dévorés par un suspens haletant et tendus comme des strings, prêts à craquer.
Voici donc votre nouveau feuilleton de l’été : « Sister contre le gaz toxique ».
J’me baladais, sur l’avenue, le cœur ouvert, à l’inconnue… Euh non, ça c’est pour l’intermède musical… reprenons.
Chaque matin après la douche, je me sèche les cheveux avec l’appareil dédié à cet usage, puis, pour maintenir un semblant de tenue capillaire, je mets un soupçon de laque. Depuis des années, cette opération anodine n’avait jamais posé problème. Elle est même d’une banalité affligeante pour des milliers de femmes (et d’hommes).
Pourtant, l’autre jour, je constate que j’arrive en fin de stock, le contenant est vide, il faut que j’en rachète.
N’étant pas du tout une adepte du marketing à tout crin, je me fiche pas mal de savoir laquelle est la plus efficace, la plus tendance, la plus girly, etc. Pour faire simple, j’avais acheté la même que ma mère, c’est dire !
En revanche, pour mes cosmétiques et produits d’hygiène, je les choisis par correspondance et uniquement du bio.
N’ayant pas envie de passer une commande juste pour ça, je profite d’un passage en hypermarché pour en racheter une, mais, oh surprise, il en existe pléthore ! Quel intérêt qu’elle soit pour cheveux fins, frisés, colorés, cassants ? Ça fait le même usage. L’une qui fait briller, l’autre qui assure un maintien fort ou normal, une troisième enrichie en kératine et des dizaines d’autres aux promesses alléchantes autant qu’inutiles.
M’en fous pas mal. Je pensais donc reprendre la copie de celle qui a rendu l’âme, mais me voilà devant un choix à faire. Dans la catégorie Elnett de L’Oréal, il en existe au moins 3 différentes et je n’ai aucune idée de celle que j’avais prise la dernière fois. Seule différence, un petit médaillon de couleur qui dit « fixation forte », « fixation normale » et « cheveux secs ». Pff… me voilà bien, ça n’a aucune importance alors je prends la « forte » histoire de me dire comme ça j’en mettrais encore moins pour le même résultat. Bien mal m’en a pris !
Le lendemain matin, rituel classique et arrive l’instant où je sors ma bombe de laque pour sa tâche habituelle et là, en quelques secondes, je me mets à étouffer, le souffle court et haletant comme si je faisais une crise d’asthme ! Sachant que je n’ai jamais eu de problème pulmonaire ou autre, je peux vous dire que c’est flippant ! Obligée d’aller me mettre à la fenêtre pour essayer de respirer calmement. Ce sentiment d’étouffement et de suffocation est très perturbant et d’autant plus quand on ne s’y attend pas le moins du monde, tranquille devant sa glace.
Il m’aura fallu plusieurs minutes pour ne plus avoir l’impression de manquer d’air comme si j’étais sur l’Annapurna et je ne pensais pas qu’un aérosol de si grande consommation puisse provoquer un effet si violent. Là, c’est au-delà du simple désagrément parce que si j’avais eu des problèmes respiratoires, j’aurais pu crever toute seule dans ma salle de bain.
Inutile de dire que je vais contacter le service consommateur de L’Oréal pour leur remonter les bretelles de façon musclée. Il n’est pas exclu que j’écrive aussi aux associations de consommateurs, parce qu’on le vaut bien !
Je ne sais pas si cela vient du gaz propulseur ou d’un composant du produit lui-même, mais ça me renforce dans l’idée que l’industrie chimique et moi sommes fâchées définitivement. Trop de laxisme, trop de course aux profits, trop d’approximations, trop d’hérésie, je préfère m’en tenir à des recettes simples (presque rétrogrades) mais qui ont fait leurs preuves depuis des générations.
Je n’avais pas eu d’ennui avec l’autre modèle et je ne pensais pas risquer ma peau en prenant Elnett « pastille rouge » au lieu de « pastille bleue ». Comme quoi, on peut frôler la mort avec un geste super anodin.
Sister « à bout d’souffle »