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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 23:41

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Récit d’une petite aventure simple, la version « Sister dans le métro ».

Chaque matin, pour me rendre sur mon lieu de labeur, je dois emprunter la ligne 5 du métro, puis la 7, d’où le titre de l’article bande de petits voyeurs impénitents. N’empêche, patientez encore un peu, vous ne serez pas déçus du voyage.

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Avaient-ils anticipé la grève ou était-ce dû à un incident quelconque, toujours est-il que les lignes étaient sacrément surchargées aujourd'hui. Obligée de laisser passer une rame tellement les gens ressemblaient à des maquereaux aux aromates dans leur bel emballage d’aluminium, donc je suis montée dans le métro suivant. Enfin montée, c’est un bien grand mot, disons plutôt qu’on m’a tassée à l’intérieur. Ah la chaleur humaine, quel bonheur !

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Me voilà dans la position peu confortable de la tranche de jambon prise entre deux tranches de pain de mie. Savamment collée entre deux mâles qui - comme moi - faisaient mine d’être ailleurs. Dans la bousculade, je n’ai pas prémédité l’atterrissage et me suis retrouvée plaquée contre un type que je ne voyais même pas. Il était derrière moi et je n’avais devant les yeux que son bras passant au-dessus de mon épaule, sa main accrochée à la barre juste sous mon nez. Chaleur… Voyez à quel point nous étions très proches tout à coup. Séquence émotion. Inconnus l’instant d’avant, nous nous retrouvions collés-serrés la minute suivante. Il devait faire pas loin d’un 1,80 mètre et brun vu les poils qui dépassaient de sa manche.

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Soudain, je sentis contre ma fesse gauche, une forme assez familière ma foi, ce ne pouvait pas être son sac ou autre chose, car il tenait ses accessoires dans l’autre main. Je vous laisse deviner ce qui bouge sans nécessiter de manipulation… oui, ce n’était pas non plus son couteau suisse, qui avait glissé là. A chaque mouvement de la rame (accélération, freinage, redémarrage), je captais l’invisible turgescence qui devenait progressivement plus tendue, quoique restant à l’état de demie-molle, ne nous emportons pas non plus. Rapide le bestiau ! En deux stations, je le sentais quasiment au garde-à-vous sous le manteau court en laine anthracite. Il n’osait plus faire le moindre mouvement et semblait craindre que je lui retourne une baffe pour cette expression corporelle de sa virilité,  fort peu à propos dans cette promiscuité forcée du transport en commun bondé (nan j’ai pas dis bandé, restons calmes). Je n’en fis rien. Bien consciente du trouble qui devait l’animer. Cela ne me dérangeait pas, au contraire, je m’en amusais. Mais toutes les bonnes choses ont une fin (qui nous laisse parfois sur notre faim) et il me fallut descendre, une fois arrivée à ma station. En me désincarcérant de la masse compacte des voyageurs, je lançais un petit coup d’œil en coin à mon « compagnon d’infortune » particulièrement émotif. Alors, je constatais qu’il n’avait pas du tout la tête que j’imaginais. La trentaine bien entamée, une barbichette bizarre et les cheveux un peu longs attachés par un élastique. Le genre bobo qui va au bureau, plus une allure de créatif que de conseiller financier. Drôle d’oiseau que je croisais là. Il n’a pas regardé dans ma direction, continuant de feindre l’ignorance quant aux mouvements inopinés de son anatomie bouleversée par la trop grande proximité de la mienne.

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J’espère qu’il avait encore une poignée de stations avant d’arriver à son point de chute, histoire de laisser retomber la pression, sinon il pouvait toujours camoufler son émoi derrière un pan de son manteau qui cachait juste ce qu’il faut. L’honneur est sauf, la morale aussi.

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On fait d’étranges rencontres sous les ciels de faïence parisiens…

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Sister « pour Invalides changer à Opéra »

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commentaires

P
Ah ! sister de la tentation, j'ai hâte de lire ta réponse à Mirik.<br /> Jusqu'où ira le pouvoir de ta plume? détourner de sa vocation un futur frère ! c'est nos soeurs qui vont être contentes, tandis que nos vieux pères dans les monastères attendent désespérement la relève...<br />  
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S
Hé oui, je n'ai pas eu la vocation et m'emploie à dissuader ceux qui voudrait rejoindre les rangs de l'austérité aux côtés du Tout-puissant. Il y a bien trop de vivants qui ont besoin de soin et d'attention pour qu'on gâche notre précieux temps en idolâtries stériles. Oui, je sais, je ne vais encore pas me faire des amis avec ça. Enfin, je n'empêche pas ceux qui veulent vraiment se consacrer aux religions de s'y adonner, juste que je pense qu'on trouve plus de contentement dans l'aide à son prochain qu'en priant pour que les choses arrivent toutes seules.
S
ligne 5 et 7 je prends note !!! je serais comme à l'accoutumée nu sous mon imper noir, tu devrais me reconnaître assez facilement, j'aurai un artichaut à la boutonnière et un pare-choc de Logan dans la main gauche !!!! j'adooOOoore la promise-bourrée promiscuité....n'hésite pas à bien te serrer ................<br /> schoumi "j'en bave d'avance"
Répondre
S
Ah ! C'était toi avec le pare-choc ! Je me disais bien aussi qu'il y avait un air familier dans le regard, mais comme c'est pas la saison des artichauts, j'ai cru qu'il y avait anguille sous roche. Moi-même j'avais comme convenu une paire de skis sous le bras et une chapka en peau de grenouille des Flandres sur le crâne. Tu ne m'as pas reconnu, quel dommage...
M
à croire que cet homme n'a pas l'habitude du self control ! Il faut juste penser à autre chose après ça passe tout seul ... enfin  je veux dire par là, il n'y a plus de problême . (vous m'aurez compris)P.s. : Je viens juste de trouver votre blog par pur hasar suite à une recherche sur :"Comment entrer dans les ordres religieux" ... à croire que c'est un passage obliger de la vie aprés les engeulades avec les parents, les tentatives de suicide bidon, et le premier baiser . (à prendre dans l'ordre qu'on veut)enfin vous avez réussi à m'en dissuader, vous, et Polnareff pour un moment, c'est déjà çà !En tout cas jolie plume électronique, et il ne faut pas s'étonner si vous avez un large public !
Répondre
S
Bonjour cher Mirik,Je suis heureuse de votre passage entre mes lignes et aussi de vous avoir dissuader de porter la robe (de bure s'entend). Ainsi, me voilà sur le même pied d'égalité que Polnareff, cela pique quelque peu ma curiosité... J'aimerai beaucoup en apprendre davantage sur ce parallèle pas banal.Merci pour le compliment, j'espère régaler les yeux et les neurones des lecteurs, de tous horizons et de toutes conditions.Petit bonus, Frédéric Dard disait : "Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève". Ah le saint homme, il connaissait si bien la nature humaine...
L
Je me serais amusé à lui lancer un "merci du compliment" en partant..... Histoire de rire un peu.<br /> Ben oui, il faut savoir profiter des occasions tendues, elles sont si rare.....
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S
Il est vrai que son attitude est plutôt flatteuse et bien que l'endroit ne soit pas le mieux choisi, il semble que l'expérience ne lui ait pas déplût...
J
si il avait su que c'etait sister of nightil serait rester scotché jusqu'a  nationpfffff la chance ( du gars )
Répondre
S
Hé JC, on voit que tu as été troublé par l'article car pour rejoindre Nation avec la ligne 7, ça risque effectivement d'être long... très long ! Mais tu es tout pardonné, tu évolues vers des cieux plus sudistes petit veinard.

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