Il existe des personnes à l’imagination fertile, prolifique, abondante, riche et quasi indomptable, je suis de celles-là. Ça part dans tous les sens et sans distinction pour le négatif ou le positif, tout est balayé, analysé, évalué, soupesé, catégorisé et traité.
Du coup, je pense avoir échafaudé un maximum de résultats possibles pour l’issue de cette fameuse histoire. Toutefois, la réalité dépassant toujours la fiction, il y a une éventualité à côté de laquelle j’étais bel et bien passée, sans même l’effleurer d’ailleurs.
Vous vous en doutez, depuis que j’ai lancé ma bouteille à la mer, je guettais le moindre geste, regard, attitude lorsque je le croisais, mais comme la sœur Anne, je ne voyais rien venir. Sur ma messagerie Facebook non plus, évidemment. Rien, le calme plat, l’étale absolu, le néant le plus total, pas la moindre réaction écrite, verbale ou comportementale.
L’a-t-il eu, ou pas ? Si oui, l’a-t-il ignoré par dépit ? Cherche-t-il les mots ou le bon moment pour y répondre ? Me trouve-t-il à ce point pathétique qu’il préfère réagir par le mépris ? Nul ne le sait, sinon lui.
Pourtant, l’autre jour, alors que ma copine me questionnait sur la fameuse suite de ce feuilleton de l’été, je lui expliquais son silence et elle insista pour connaître son nom. Ayant toute confiance, je le lui donnais. L’instant d’après, en retournant sur sa fiche Facebook pour lui filer le lien, je constatais avec stupeur que sa photo de profil avait changé !!! Oui, ce n’est plus du tout la même en effet ! Mais là, je suis saisie d’un sentiment d’effondrement et de profonde tristesse, car cette fois, le cliché ne représente plus un homme debout et discutant avec une jeune brune, souriant lors d’une soirée (ou assemblée festive). Non, maintenant, il est seul, sûrement chez lui, prend la photo en tenant son téléphone à bout de bras, de ¾ profil et surtout, il regarde l’objectif fixement avec l’air grave et le regard sombre en fronçant les sourcils.
La voilà ma réponse.
Ainsi, il me fait comprendre son sentiment, sans entrer dans les détails, sans piper mot, en me prenant à mon propre jeu. Un petit dessin valant mieux qu’un grand discours, une photo mieux que toute manifestation…
No comment… The game is over.
Sister “le rideau est tombé, comme un couperet”
P.S. : pour la photo, j’aurais pu mettre celle d’un pétard mouillé, c’est de saison. Mais j’ai préféré choisir un paysage plus riche de sens, plus au diapason de mon humeur, genre Waterloo morne plaine.
J’avais dessiné… sur le sable… son doux visage… qui me souriait…