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Qui suis-je ?
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Squattant sous vos fenêtres depuis des mois, je suis d’une arrogance rare. Malgré le faible encombrement de mes deux roues, je m’octroie systématiquement une immense place de parking. Pile-poil en plein milieu.
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Pourquoi ne suis-je pas garée plus humblement sous le réverbère ? Mais parce que je le vaux bien cet emplacement !
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J’aime faire sentir mon pouvoir de nuisance sur les autres véhicules. D’ailleurs, très souvent, mon proprio installe aussi sa voiture (comme vous pouvez le constater sur le cliché ci-dessous) sur les espaces destinés aux invités et aux visiteurs. Les obligeants, du coup, à se garer nettement plus loin dans la résidence. Les personnes âgées apprécieront la « balade », les livreurs aussi (sic).
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Oui, il m’arrive de bouger, mais très vite, je reprends mes « droits » et me replace, là, juste sous vos yeux, pour que vous puissiez largement profiter de ma suffisance. Occuper tout l’espace, quand il est précieux, tel est mon bon plaisir.
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Faire suer l’automobiliste (pour ne pas dire autre chose), c’est ma cerise sur le gâteau. Ce ne serait pas si drôle si les emplacements étaient nombreux. Là, trouver une place ressemble au jeu des chaises musicales, j’affiche donc sans ambiguïté mon intention : vous pourrir la vie et la vue. Ma vanité est inversement proportionnelle à ma taille, je suis pédante et je vous enquiquine bien !
Je suis la reine des petites lignes blanches !
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Ça y est ? Vous m’avez reconnue ? Oui, bien sûr ! Vous êtes des dizaines à pester après moi chaque jour.
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Quoi ? Vous vous demandez pourquoi je n’occupe pas ma place privative dans le parking (niveau -1) de l’immeuble ? Euh, bah, oui, effectivement, elle existe, mais reste vide.
Là, bien à l’abri, où je pourrais être protégée du vol, des dégradations, des intempéries.
Mais… comment dire… déjà ce serait beaucoup moins drôle (tellement banal d’être sagement à sa place) et surtout… j’ai peur dans le noir !!!
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Sister « vroum, vroum »