Arghhh ! J’entends déjà d’ici les cris de douleur, les étranglements à répétition, les suffocations de mes milliers d’admirateurs (euh non juste 2 ou 3 mais fidèles et ça c'est inestimable), les questions qui fusent dans vos p’tites têtes bien pleines : « Sister fait son coming out sur son blog ! C’est horrible ! Elle ne peut pas nous faire ça ! ».
Il est vrai que cela en déstabiliserait beaucoup. Se rendre compte que moi - hétéro convaincue et très pratiquante depuis toujours - je puisse ainsi voir mon con vaincu par la cause lesbienne. Et j’en vois qui se gaussent à se dire : « ouais, n’importe quoi, elle disait que non, jamais elle ne cèderait, mais en réalité, voilà qu’elle est passée à la casserole aussi ».
Mais d’abord, je serais bi-quoi ?
Bi-goût ? Comme certains chewing-gums ou crèmes dessert ?
Bi-polaire ? Oui ça c’est un peu vrai mais faut pas le dire, ça peut faire peur au non-initiés.
Bi-valve ? Touchez pas à l’opercule !
Bi-nôme ? M’en parlez pas ma bonne dame…
Bi-pède ? Non, s’il vous plait, pas de provocation homophobe.
Bi-route ? En cas de perte de repère, choisir l’option GPS (Grosse P. Solide)
Bi-matière ? Doux à l’extérieur, papier de verre à l’intérieur.
Bi-cyclette ? Quand on allait de bon matin, quand on allait sur les chemins…
Bi-o ? Ouaip, 100 % naturelle la Sister, juste le cerveau issu d’un OGM mais le reste est d’origine. Qui a dit « ça se voit ! » ??? Malotru dégage de chez moi !
Bi-outifoul ? Stop shooting the movie star (comme dirait J.C. Vandamme en parlant de lui-même).
Bi-sexuelle ? Ah on entre dans le vif du sujet, si je puis dire… ;-)
Suspens, crises de larmes, sanglots nourris, questionnement qui bouillonne… Une angoisse : POURQUOI ???
Meuh non, vous pouvez calmer le jeu, ma libido va bien merci, je suis juste devenue bi…colore ! Hé oui, cela faisait au moins… euh… 9 ou 10 mois qu’on avait pas vu le soleil en Ile de France et voilà, ce qui devait arriver arriva, j’ai cramé comme une starlette cannoise.
Allez donc exposer une taupe fraîchement tondue (oui, pourquoi pas ?) et vous verrez si en moins de deux elle ne va pas commencer à ressembler à un homard (breton of course) bien cuit.
Comment ça, ce n’est rien un coup de soleil ? Bah j’voudrais vous y voir ! Vu mon âge canonique (non, n’exagérons rien), j’ai sûrement épuisé depuis longtemps mon « capital soleil » et si ça se trouve, je vais commencer à me dessécher comme un vieux pruneau et me mettre à ressembler à la Bardot. Aaaahhhhhh, non tout mais pas ça ! Plutôt crever !
Bref, me voilà arborant des couleurs chatoyantes et un nez qui ressemble à un gyrophare. C’est à la limite si les gens qui me croisent dans la rue ne me prennent pas pour une alcoolique, je soupçonne qu’ils guettent une démarche titubante éventuelle. Puis ils ont pitié en voyant mon décolleté rougeoyant également. Les gosses s’interrogent, les vieux gromèlent (comme d’hab’), les djeuns n’imaginent pas qu’ils finiront dans le même état dans quelques jours en jouant les culs-nus au Cap d’Agde ou ailleurs.
Oulala que ça doit faire mal un gros coup de soleil sur les zones sensibles ! Tant pis pour eux, z’avaient qu’à pas y mettre de la graisse à traire sur leur trayon minuscule.
Je tiens d’ailleurs à remercier mon sponsor officiel, la célèbre et incontournable Biafine qui me soutient dans l’effort de réhydratation de la couche (pas si) superficielle de mon épiderme meurtri. Et je remercie le laboratoire en question de ne pas l’avoir parfumée à l’huile de vidange sinon, je me serais terrée au fond d’un trou jusqu’à temps que l’ensemble redevienne « montrable ».
D’habitude, je ne me dépare jamais de mon écran total extrême top maximum indice 60 (au moins) mais là, il y avait des nuages, j’avais pas super chaud, je n’étais pas exposée tout le temps et pourtant : paf ! (comme dirait le chien) me voilà grillée comme une merguez ! On est peu de chose, j’vous l’dis !
Promis, je ne recommencerai plus : ni le bronzage à l’arrache, ni la brocante d’ailleurs. Y’a des limites aux pratiques SM tout de même…
Sister « pour la peine, je vais aller me flageller avec mon gros tube de crème blanche ».