Bah oui, vous n’imaginiez pas que j’allais vous laisser ainsi moisir dans un suspens haletant. Vous avez déjà lu l’épisode 1 de ma trilogie, voici donc comme prévu, la suite : « Le retour de la revanche de l’autoradio ! »
Etant issue d’une manipulation génétique, j’ai beau être blonde, on ne m’a pas doté du gène du shopping. Autant vous dire que faire les magasins me saoule prodigieusement et que j’y prends à peu près autant de plaisir qu’à attendre mon tour à la préfecture.
Pourtant, en ce jeudi férié, sachant que la zone commerciale serait, comme toujours, sur le pied de guerre pour recueillir les chalands laissés à la dérive de leur oisiveté supplémentaire aquise sans le moindre effort.
A chaque fois je suis sidérée de constater que les gens manquent cruellement d’imagination et peuvent passer tous leurs week-ends à errer dans les centres commerciaux à « faire les boutiques ». Ils visitent les différentes enseignes comme on parcourrait les allées d’un parc ou les couloirs d’un musée. Quel intérêt peuvent-ils bien trouver à trimballer ainsi leur smala pour observer des objets manufacturés sans aucun intérêt et se frotter chaque fois davantage à la société de consommation, ses rites et ses pièges. Bref, j’ai horreur de ça. Pourtant il a bien fallu que je m’y résigne.
Etant sans musique depuis plus d’un an parce qu’ayant eu la faiblesse de croire les promesses de mon frangin qui m’avait assuré qu’il me fournirait à prix cassé le poste d’une copine. Cette heure perdue chaque jour sur les routes d’Ile de France, sans son (pas la chanteuse hein) digne de ce nom, j’en avais soupé ! Faisant fi de ma répulsion pour les courses de ce genre, je m’en allais chercher enfin l’objet du délit. En jetant un œil sur Internet, leur « catalogue » promettait monts et merveilles. Je me suis laissée tenter.
Sûre que cela me prendrait tout au plus ½ heure… Fatale erreur !
En premier lieu, un temps bien pourri : éclaircie, rincée, gris. Bref : naze !
En second lieu, trouver le magasin : embouteillage, longue procession de bagnoles, je suis paumée, feux tricolores, ronds-points, où est ce fichu truc, rien vu, demi-tour droite, euh non gauche, on recommence, toujours pas repéré l’enseigne, rebelote la galère dans l’autre sens, 5 km de bouchons. Et soudain ! Ô joie ! Ô bonheur ! J’ai trouvé !
Acte III : découvrir le rayon (fastoche) et dénicher un vendeur (niveau de jeu : élevé). Epreuve bonus : maraver sa tronche à une petite black qui s’amusait à transformer mes esgourdes en Pavillon Baltard à force d’allumer chaque autoradio à fond en programmant « ado-fm ». Une station que je ne connaissais pas 1 minute avant mais que j’ai appris à détester en moins de temps qu’il faut pour dire : « hep, vendeur ! ».
J’en ai un ! J’en ai un ! Alléluia ! Christ vivant, Christ ressuscité ! En ce jour d’Ascension, je me sens touchée par la Grâce.
Petit exposé sérieux de mon problème, de mes attentes, bla bla circonstancié de mes préférences. Il connaît son affaire, j’essaye de le piéger (gentiment) et il répond convenablement. Bonne pioche ! En 5 minutes, j’ai mon poste sous le bras.
Et là c’est le draaaame !!! Une file d’attente qui s’étire sur la moitié du point de vente, une seule caisse valide. Misère ! Patience et longueur de temps. Je me souviens de mes cours de zen-attitude-yoga pour ne pas coller des mandales à tout ce qui remue et me poste en bout de queue (n’y voyez pas malice, je sais ce que vous pensez de cette phrase, je l’ai écrite avant que vous ne la lisiez ;-).
Après avoir mis ma patience à rude épreuve, arrive mon tour. Bingo ! Mon article ne passe pas, il vient d’arriver en boutique et son code-barre n’est pas encore dans la base de données. On appelle le responsable. Les autres clients me jettent des regards noirs. Allez, on se calme les mecs ! Pas d’ma faute s’ils font pas leur boulot dans cette baraque à fric (oui, oui, le lapsus est volontaire).
Une fois délestée de mes 200 euros (je ne voulais pas mettre plus de 129 € au départ), je fonce vers l’atelier pour la mise en place. OK, y’a rien de technique pour l’installation, mais pour enlever le précédent (fourni d’origine avec la tire) il faut des outils spéciaux que je ne possède pas. Les types de l’atelier qui étaient parfaitement avachis, se regardent tous comme des condamnés qui se demande « à qui le tour ? ». Je leur dis carrément : « Ne vous battez pas surtout, ça sent la joie de vivre ici ! ».
On me file un « bon d’intervention » et un « revenez dans ½ heure ».
Encore du temps à perdre, vraiment ils doivent être persuadés que j’adore ça. N’ayant rien de mieux à faire dans la zone, j’entre dans le mega-center de la godasse. J’y rigole un bon coup en voyant les horreurs de la saison, les talons-aiguilles roses fluos (existe aussi en jaune qui pique les yeux), les best-sellers de la maison, les trucs tartignols que même Emmaüs refuserait. Hop ! Le temps imparti est écoulé, retour sur le flancs des dégonflés du stand.
« Euh, il fallait rajouter un cable, ça fera 4,34 € en plus ». Va pour le cable, y’a pas mort d’homme, j’y balance royalement mon bifton de 5.
« Euh, non, faut payer à la caisse ».
AAAAaaaaaaahhhhhhhHHHHHH !!!! Je vais le tuer ! La queue a doublé de volume depuis tout à l’heure (pourtant sans l’intervention de Clara M.).
J’en peux plus, je vais le transformer en viande à pneu !
C’est reparti : la file de clients, l’attente, la caissière acariâtre.
« Ah, rebonjour, ça fait 21 euros 34 ».
« Quoi ! Non, 4,34 mais pas 21. Y’a un problème avec votre caisse aujourd’hui ! »
« Bah si, l’intervention et le cable »
« Comment ça la mise en place n’est pas prévue dans le prix ?!?! On m’a répondu le contraire au téléphone ce matin et il n’y a nulle part indiqué dans le rayon ou au stand technique qu’il sera facturé quoi que ce soit ! »
« J’appelle le responsable »
Retour de neuneu 1er tout motivé à pas en foutre lourd.
Après 10 minutes à lui expliquer gentiment l’illégalité du procédé, il m’explique que le tarif était de 9 euros pour la pose mais que cela est passé à 13 et que ça devait être affiché dans le rayon (allégation totalement mensongère d’ailleurs). Oui, peut-être mais cela n’explique pas mes 17 euros réclamés ! C’est du racket !
Un petit scandale plus loin, il me redescend le tarif à 9 et encore, j’aurais même pas dû payer. Je ne refuse pas de dédommager pour la main d’œuvre mais je trouve inadmissible que ce ne soit pas mentionné au moins par le technicien avant l’intervention. Ou juste une affichette sur le comptoir, sur les rayons ou indiqué par le vendeur.
Je retourne voir les ramollis du tourne-vis et échange la preuve de mon paiement contre mes clés, la carte grise et l’ancien poste.
Résultat des courses, j’ai enfin mon « cher » autoradio, mais cela m’aura pris plus de deux heures et m’aura sérieusement bouffé les nerfs !
Rien que pour le principe de m’avoir un peu trop prise pour une blonde, je n’exclus pas d’envoyer un petit courrier (pas anonyme du tout) la direction des fraudes pour « tarification à la tête du client ».
Faut pas me souffler dans les bronches, ni me marcher sur les pieds, encore moins me prendre pour une truffe ! Ca me met de travers et après je ne réponds plus de rien !
Pfffff, et dire que l’autre magasin était moins cher et l’installait gratos… Dommage qu’ils n’aient pas eu en stock celui que je voulais…
Sister « Quand j’vous dis que j’aime pas le shopping, c’est pas d’la blague ! »