Sister "if you try walking in my shoes"
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Dimanche, au détour d’un échange lexical nourri, j’ai eu une révélation, un truc tout bête, auquel on ne fait pas vraiment attention, jusqu’au jour où quelqu’un met le doigt sur ce qui fait mal.
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Je n’entends pas battre mon cœur… ou si rarement…
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Si mon palpitant ne s’emballe que lorsqu’il est oppressé. Je dois donc en conclure que la météo de mes sentiments n’est pas au beau fixe. Triste.
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Pourtant je ne suis pas d’un naturel pessimiste, mais force est de constater qu’une forme d’encéphalogramme plat du neurone cardiaque (s’il existe) n’est pas rassurante.
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Oui, il y a encore des choses et des gens qui me font vibrer. Certaines musiques me troublent, un regard peut me chavirer, une parole a le pouvoir de m’ébranler.
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A bien y réfléchir, cela m’inquiète de constater qu’à force de bosser à se forger une carapace contre les coups durs de l'existence, ce sont nos propres soubresauts de vie qu’on fini par négliger, par oublier…
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Ou peut-être ne veux-je pas entendre certains battements qui me paraissent saugrenus ou déplacés ? Dommage.
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J’ai l’impression de chercher en vain un idéal qui n’existe pas. Le sentiment de m’en éloigner en prenant la mauvaise direction me ronge, je voudrais couper les ponts, revenir à l’essentiel, repartir sur d’autres bases, saines et simples.
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Recommencer à écouter les coups dans ma poitrine… si mon cœur accepte encore de battre la mesure de mes sentiments.
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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant…
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Aujourd'hui, étudions ensemble : la balade en banlieue.
Oui, c'est encore une expérience aux frontières du réel que je vous propose de tenter. Je cible tout spécialement ceux qui sont des Parisiens convaincus. Car pour bon nombre d'entre eux, franchir le périphérique ou aller au-delà de la 2ème zone de carte orange s'apparente à un grand voyage dans l'inconnu, un saut dans le néant.
Je les comprends, Paris a tendance à jeter hors de ses murs les populations qu'elle n'arrive pas à intégrer.
La preuve : y a-t-il beaucoup de logements sociaux dans les 16ème, 7ème, 6ème arrondissements et autres ? Même à Neuilly (bourgade accolée à Paname et depuis des années laissée aux mains d'un arrogant ministre en passe de devenir maître du monde franco-français), il paraît qu'il n'y a pas d'espace disponible pour construire du logement social. Bizarre, dans les communes alentours, ils ont pourtant réussi à le faire. A Epinay-sur-Seine ou Gonesse, ils sont pléthores.
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Ah oui, je vous l'accorde, avec plus de 40 nationalités et encore plus d'origines ethniques, faut savoir être un peu polyglotte !
Perso, j'y habite depuis toujours alors je manie assez bien le « Zyva », le « Kaïra » (avec ou sans accent Kärcher), l'argot (pour les anciens) et quelques bonnes notions de « Saracetamerlaput ».
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La banlieue, on s'en fait tout un monde, mais ce n'est pas si terrible si on choisit la Vallée de Chevreuse ou la forêt de Montmorency. En revanche, pour Argenteuil ou Sarcelles, mieux vaut avoir vérifié à l'avance la mise à jour de son assurance vie, de sa mutuelle santé et surtout la couverture tous risques de la bagnole vu qu'ici, les « djeuns » continuent à en cramer chaque jour, histoire de ne pas perdre la main lors des prochaines émeutes.
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OK, le paysage est moins bucolique à Villetaneuse qu'à Auvers-sur-Oise, toutefois, on vous y incite à plus d'activités sportives, parmi lesquelles je citerai :
- la course de vitesse pour ne pas te faire chourer ton MP3 par Kévin
- la course de fond quand tu dois échapper à « la bande à Brahim » qui a décidé de faire du happy slapping avec ta tronche
- la négociation active et de haut vol parce qu'il faudra argumenter sec pour que Moussa te permette de racheter les fringues qu'il vient de te piquer. Heureusement, il t'aidera à taper ton code sur le D.A.B. en te collant quelques mandales au passage
- l'épreuve de résistance à la douleur quand Ismaël et ses potes t'auront dessiné la carte du monde sur le dos avec leurs clopes
- l'apnée quand Justin, Abdel et les autres t'auront enfermé pendant une nuit (ou plus) dans le local poubelles de la cité
- l'endurance, si tu es une fille et qu'ils veulent te faire visiter les caves où tu devras tâter de leur tuyauterie (à l'insu de ton plein gré comme dirait Virenque) dans cette joyeuse discipline dite « de la tournante ». Ça permet de lier connaissance plus rapidement qu'avec un speed dating
- le saut d'obstacles, quand tu devras traverser au pas de course, le terrain vague qui sert de casse-auto parce que Mourad voudra tester sur tes chevilles (ou plus si affinités) avec son gun tout neuf
- le record de plongée sans bouteille (et en eaux troubles) parce que David, il trouve ça « trop mortel sa race » de voir combien de temps tu tiens la tête sous l'eau dans le bac de décantation de la station d'épuration d'à côté.
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Il est impressionnant de voir à quel point leur imagination est fertile, à peu près autant que les plants de marijuana qui poussent tranquillement sur la terrasse du 15ème étage aménagée en serre suréquipée.
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En fait, ils ne font qu'appliquer des principes de vie simple :
- le communisme : ce qui est à toi est à moi (et pas l'inverse)
- l'esprit de compétition : les loosers n'ont pas leur place (qui perd... perd), une sorte de Darwinisme revisité
- le sens du partage : Fatouma s'est faite « pécho » par tous les mecs parce qu'elle est « trop bonne » et puis ils l'ont « tèj » parce que : « sérieux, c'est trop une taspé cette salope »
- l'esprit créatif : régulièrement ils assurent la remise en peinture des parties communes de leurs tours ce qui évite la lassitude. Même le mur du pavillon du père Michu y est passé, mais le pauvre vieux reste très hermétique à la « street culture »
- une ouverture sur le monde : grâce à l'immense parabole qui orne chaque balcon de la cité, ils peuvent se tenir informés de ce qui se passe dans les coins les plus reculés de la planète.
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Ah oui, c'est dépaysant et tellement sportif (à déconseiller aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux gens n'ayant pas un pacemaker en bon état de fonctionnement), alors j'espère vous voir bien vite débarquer dans notre joyeuse banlieue parisienne.
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Par contre, ne suivez pas Sarko dans sa tournée à Argenteuil, vous devriez en plus vous essayer à l'esquive de crachats et on n'a pas que ça à foutre que de mobiliser 5 compagnies de C.R.S., 30 brigades de gendarmerie et l'armée en arrière plan, pour vous favoriser la visite.
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Sister « welcome home »
Petite information complémentaire, même sans parler des événements de Gare du Nord (postérieurs à mon article, ce qui donne un caractère prémonitoire à mes écrits), allez donc lire ceci, pour vérifier que je ne raconte pas que des conneries.
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Conseil d'amie d'une gourmande avertie (qui en vaut deux).
Le sucre glace est un traître qui vend la mèche de votre péché de gourmandise à la première occasion.
Il se précipite sournoisement sur votre veste sans votre consentement et vient s’inviter sur vos genoux de façon fort cavalière sans que vous ne puissiez l’en empêcher.
Sa poussière d’étoiles sucrée ne vous quitte plus, vous ne savez pas comment vous en débarrasser et plus vous frottez, plus cela fait fondre la poudre microscopique qui s’incruste davantage dans le tissu et rend vos doigts encore plus collants que quand vous jouez tout seul sous la couette. Argh, la poisse !
Parmi les pâtisseries scélérates, vous trouverez : le Paris-Brest (méfiez-vous en plus de sa crème au beurre qui peut fuir d’entre les deux couches de pâte à choux), le mille-feuilles (qui porte aussi mal son nom que le mille-pattes) et d’autres bricoles.
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L’autre-jour, constatant que le croissant aux amandes que je convoitais était couvert de l’immonde substance blanche, j’ai demandé à la dealeuse de diabète-cholestérol de bien vouloir l’enlever. Elle m’a regardé avec de gros yeux ronds qui exprimaient à la fois l’agacement, la surprise et l’énervement.
Je lui ai expliqué que je ne voulais pas être embarquée par les sbires de Sarko qui ne manqueront pas de remarquer sur mes fringues la substance blanche et poudreuse. Hors de question que je finisse dans les geôles totalitaires juste pour avoir boulotté une viennoiserie !
Elle a brièvement épousseté l’objet du délit en me prenant visiblement pour une folle, j’ai posé mes 1,50 €, pris le dessert et suis sortie.
Devant sa vitrine, j’ai ouvert l’emballage et soufflé sur le sucre de plus belle en essayant de conserver les amandes effilées qui avaient tendance à filer à l’anglaise alors qu’elles font tout l’intérêt de cette pâtisserie.
La fille m’observait avec un air songeur en haussant les sourcils. On ne lui avait encore jamais fait un coup pareil. Vraiment, pour elle, les débiles ne sont pas tous enfermés…
J’m’en fous, je n’irai plus chez elle de toutes façons car ses produits sont médiocres. Seulement, j’avais envie de réussir mon dernier acte par un coup d’éclat.
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Au théâtre, il faut savoir marquer les esprits par une sortie éclatante, et là, je ne l’ai pas loupée la p’tite dame !
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Demain et les jours suivants, elle se souviendra de moi en poudrant ses diaboliques gâteaux… Pari réussi ! .
Sister « rideau »
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L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe."
Gustave Flaubert
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"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement, vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas." (dicton amérindien)
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